Comment garantir un revenu minimal pour chaque citoyen? La diplômée de la maîtrise en éthique à l’UQAR, Nadine Perron, propose l’allocation universelle, une autre façon de penser nos programmes sociaux.
Avec plus d’une dizaine d’années d’expérience comme intervenante dans le domaine communautaire, Nadine Perron connaît bien la réalité des gens qui dépendent des revenus de l’état. Elle saisit bien leurs difficultés à accéder au marché du travail, mais aussi les obstacles à une plus grande participation sociocommunautaire de leur part. Sous la direction de la professeure Dany Rondeau, chercheure en philosophie pratique, la diplômée s’est questionnée à savoir si la mise en place d’une allocation universelle pour chaque citoyen favoriserait davantage la participation sociale.
Premier constat de l’analyse, il existe beaucoup de préjugés à l’égard des personnes bénéficiaires de différents programmes sociaux, notamment autour de leur réelle volonté à exercer un emploi. « Pour une personne qui bénéficie de prestations d’aide sociale, intégrer progressivement le marché du travail, par un emploi à temps partiel par exemple, peut amener une situation financière encore plus précaire. En effet, un faible revenu de travail entraîne une diminution ou la perte de ses prestations. Si le revenu d’emploi est au bas de l’échelle, les gens risquent d’avoir plus de difficulté à joindre les deux bouts que lorsqu’ils recevaient de l’aide sociale », insiste-t-elle. « Mon analyse m’amène à proposer un programme d’allocation universelle, donc repenser le système de programmes d’aide au revenu, en particulier l’aide sociale, de façon à ce que chaque citoyen ait un revenu garanti. Contrairement à la croyance populaire, l’allocation universelle n’inciterait pas les personnes à demeurer aux dépens de l’État et leur fournirait plutôt une partie des moyens nécessaires pour accéder au marché du travail ou à d’autres formes de participation à la collectivité », précise Madame Perron.
La diplômée a axé son étude sur la dimension éthique du problème, en centrant ses réflexions sur les notions intégration sociale, qui ne se limite pas nécessairement à l’intégration en emploi. « Différents types de participation sociale, comme le bénévolat ou le militantisme constituent des voies pour contrer l’exclusion sociale », souligne-t-elle.
Aujourd’hui gestionnaire dans un centre de santé de la région de Québec, Nadine Perron reconnait l’importance de sa maîtrise en éthique dans son cheminement de carrière. « L’esprit d’analyse de la dimension éthique que j’ai développé prend tout sa pertinence dans mon emploi, où l’éthique de l’intervention en santé est une question de tous les instants », conclut-elle. L’UQAR offre d’ailleurs depuis janvier 2010 un programme court de 2ᵉ cycle en éthique de l’intervention en santé.
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