Chargée de projet au Centre d’innovation de l’aquaculture et des pêches Merinov à Sept-Îles, Sandra Autef est venue chercher à l’UQAR des compétences complémentaires à sa formation en biologie dans le but de travailler en recherche appliquée avec l’industrie de la pêche et de l’aquaculture dans un contexte de développement durable.
Sandra Autef a terminé sa maîtrise en gestion des ressources maritimes (2010) avec l’objectif de combiner son expertise en sciences marines et les nouvelles techniques de gestion de développement des pêches et de l’aquaculture. Dans le cadre de son projet de recherche à la maîtrise, sous la supervision du professeur en océanographie biologique Jean-Claude Brêtes, elle a réalisé une étude commandée par le parc marin du Saguenay-Saint-Laurent pour évaluer l’impact de la pêche blanche récréative sur les populations de morues dans le fjord du Saguenay.
« J’ai d’abord constaté que les stocks de morues du nord et du sud du golfe n’étaient pas dans le même état de précarité biologique que ceux du Saguenay. J’ai eu aussi l’occasion de rencontrer plusieurs pêcheurs, gestionnaires et biologistes du ministère des Pêches et des Océans (MPO), du parc marin du Saguenay Saint-Laurent (PMSSL), ainsi que plusieurs intervenants municipaux, qui m’ont permis de récolter de nombreuses informations concernant les forces et les faiblesses de la gestion de la pêche blanche », explique la biologiste.
Au terme de ce projet, Mme Autef a obtenu un stage chez Merinov à Gaspé, où elle a dressé l’inventaire des dragues à pétoncles (engins de pêche) utilisées au Québec, dans l’objectif de proposer des modifications générant moins de frottements sur le fond marin. En effet, le dragage, par les traînées sur les fonds marins et par la remise en suspension des sédiments, altère l’habitat benthique (organismes aquatiques vivant à proximité du fond). Pour faire cet inventaire, elle a rencontré des dizaines de pêcheurs de la Gaspésie, de la Côte-Nord et des Îles-de-la-Madeleine pour bien saisir les caractéristiques et les besoins des opérations de pêche ainsi que les variantes régionales.
Ce stage lui a d’ailleurs permis d’obtenir son emploi actuel, celui de chargée de projet pour Merinov à Sept-Îles. Elle y réalise des projets de recherche et développement et d’aide technique en pêche et en mariculture. Un peu à la manière d’une consultante, elle accompagne les pêcheurs et aquaculteurs de Tadoussac à Blanc-Sablon pour déployer de nouvelles techniques de pêche, améliorer les engins en place et développer l’exploitation d’espèces émergentes.
La maîtrise en gestion des ressources maritimes offerte à l’UQAR vise notamment les scientifiques qui souhaitent se former comme gestionnaires afin de contribuer efficacement à la prise de décision dans le secteur maritime. La filière « halieutique » de la maitrise s’intéresse non seulement aux problématiques du secteur de la pêche et de l’aquaculture, mais également à la transformation des produits aquatiques, ce qui inclut les activités de valorisation de la biomasse.
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