Les recherches menées en milieu polaire sont particulièrement exigeantes. Une équipe de jeunes chercheuses, dont fait partie la candidate au doctorat en sciences de l’environnement Daniela Walch, vient de publier dans la revue PLOS Climate une étude internationale sur les défis et les solutions pour améliorer les conditions de travail des femmes lorsqu’elles sont sur le terrain.
Pas moins de 324 chercheuses menant des travaux dans des régions polaires et isolées ont pris part à l’étude. Celles-ci réalisent leurs recherches en Arctique, en Antarctique ou sur le plateau Qinghai-Tibet, en Asie centrale. « Les régions polaires sont parmi les zones de notre planète qui évoluent le plus rapidement », observe Mme Walch. « Les données de terrain forment la base de plusieurs disciplines qui tentent de répondre à des questions dans ces environnements en rapide transformation. Les chercheuses sont essentielles à tous les aspects du travail sur le terrain. »
La recherche publiée récemment dans la revue PLOS Climate révèle les réalités auxquelles sont confrontées les femmes lors de leurs recherches sur le terrain en milieu polaire. « L’étude montre que la majorité des femmes en sciences ont eu des expériences négatives qui ont affecté leurs missions polaires, que ce soit des questions plus globales de dynamique d’équipe et de pouvoir, ou des questions d’hygiène spécifiques aux femmes sur le terrain », indique la chercheuse de l’UQAR.
En revanche, la très grande majorité des scientifiques sondées ont l’intention de poursuivre leurs travaux en milieu polaire. « Certaines ont également fait état d’exemples positifs de bonne préparation et de planification réfléchie et inclusive du travail sur le terrain et 93 % des répondantes ont exprimé leur désir de continuer leur travail sur le terrain. Plusieurs chercheuses sont conscientes qu’elles ont un rôle de premier plan à jouer et qu’elles peuvent contribuer à améliorer les conditions de recherche », précise Daniela Walch.
Diverses stratégies ont été identifiées par les autrices de l’étude afin d’améliorer la planification des recherches et l’exécution du travail une fois sur le terrain. « Un aspect considérable est la nécessité d’une préparation adéquate et réfléchie pour s’assurer que l’équipe de terrain, quel que soit son rôle et responsabilité, est bien informée des spécificités contextuelles, comme la météo, l’espace personnel et les conditions d’hygiène. Nous espérons que les stratégies soulevées contribueront à lever les barrières à la participation à la recherche polaire et à améliorer les expériences de terrain pour tout le monde », conclut Mme Walch.
Intitulée « Coming in from the cold: addressing the challenges experienced by women conducting remote polar fieldwork », l’article peut être consulté sur le site de la revue PLOS Climate. L’étude a été signée par Mme Walch et ses collègues Maria Dance (Université d’Oxford), Rebecca Julianne Duncan (Université Technologique de Sydney), Marjolein Gevers (Université de Lausanne), Eleanor Maedhbh Honan (Université Durham), Elaine Runge (DHI Water Environment Health) et Florina Roana Schalamon (Université de Graz). Mentionnons que ce projet de recherche est une initiative de l’APECS (Association des scientifiques polaires en début de carrière).
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