Les professeurs du programme de géographie du campus de Rimouski ont été ravis d’apprendre que deux de leurs anciennes étudiantes au baccalauréat, Catherine Denis et Marie-Hélène Cauchon, ont décroché un poste de chargée de projets à l’Organisme des bassins versants (OBV) du Nord-Est du Bas-Saint-Laurent.
L’automne dernier, les diplômées ont effectivement obtenu leur emploi dans les bureaux de l’OBV situés au centre-ville de Rimouski, et ce, à une semaine d’intervalle. Une chance pour les jeunes femmes qui ont eu l’occasion de s’attacher à la région, au courant de leur baccalauréat. C’était d’ailleurs la première raison qui les a amenées à choisir l’UQAR.
Originaire de la Rive-Sud de Montréal, Marie-Hélène Cauchon raconte que les nombreuses sorties de terrain dès le début du baccalauréat ont été marquantes : « je n’avais pas de voiture à l’époque et c’est donc avec les sorties que j’ai pu découvrir la région ». Après avoir fait des cours en anthropologie dans la métropole, l’approche humaine d’une université en région était pour elle un net avantage. « Après un an là-bas, il y a une seule prof qui savait mon nom, et ici, la première journée, j’ai recroisé un prof dans le corridor et il m’appelait déjà Mademoiselle Cauchon. Wow, j’ai vraiment aimé ça! », s’exclame en riant Marie-Hélène.
Catherine Denis vient pour sa part de la Rive-Nord de Montréal et c’est l’Université d’été MobilUQ, maintenant appelée Environnement, géomorphologie et risques naturels, qui lui a fait découvrir le programme de géographie de l’UQAR. Ce cours intensif – offert cette année du 5 au 18 mai 2013 – permet entre autres à des étudiants du réseau des Universités du Québec de faire du terrain dans l’Est-du-Québec et en Gaspésie. Le coup de foudre était clair pour Catherine, qui n’a visiblement pas regretté son choix : « Il y a des profs à l’UQAR qui sont particulièrement des sommités dans leurs domaines, en plus d’être vraiment accessibles ». Grâce à une bourse du CRSNG, elle a pu faire un stage de six semaines comme auxiliaire de recherche aux Îles-de-la-Madeleine, un événement mémorable de son parcours. « À être tous les jours dehors et à faire de la recherche sur le terrain pour retracer l’histoire géologique de la dernière glaciation, je me disais vraiment que j’avais le plus beau métier du monde! », raconte-t-elle.
Après avoir terminé son baccalauréat en 2008, Catherine est partie faire de la coopération internationale au Burkina Faso, en tant que superviseure en développement rural. Elle est revenue dans la région un an plus tard, pour acquérir de l’expérience à l’OBV de Matapédia-Restigouche comme chargée du plan directeur de l’eau. C’est un contrat en recherche sur les risques côtiers dans les communautés innues, auprès du professeur Pascal Bernatchez à la Chaire de recherche en géoscience côtière de l’UQAR, qui l’a fait se réinstaller à Rimouski.
Un an après Catherine, Marie-Hélène obtenait son diplôme et s’est d’abord tournée vers Québec, où elle a été éco-stagiaire Katimavik à la Société de la rivière Saint-Charles. Elle a par la suite travaillé deux ans et demi à l’Organisme des bassins versants de la Haute-Côte-Nord, avant d’accepter le poste de chargée de projets à Rimouski. L’expérience des deux géographes dans un OBV les a avantagées, selon Marie-Hélène : « Il y avait de très bons noms dans les candidatures. »
Les organismes de bassins versants, financés par le gouvernement du Québec, ont d’abord une mission de concertation. « On a comme objectif premier de travailler avec les gens du milieu pour prendre des décisions sur l’eau », explique Marie-Hélène. « Il faut maintenir la qualité de l’eau, la qualité des écosystèmes, mais les usages également, comme la baignade et la pêche, pour que les gens puissent continuer à utiliser l’eau à bon escient », ajoute Catherine.
Constituée de cinq membres, l’équipe de l’OBV couvre un territoire de 8 200 km2, de Trois-Pistoles à Les Méchins. Plusieurs défis attendent les nouvelles employées, alors qu’elles constatent que les OBV ne sont pas suffisamment connus de la population. Un travail de communication est donc à faire, sur le terrain, mais également auprès des instances, comme le souligne Catherine : « Un de nos idéaux serait d’intégrer dans la planification territoriale des MRC et des municipalités les enjeux de l’eau qu’on a ciblés, pour qu’on puisse avoir un plus grand pouvoir d’action ».
Si leurs études étaient à refaire, Marie-Hélène Cauchon et Catherine Denis n’hésiteraient pas : « Quand tu dis que tu as fait ton baccalauréat en géographie à l’UQAR, c’est super bien reçu. Les gens sont intéressés et ils en ont entendu parler très positivement », affirme Marie-Hélène. C’est donc sans problème qu’elles ont trouvé chaussure à leur pied, à quelques pas de l’université qui les a formées.
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