Au trimestre d’hiver 2013, plus de 150 étudiants étaient inscrits dans les programmes de 2e cycle en gestion de projet à l’UQAR. Encore aujourd’hui, bon nombre d’entre eux sont issus des filières plus « traditionnelles » à la gestion de projet, comme l’ingénierie, l’informatique ou les finances. Toutefois, un nombre croissant d’étudiants issus de formations de plus en plus diversifiées s’intéressent désormais à la gestion de projet. Pourquoi ?
Un peu d’histoire… La gestion de projet, c’est l’art de diriger et de coordonner des ressources humaines, matérielles et financières tout au long de la vie d’un projet, en utilisant des techniques de gestion pour atteindre des objectifs prédéfinis d’envergure, de coût, de temps, de qualité et de satisfaction des parties prenantes.
C’est en 1976 que l’Université du Québec (UQ) créait, pour la première fois dans le monde, un programme spécialisé dans le domaine de la gestion de projet, dans la foulée des grands projets comme la baie James ou les Jeux olympiques de Montréal.
D’abord dédiée aux ingénieurs, cette formation s’est vite répandue à tous les domaines de l’activité humaine, que ce soit la construction, l’informatique, l’industrie pharmaceutique, la production de films ou d’événements culturels, etc.
Des profils qui se diversifient
On observe depuis quelques années de plus en plus d’étudiants détenteurs d’une formation de premier cycle universitaire notamment en arts, en lettres ou en sciences humaines qui viennent chercher des outils propres à la gestion de projet pour les appliquer dans leur secteur d’activité. Voici cinq profils des plus inspirants.
Marie-Hélène Collin, diplômée en études théâtrales et enseignement de l’art dramatique
Chargée de projets Espace Centre-ville à la SADC de la MRC de Rivière-du-Loup, Marie-Hélène Collin a le mandat de mettre en place des projets visant à amener de l’achalandage au centre-ville de Rivière-du-Loup. Parmi les réalisations récentes : de nouveaux espaces de stationnement, de l’animation de la rue principale, et même des terrasses sur les trottoirs.
« Dès mon inscription à la maîtrise en gestion de projet, j’ai accédé à de nouvelles fonctions ! J’avais beaucoup d’expérience en gestion d’évènement, mais je ne disposais pas d’outils précis pour gérer mes projets. Les études en gestion de projet constituent le complément parfait pour concilier ma sensibilité artistique et humaine avec une vision de gestionnaire axée sur les délais, les coûts et la qualité.
Frédéric Lessard
Frédéric Lessard
La formation est d’autant plus pertinente puisque j’évolue dans un milieu qui regroupe une grande diversité de parties prenantes, comme les citoyens, les commerçants ou les institutions, dont l’adhésion est essentielle à la réussite des projets ».
Frédéric Lessard, diplômé en loisir, culture et tourisme
Consultant dans le domaine des loisirs et sports à son compte dans la région Québec/Chaudiere-Appalaches, Frédéric Lessard travaille sur un projet d’entreprise de location d’équipement d’entrainement.
« Au quotidien, la formation en gestion de projet m’apporte un cadre structuré pour atteindre mes objectifs, spécialement en ce qui a trait à la faisabilité de projet. Comment calculer la valeur, analyser le risque, évaluer l’avantage coût/bénéfice, déterminer s’il est plus profitable de louer ou d’acheter, etc. Les outils me permettent aussi bien de mieux structurer mes projets d’entreprise que mes projets personnels. »
Geneviève Cossette, diplômée en cinéma et histoire de l’art
Adjointe à la direction au Créneau écoconstruction du Bas-St-Laurent, dont la mission est de soutenir un secteur de l’habitat-construction qui développe des produits à moindres impacts environnementaux, Geneviève Cossette possède plus de 20 ans d’expérience dans le milieu culturel. Dans son emploi actuel, ses mandats sont reliés principalement aux communications et au marketing. Pour elle, la gestion de projet offre un cadre de gestion administrative qui s’applique à une foule de champs d’activités.
« Mes expériences professionnelles m’ont révélé le besoin d’aller chercher des connaissances précises en gestion que l’on ne trouvait pas dans les formations en cinéma et qui sont des atouts importants une fois sur le marché du travail. Chacun des cours de la maîtrise en gestion de projet me permet de valider les compétences accumulées dans ma pratique professionnelle, et me permet surtout, de compléter ces acquis avec des connaissances administratives, ce qui ajoute une corde de plus à mon arc. Cette maîtrise modifie mon profil à la base plutôt « artisane », m’ouvre vers de nouveaux horizons et m’a d’ailleurs permis d’accéder à de nouvelles fonctions dans un tout autre milieu que celui où j’ai surtout travaillé, tout en appliquant les mêmes principes de gestion. »
Sylvie Dubé, diplômée en histoire
Sylvie Dubé a œuvré durant près de 15 ans au sein de firmes de consultation en informatique, où elle a occupé des rôles de coordination, de gestion de projet et de conseil en architecture ou amélioration continue. Depuis peu, elle est fraichement débarquée chez Desjardins, où elle agit comme chef de projet TI.
« Comme mes responsabilités professionnelles m’ont amenée à jouer des rôles de gestion d’équipe et de coordination, j’ai décidé d’aller chercher une formation qui allait renforcer mes connaissances de base, mais également mettre des termes et des mots sur des choses que je faisais d’instinct. La maitrise m’a permis d’approfondir mes connaissances et d’acquérir le jargon utilisé en gestion de projet. Certains cours ont également renforcé certains réflexes de gestion de projet, notamment ceux en gestion des ressources humaines et en gestion du changement. »
Tony Poulin (Photo : Cpl Dan Strohan)
Tony Poulin (Photo : Cpl Dan Strohan)
Tony Poulin, diplômé administration des affaires du Collège militaire Royal
Retraité des Forces canadiennes régulières et membres de la Force de réserve, Tony Poulin a œuvré durant plus de 20 ans pour l’Armée canadienne, notamment lors de deux missions en Afghanistan. Disposant d’une expertise bien singulière sur les armes de combat, il est à l’aube d’entamer une deuxième carrière.
« L’environnement militaire est très semblable à l’environnement de projet. Les phases d’identification, de planification, d’exécution et de bilan des missions cadrent bien avec les différentes phases en gestion de projet. La formation me permet d’aller chercher des acquis spécifiques en gestion, qui sont vus différemment de ceux du milieu militaire. Par exemple, au lieu d’analyser les forces amies et ennemies, en gestion de projet, on effectuera une cartographie de l’environnement d’affaire du projet ainsi que des parties prenantes pour les rallier au projet. »
Une des richesses des programmes en gestion de projet vient des échanges entre les candidats issus de milieux de plus en plus diversifiés et multidisciplinaires. « Avec l’objectif d’entamer une deuxième carrière comme consultant en gestion, le fait de côtoyer des gestionnaires de projets de tous les domaines me permet de mieux saisir les enjeux qui m’attendent au terme de ma maîtrise! »
Émilie Tremblay, diplômée en communication marketing
Pour Émilie Tremblay, responsable des communications au Syndicat des producteurs forestiers du Bas-Saint-Laurent, affilié à l’Union des producteurs agricoles (UPA), les cours qu’elle a complétés jusqu’à maintenant lui ont permis de se familiariser avec des outils concrets qui l’aident à mieux planifier, organiser et évaluer son travail au quotidien. « Après mon baccalauréat, au lieu de poursuivre mes études à un niveau supérieur immédiatement, j’ai plutôt choisi de tester le marché de l’emploi afin de mettre en pratique la théorie acquise pendant mes trois années d’étude. Je n’ai jamais regretté cette décision, car j’ai pu acquérir de l’expérience pour mieux orienter, aujourd’hui, mon choix de maîtrise dans le cadre de mon développement de carrière. De plus, depuis quelques années, j’ai observé que les activités sont de plus en plus gérées par projet dans les organisations, ce qui a donc rapidement confirmé ma décision. Finalement, la flexibilité du programme en gestion de projet m’offre la possibilité de compléter ma maîtrise à mon rythme, une étape à la fois; commençant par le programme court de 2ᵉ cycle, en poursuivant avec le DESS pour finalement terminer avec la maîtrise; cheminement qui convient parfaitement à une personne comme moi sur le marché du travail à temps plein ! »
Pour nous soumettre une nouvelle : communications@uqar.ca