Le professeur de l’Unité départementale des sciences de la gestion au campus de Lévis, Charles Côté, entreprend une vaste étude sur la santé psychologique du personnel paramédical qui vise à établir le portrait de la situation afin de mieux outiller les personnes qui œuvrent dans le secteur des soins préhospitaliers d’urgence.

Le professeur Côté se montre enthousiaste face à ce nouveau projet de recherche. « C’est un projet de recherche auquel participent les parties patronales et syndicales qui travaillent toutes avec le même objectif : diminuer les absences au travail. Donc, tout le monde est motivé par cette recherche », se réjouit-il.

« C’est un milieu sur lequel nous avons peu d’informations, contrairement au milieu policier, à celui des pompières et des pompiers ou encore des soins infirmiers. Toutefois, certaines données préliminaires laissent déjà entrevoir un besoin réel d’approfondir la connaissance sur la santé mentale du personnel paramédical. De plus, la pandémie a accentué les absences en lien avec la santé mentale qui, pour la première fois, ont surpassé les absences liées à la santé physique », explique Charles Côté.

L’équipe de recherche lors d’une séance de travail : Maude Lessard, Charles Côté et Isabelle Cindy Légaré.La Fédération des employés préhospitaliers du Québec, qui collabore et contribue au financement du projet de recherche, souhaite que les données recueillies permettent d’identifier les facteurs de risque, d’augmenter l’efficacité de la mise en place de mesures de prévention et contribuent à développer les meilleures pratiques afin de préserver la santé mentale de ces travailleuses et de ces travailleurs. « Nous avons plusieurs questions sans réponse actuellement », explique le professeur Côté. « Nous voulons comprendre la cause des absences de moyenne et de longue durée. Et voir dans quelle mesure les employées et employés paramédicaux sont exposés au syndrome post-traumatique. »

Le rapport final doit être déposé à l’automne 2024. L’équipe de recherche est à l’étape des données primaires (mars 2024), soit la passation de questionnaires validés auprès de quelque 100 paramédicales et paramédicaux à travers la province et d’entrevues semi-structurées. De plus, le chercheur suivra des équipes paramédicales dans douze régions administratives du Québec dans l’année afin de mieux comprendre la profession. Enfin, un recensement des problèmes de santé mentale sera réalisé pendant le mandat de recherche. 

Les questionnaires viseront à mesurer certaines variables, dont le stress psychologique, le soutien social, la charge mentale de travail, la reconnaissance au travail, les dépendances, etc.

Les agentes de recherche, Isabelle Cindy Légaré, étudiante à la maîtrise en gestion de projet et en santé et sécurité au travail et conseillère en amélioration continue à la CNESST, et Maude Lessard, étudiante de deuxième cycle en gestion de personnes en milieu de travail, accompagnent le professeur Côté dans ce projet de recherche.

Charles Côté et son équipe bénéficieront sous peu d’un nouveau fonds afin d’analyser, cette fois, le travail des répartitrices et des répartiteurs médicaux d’urgence.

Par le passé, le professeur Côté a étudié, notamment, le travail des pêcheuses et des pêcheurs crevettiers afin d’identifier les enjeux de santé et sécurité auxquels ils sont exposés. Il a contribué à former des personnes professionnelles de la santé au Sénégal aux principes de base de la santé au travail, dont l’ergonomie et les troubles musculo-squelettiques. Il s’est intéressé à la santé mentale et physique en lien avec le télétravail. Le kinésiologue et spécialiste de l’ergonomie a également fondé le RÉSO SST, un organisme voué à la promotion de la santé et de la sécurité au travail et est conférencier invité dans de nombreux événements reliés à la santé et sécurité.