Olivia Vanhaesebroucke et Richard Flament étudient au doctorat en biologie. Dire que la vulgarisation scientifique les passionne est un euphémisme. Les deux biologistes sont d’ailleurs de retour d’un séjour au Nunavik qui leur a permis de rencontrer des centaines de jeunes pour discuter de science.
En 2022, Mme Vanhaesebroucke et M. Flament ont lancé à l’UQAR un chapitre de Parlons Sciences, une initiative pancanadienne visant à sensibiliser les jeunes du préscolaire au secondaire aux sciences, aux technologies, à l’informatique et aux mathématiques (STIM). À travers des activités pratiques et ludiques, des bénévoles présentent des concepts scientifiques dans des écoles et des lieux publics.
« Parlons sciences compte très peu de sites francophones à travers le Canada et demeure peu présent sur le territoire québécois, encore moins en région », indique Olivia Vanhaesebroucke. « Le fait d’ouvrir un site à l’UQAR a permis de proposer ce programme aux communautés plus rurales et éloignées des grandes métropoles. Étant le dernier site de l’Est du Québec, nous couvrons la région du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie. »
Au début du mois d’avril, Mme Vanhaesebroucke et M. Flament se sont rendus au Nunavik pour présenter des activités scientifiques dans la communauté autochtone de Salluit. C’est par l’entremise d’un ancien étudiant de l’UQAR que les deux biologistes ont pu proposer leur projet au directeur de l’école Ikusik, Tyler Gordon.
« Notre semaine avait pour but de réaliser des activités scientifiques pour les jeunes du primaire et du secondaire touchant les domaines de la physique, de la biologie, de l’ingénierie et de la robotique. Les activités ont permis d’initier les jeunes aux sciences par le biais de création ou encore de jeux ludiques », précise M. Flament.
Près de 200 jeunes ont pu assister aux diverses activités scientifiques. « Ce fut une expérience extrêmement enrichissante d’un point de vue humain surtout. Nous avons été directement confronté aux réalités du Nunavik. L’enseignement est très différent de ce dont nous avons l’habitude dans le sud. Les communautés semblent encore marquées par les politiques qui ont pu être menées dans le passé. Il est difficile de ramener et garder les enfants à l’école. Toutefois, beaucoup d’entre eux étaient curieuses et curieux et, après quelques minutes, participaient volontairement aux activités », mentionne Mme Vanhaesebroucke. « Une chose que je retiens principalement de cette semaine, c’est le désir d’apprendre de certains élèves malgré ces conditions de vie difficiles », ajoute M. Flament.
La chercheuse et le chercheur de l’UQAR seront de retour au Nunavik dans un an pour rencontrer à nouveau les jeunes de l’école Ikusik. « Le côté pratique des activités a beaucoup plu », observe Olivia Vanhaesebroucke. « Approcher les sciences est toujours délicat à l’école, et nous avons très hâte de pouvoir y retourner pour continuer ces activités en collaborant avec les enseignantes et les enseignants afin de proposer des activités qui ont du sens pour ces jeunes. »
Pour la chercheuse, il est essentiel que les scientifiques contribuent à rendre la science accessible à tout le monde. « Initier les jeunes aux sciences le plus tôt possible est, je pense, la clé pour en faire des citoyennes et des citoyens avertis et vigilants. Cela permet de leur donner des outils pour s’épanouir dans une époque où il est facile de trouver de tout et de n’importe quoi sur internet, et dans laquelle il devient crucial d’être capable de faire la part des choses et de rester objectif vis-à-vis des informations qui nous sont données », observe Mme Vanhaesebroucke.
C’est en 2019 que Richard Flament a entrepris son doctorat en biologie sous la direction du paléontologue et professeur Richard Cloutier. « Mon sujet porte sur l’origine des requins et comment ils ont évolué. Pour comprendre leurs origines, j’étudie les relations de parentés qu’ont les premiers requins avec leur plus proches semblables tels que les acanthodiens, des « requins » épineux, disparus aujourd’hui. L’objectif est donc de déterminer quand et comment les requins ont évolués sur Terre. »
Pour sa part, Olivia Vanhaesebroucke réalise depuis 2021 un doctorat en biologie sur la diversité de forme des poissons qui vivaient il y a environ 400 millions d’années afin de mieux comprendre les épisodes marquant de leur évolution, mais aussi leur écologie, dans quels habitats ils vivaient et comment ils interagissaient les uns avec les autres. Elle est également dirigée par le professeur Richard Cloutier.
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