Ariane Plaisance est stagiaire postdoctorale dans l’équipe de la Chaire interdisciplinaire de recherche sur la santé et les services sociaux (CIRUSSS). Faisant partie du laboratoire vivant MOSAIC sur le vieillir en milieu rural en Chaudière-Appalaches, elle mène des travaux de recherche sur un sujet à la fois universel et tabou : la fin de vie. Un thème qui soulève beaucoup d’intérêt auprès des personnes aînées et leurs proches.
La chercheuse de l’UQAR est coresponsable du sous-groupe de travail de MOSAIC qui se consacre à la préparation de la fin de vie en milieu rural. Lancé en 2022 et financé par le Fonds de recherche du Québec-Santé, le laboratoire vivant MOSAIC réunit des personnes aînées des milieux ruraux de Chaudière-Appalaches ainsi que leurs proches, des organisations qui leur sont dédiées, des représentantes et des représentants de municipalités, des chercheurs du milieu universitaire et des représentantes et représentants du réseau de la santé et des services sociaux. Ensemble, ils animent ce laboratoire vivant dont le mandat est de cibler, construire et expérimenter des pistes de solution pour répondre aux besoins des personnes aînées vivant en milieux ruraux
« Ne pas vouloir parler de la fin de vie et de la mort est normal », mentionne Mme Plaisance. « Aujourd’hui, nous avons les moyens techniques pour prolonger la vie au détriment de la qualité de la fin de vie. Or, la population générale manque cruellement d’information à ce sujet. Même si les thématiques de la fin de vie et de la mort sont souvent associées aux sciences biomédicales, elles font partie intégrante de l’histoire du développement des sciences sociales et leur potentiel de recherche est énorme. N’y a-t-il pas expérience plus universelle et sociale que la fin de vie et la mort? », ajoute la chercheure formée en anthropologie.
En complément de son travail dans MOSAIC et avec l’appui financier des Instituts de recherche en santé du Canada, Ariane Plaisance tient avec plusieurs partenaires des cafés scientifiques en lien avec la planification préalable des soins de fin de vie à l’attention des personnes aînées vivant en milieu rural. Ces cafés suscitent beaucoup d’intérêt. « Il y avait près de 60 personnes lors du dernier café scientifique tenu à Saint-Jean-Port-Joli le 25 octobre dernier. Nous avons sondé les personnes présentes et elles ont toutes dit souhaiter participer à un autre café et qu’elles recommanderaient à leurs proches d’y assister », indique la chercheuse.
Dirigée par la professeure Lily Lessard et codirigée par la professeure Johanne Hébert, Ariane Plaisance travaille aussi de près avec la Dre Michèle Morin, interniste-gériatre au CISSS de Chaudière-Appalaches, qui codirige le laboratoire vivant MOSAIC avec la professeure Lessard. Ses travaux confirment un constat très clair : « les citoyennes et les citoyens, mais aussi les professionnelles et les professionnels du droit et de la santé, manquent de connaissances et sont avides d’information sur la planification de la fin de vie et les soins palliatifs et de fin de vie. Il est nécessaire de créer des espaces d’information, de discussion et de partage sur le sujet », souligne Mme Plaisance.
La Chambre des notaires du Québec lui a en outre accordé un financement à la chercheuse de l’UQAR pour explorer la pratique professionnelle de ses membres en lien avec la planification anticipée des soins de fin de vie. Par ailleurs, Mme Plaisance s’intéresse à l’effet du milieu rural sur les expériences des personnes proches aidantes ayant accompagné une ou un proche en fin de vie. Elle mène un projet sur ce sujet appuyé par le Centre intégré de santé et de services sociaux de Chaudière-Appalaches (CISSS-CA) et réalisé avec la collaboration des organismes Présence Lotbinière et le Regroupement des personnes aidantes de Lotbinière.
Originaire de Lotbinière, Ariane Plaisance est titulaire d’un doctorat en santé communautaire de l’Université Laval. Elle y a également obtenu un baccalauréat en anthropologie et une maîtrise en santé communautaire. C’est au début de l’année 2023 que la Lévisienne a entrepris ses études postdoctorales à l’UQAR.
« Ce stage postdoctoral à la chaire CIRUSSS de l’UQAR me permet de valoriser mes compétences en sciences humaines. J’ai toujours milité pour le respect des droits humaines. Je trouve que la question de la préparation de la fin de vie en est une de respect des droits humains avant tout. Je ne trouve pas cela négatif ou triste, la mort est une fatalité, aussi bien s’y préparer. Il n’y a pas seulement l’aide médicale à mourir qui permet de mourir dignement », observe Mme Plaisance.
C’est à la fin de l’année 2024 que la chercheuse prévoit terminer son stage. À la fin de ses études, elle souhaiterait intégrer l’équipe professorale de l’Université. « L’UQAR est une université à échelle humaine, ce qui comporte plusieurs avantages. Il est très facile de se faire des contacts professionnels à l’UQAR et il y a une ambiance conviviale. J’aimerais vraiment y faire carrière comme professeure et chercheuse », conclut Mme Plaisance.
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