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Comment les forêts bas-laurentiennes ont-elles évolué depuis 100 ans?

Étudiant au doctorat en biologie, Vincent Gauthray-Guyénet participe à un important projet de recherche visant à comprendre les effets des transformations des forêts du Bas-Saint-Laurent depuis les débuts de l’exploitation industrielle.

Les forêts de l’Est-du-Québec ont subi d’importants changements depuis le XIXe siècle. Les transformations ont été si importantes qu’elles ont entrainé la diminution de certaines espèces d’arbres et le développement d’autres peuplements sur des sites qui leur conviennent moins.

Quelles sont les conséquences de cette évolution sur les écosystèmes et sur l’industrie forestière? Qu’est-ce que cela implique pour la gestion durable des ressources forestières? Voilà le genre de questions que Vincent Gauthray-Guyénet tentera de répondre dans le cadre de son doctorat en biologie. Le chercheur étudiera particulièrement deux espèces : l’érable à sucre, recherché pour le bois franc et le sapin baumier, pour le bois de construction.

Depuis le XIXe siècle, des genres comme le cèdre et l’épinette ont diminué au profit de l’érable à sucre et du bouleau blanc. Le peuplier était quasiment absent avant la colonisation, mais il s’est beaucoup développé par la suite. Ceci serait dû aux feux de colonisations pour défricher le terrain. En conséquence, les écarts entre les forêts actuelles et les forêts préindustrielles doivent, selon la nouvelle législation forestière, être réduits.

Le gouvernement du Québec a publié en 2009 un projet de loi qui vise à implanter un aménagement durable des forêts, afin d’assurer la pérennité du patrimoine forestier. Dans cet objectif, le chercheur compare les états actuel et passé des forêts en établissant les relations entre les caractéristiques du sol, la croissance des arbres et la qualité du bois. « Les analyses sur le terrain vont des tests avec des appareils ultrasons pour déterminer la qualité du bois aux mesures de la circonférence des arbres, en passant par l’analyse du contenu chimique des sols. Ce qui fait la richesse de ce projet, c’est entre autres cette multidisciplinarité qui amène à travailler sur une relation triangulaire croissance-qualité-sol », souligne M. Gauthray-Guyénet.

Les résultats de ces recherches serviront à mettre à jour un simulateur de croissance pour développer des scénarios sylvicoles afin de réduire les écarts entre l’état actuel et passé des forêts. « Il ne suffit pas de replanter des arbres sur un territoire qui comprend déjà des espèces implantées depuis des dizaines d’années. Les aménagements recherchés sont à long terme, dans la mesure où les arbres plantés aujourd’hui seront prêts pour la coupe dans 80 ans », remarque le chercheur.

Après une licence obtenue à Besançon et un master décroché à Nancy, Vincent Gauthray-Guyénet est arrivé à l’UQAR pour réaliser son doctorat dont une partie devrait se dérouler en collaboration avec l’Institut scientifique de recherche agronomique (INRA) à Nancy (France). Il est dirigé par le professeur en aménagement et sylviculture Robert Schneider, également cotitulaire de la chaire de recherche sur la forêt habitée. L’étudiant est enfin codirigé par Alexis Achim de l’Université Laval.

Pour nous soumettre une nouvelle : communications@uqar.ca