Professeur à l’Université Laurentienne, Nelson Belzile occupe une place spéciale dans l’histoire de l’UQAR. Il y a une trentaine d’années, il est devenu le premier diplômé au doctorat en océanographie. Un moment marquant pour l’Université qui vient de franchir le cap des 50 ans.
C’est le 15 janvier 1987 que M. Belzile a soutenu sa thèse de doctorat. Comme il s’agissait de la première soutenance de doctorat dans l’histoire de l’Université du Québec à Rimouski, l’événement a eu un important retentissement dans les médias régionaux. « À 7 h 30, il y avait déjà un journaliste de Radio-Canada qui était chez-moi pour m’interviewer en direct dans le cadre de l’émission animée par Raymonde Riou. Le Soleil de Québec avait même dépêché un journaliste pour couvrir ma soutenance et des articles ont été publiés dans les journaux régionaux », mentionne M. Belzile.
La soutenance d’une thèse est un moment marquant pour tous les universitaires qui terminent leur doctorat. Près de 200 personnes ont assisté à celle de Nelson Belzile, donnant une ambiance particulière à l’événement. « Autant c’était énervant de soutenir ma thèse, autant j’ai essayé de m’amuser un peu. Car il y avait une forme de spectacle autour de ma soutenance et je n’avais pas vraiment de crainte qu’elle soit refusée », se remémore-t-il avec un brin d’humour. Fait à souligner, le premier diplômé au doctorat en océanographie a reçu une lettre du premier ministre du Canada de l’époque, Brian Mulroney, pour le féliciter de cet accomplissement.
Originaire de Saint-Clément, Nelson Belzile a réalisé un baccalauréat en chimie à l’UQAR avant d’y entreprendre ses études de 2e et de 3e cycles. « Auparavant, j’avais fait trois années d’études au Cégep de Rimouski en chimie analytique pour devenir technicien. Mais j’avais le goût de faire des études plus avancées en chimie et je me suis inscrit à l’UQAR. J’ai eu la piqûre pour l’océanographie lors d’un emploi d’été et j’ai poursuivi à la maîtrise et au doctorat sous la direction du professeur Jean Lebel et de son équipe de recherche. »
La thèse de doctorat du professeur Belzile porte sur la géochimie de l’arsenic et du sélénium qu’on retrouve dans le chenal Laurentien. « J’ai étudié ces deux éléments à différents endroits entre le golfe du Saint-Laurent et l’embouchure du Saguenay. Mes travaux avaient alors permis d’établir leur niveau de concentration et d’identifier les facteurs qui influencent la distribution de ces deux contaminants dans le Saint-Laurent », précise-t-il.
Le professeur Belzile garde un excellent souvenir de son alma mater. « J’ai beaucoup aimé mes études à l’UQAR, où j’ai développé mon intérêt pour l’océanographie et la recherche. C’est à l’UQAR que j’ai eu l’occasion d’enseigner pour la première fois. J’étais alors étudiant à la maîtrise et le professeur Lebel m’a fait confiance. J’ai pu donner des cours en chimie et en océanographie par la suite. Cela m’a permis d’acquérir de l’expérience en enseignement tout en poursuivant mes recherches. »
Après l’obtention de son doctorat, le professeur Belzile « a quitté l’eau salée pour l’eau douce ». Il a réalisé des études postdoctorales à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS-Eau) à Québec, puis à l’Université de Genève. « J’ai continué à travailler sur les sédiments qu’on retrouve dans l’eau ainsi que sur les polluants et les produits naturels qui existent dans le milieu aquatique. Je suis revenu au Canada en 1991 lorsque l’Université Laurentienne m’a offert un poste de professeur de chimie. »
C’est le 1er juillet 1991 que le professeur Belzile s’est joint à l’Université Laurentienne. Comptant environ 9000 étudiantes et étudiants, cet établissement bilingue situé à Sudbury, en Ontario, se définit comme une université triculturelle en raison de sa présence sur le territoire des Atikameksheng Anishnawbek. « J’ai travaillé dans le domaine des lacs, de la pollution et des sédiments tout au long de ma carrière », résume M. Belzile. Il a par ailleurs dirigé plus d’une trentaine d’étudiantes et d’étudiants à la maîtrise, au doctorat et en stage postdoctoral en chimie environnementale depuis une trentaine d’années.
Selon le professeur Belzile, la présence d’une université comme l’UQAR dans l’Est-du-Québec est un atout de développement majeur. « C’est très important d’avoir des universités en région comme celles du réseau de l’Université du Québec. C’est même crucial. S’il n’y avait pas eu l’UQAR à Rimouski, je n’aurais pas fait les études que j’ai faites. La présence de l’UQAR a fait une importante différence dans mon parcours. Je suis très fier d’avoir appartenu à l’UQAR. C’est une institution que je suis à distance et qui brille fort bien, notamment par ses axes de développement dont l’océanographie fait partie », conclut-il.
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