À l’heure où l’exploration et l’exploitation pétrolière et gazière font la manchette, où une étude de faisabilité d’une aire marine autour des Iles est actuellement en cours et où l’idée d’un parc naturel régional mûrit, les préoccupations des communautés locales prennent de plus en plus d’importance dans les choix de développement. L’étudiante à la maîtrise en développement régional, Danièle Houde, s’intéresse au cas des îles de la Madeleine en travaillant à un projet de caractérisation identitaire des Iles.
Pour bien prendre en compte ces préoccupations et attentes, il est nécessaire, en amont, de mieux comprendre les liens que la communauté construit avec son territoire. Un projet plus complexe qu’il ne le semble au premier abord, pour ces quelque 200 km2 de superficie.
Mme Houde prépare ainsi un portrait de l’identité territoriale des îles de la Madeleine, une région relativement peu documentée dans la littérature scientifique sur le plan social, mais qui constitue un terrain de recherche très riche et intéressant en termes de dynamiques sociales. « On pourrait dire que l’archipel, malgré des délimitations physiques claires et une petite superficie, regroupe plusieurs « microlocalités » d’appartenance avec une culture, des enjeux de développement et des dynamiques territoriales différentes qui varient selon les contextes», remarque Mme Houde.
L’étudiante analyse ce que la population locale voit à travers son environnement pour identifier et comprendre les différents usages et pratiques du territoire et mieux saisir les débats qui émergent lors de projets de développement touchant au territoire, qu’ils soient touristiques, industriels ou domiciliaires. « Je cherche à identifier ce que ceux qui y vivent apprécient ou non, ce que représentent à leurs yeux les différents endroits du territoire selon leurs passés et leur vécu, les lieux qu’ils visitent régulièrement, les activités qu’ils y pratiquent, les coins qu’ils souhaiteraient fréquenter davantage, ceux qu’ils aiment sans nécessairement les fréquenter, etc. », explique la chercheure.
Nourrir les projets de développement par une analyse, sur le plan social, constitue donc l’un des usages concrets de cette démarche de recherche. « Peu importe le milieu, à l’heure actuelle au Québec, la population est une partie prenante et incontournable dans les projets de développement du territoire. Pour de meilleures chances de réussites de ces projets, ces derniers doivent être appropriés par ceux qu’ils concernent et être développés dans le respect des communautés», insiste Mme Houde.
Danièle Houde est dirigée pour son mémoire par la professeure Nathalie Lewis, sociologue de l’environnement au département Sociétés, territoires et développement au campus de Rimouski. Elle est présentement accueillie au Centre de recherche sur les milieux insulaires et maritimes (CERMIM), une unité de recherche affiliée à UQAR située aux Îles-de-la-Madeleine. Son projet a d’ailleurs été appuyé par une bourse d’excellence des Caisses Desjardins des Îles en partenariat avec le CERMIM.
La maîtrise en développement régional offerte à l’UQAR est centrée sur l’analyse des problèmes et des défis de développement des régions et des territoires. Elle s’appuie sur plusieurs sciences sociales comme la sociologie, l’économie, l’histoire, la politique, l’anthropologie et la gestion. « Même si je m’intéresse de façon particulière au rapport entre un phénomène social et l’environnement, l’interdisciplinarité fait la richesse de la démarche de recherche en développement régional », conclut Mme Houde.
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