Comprendre comment différents acteurs du milieu parviennent à travailler ensemble pour faire aboutir un projet, telle est l’ambition de Catherine Théberge, étudiante à la maîtrise en développement régional à l’UQAR. Interpelée personnellement par la question de l’enseignement, elle a axé son travail de recherche sur la création d’écoles communautaires en milieu rural.
Alors que les écoles alternatives sont le plus souvent étudiées sous l’angle de la pédagogie, Catherine Théberge a pris le parti d’observer en amont la dynamique qui conduit une communauté à mettre en place une telle structure. Son intérêt provient notamment d’un stage effectué pendant sa scolarité au cégep dans un centre local de développement (CLD), qui l’a conduite à suivre un projet de maison familiale rurale (MFR). L’étudiante s’interroge : « J’ai pu constater que beaucoup d’argent et de temps avaient été mis dans le projet. Les gens ont travaillé fort, et pourtant, comme souvent dans ce genre de projet qui implique de nombreux acteurs du milieu, ça n’a pas marché. Plusieurs années après, j’ai voulu savoir pourquoi. »
Une MFR est une école communautaire qui accueille des jeunes de 15 à 18 ans résidant sur place. La formation y est basée sur l’alternance entre des séquences d’enseignement en classe et des stages en milieu de travail. L’idée de créer une MFR n’apparaît pas n’importe où, ni par hasard. Elle répond à une problématique particulière rencontrée sur un territoire, par exemple un besoin en main-d’œuvre spécialisée, un taux élevé de décrochage scolaire, le souci de valoriser les ressources humaines locales.
En comparant trois projets de MFR dans trois régions différentes, dont un qui n’a pas abouti, Catherine Théberge souhaite dépasser le simple discours sur la nécessité de travailler en concertation et en partenariat. Elle s’intéresse aux interactions entre acteurs et à l’influence de ces interactions sur l’issue du projet. Elle précise : « Pour chaque acteur assis autour de la table, je cherche à comprendre d’où il vient, son rôle, ses attentes, sa vision du projet et les réseaux qu’il mobilise pour que celui-ci voie le jour. Derrière le projet de MFR, il s’agit de comprendre comment on travaille ensemble sur un territoire. »
Catherine Théberge a intégré l’UQAR au baccalauréat en développement social. Elle voit la maîtrise en développement régional comme un prolongement naturel du baccalauréat : ces trois premières années d’université lui ont permis de mûrir le sujet de son mémoire, mais aussi et surtout d’acquérir les outils méthodologiques et analytiques nécessaires à son travail de recherche. Après un contrat de plus de deux ans comme agente de développement pour le regroupement des centres d’action bénévole du Bas-Saint-Laurent, la jeune femme a pu également constater l’utilité de ces outils dans sa pratique professionnelle.
La maîtrise en développement régional offerte à l’UQAR vise à mieux comprendre les dynamiques collectives et les processus de développement dans un environnement local et global en changement. Ce programme à caractère interdisciplinaire forme des analystes susceptibles de clarifier les situations complexes auxquelles font face les intervenants engagés dans l’action sociale, économique et culturelle à différentes échelles territoriales, et qui sont en mesure de formuler un diagnostic et des pistes de solution afin d’orienter le changement social.
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