C’est par le biais de son stage de fin de baccalauréat en développement social que Ramaëlle Duquette a soumis une étude sur les freins et les incitatifs à l’implication des femmes en politique. Sous la bannière du Comité Femmes et Ville de Rimouski, l’étudiante de l’UQAR a pu recueillir d’intéressantes statistiques, à la suite d’une consultation des femmes rimouskoises, en février 2012.
Actuellement, seulement 76 députés à Ottawa sont des femmes, comparativement aux 232 hommes qui siègent. Avec les dernières élections provinciales, la représentativité féminine a augmenté de 4 %, pour atteindre le tiers des députés à l’Assemblée nationale de Québec. Au Bas-Saint-Laurent, 34 % des conseillers municipaux sont de sexe féminin, pour 16 % du côté des mairesses. « Il faut dire que ce n’est pas élevé, malgré le fait que la situation est parfois pire dans les autres régions », constate Ramaëlle Duquette.
Le Comité Femmes a ainsi pour objectif d’améliorer la représentation des femmes dans les lieux décisionnels et en politique, mais également de stimuler leur intérêt pour la politique municipale et de prendre en compte leurs besoins particuliers. L’étudiante de 23 ans a ainsi organisé une consultation sous forme de « focus groupes », rassemblant 5 ou 6 femmes autour de tables pour discuter des principales raisons qui faisaient obstacle à leur intérêt pour la politique.
Dans cette recherche exploratoire, Ramaëlle arrive à ces conclusions : « Le frein premier, c’est vraiment le manque de temps, qui est directement relié au manque d’argent. Mais ce qui est intéressant de noter, c’est que ce n’est pas parce qu’une femme a une famille qu’elle n’ira pas s’impliquer en politique. Elle voudra plutôt attendre que ses enfants soient plus autonomes pour se lancer, éventuellement ».
L’étude met ainsi la table pour préparer des actions ciblées, notamment en vue des élections municipales en 2013. « Idéalement, ces focus groupes devraient être de retour chaque année. En plus de nous donner davantage d’informations, ils permettent de relancer le débat », souligne Ramaëlle.
L’étudiante, maintenant à la maîtrise en développement régional à l’UQAR, précise qu’il faudrait mettre en avant-plan les femmes présentes dans les instances décisionnelles. « Le rôle politique n’est pas assez valorisé socialement et c’est aussi la mission que s’est donnée le Comité Femmes et Ville Rimouski : montrer les points intéressants de la politique et ce que les femmes peuvent lui apporter ».
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