Au printemps 2011, la coresponsable de la Chaire UNESCO en analyse intégrée des systèmes marins de l’ISMER-UQAR Lyne Morissette participait à l’inauguration du premier sanctuaire pour les mammifères marins des Antilles. Un an plus tard, l’étudiante qu’elle codirige à la maîtrise en gestion des ressources maritimes Valérie Desrochers analyse les mesures de gestion de cette aire marine, en les comparant avec celles du Parc marin Saguenay-Saint-Laurent afin de favoriser une approche coopérative entre les deux.
Ce projet vise à mettre en place une collaboration scientifique afin d’optimiser les actions entreprises en matière de gestion et de conservation. En effet, les baleines, notamment le rorqual à bosse, qui sont protégées l’été avec le Parc Marin du Saguenay-Saint-Laurent se retrouvent donc maintenant protégées à l’autre bout de leur chemin de migration, dans les Antilles, là où elles vont l’hiver se reproduire. La création de ce nouveau sanctuaire constitue un acte politique majeur en faveur de la conservation des espèces et de leur environnement, dans une région où la baleine est encore chassée dans certaines eaux internationales.
Dans le cadre de son travail de recherche de maîtrise, Valérie Desrochers s’intéresse à la structure de gouvernance mise en place au sein de ces deux aires marines, afin d’évaluer si leur création et leurs mesures de gestion répondent aux attentes des différentes parties prenantes. Pour ce faire, elle sondera les participants des comités de gestion, composés de membres des communautés locales, de la communauté scientifique, du milieu de la conservation des ressources, des Premières nations, des gouvernements, etc.
« Les différentes législations mises en place, les motivations de création de l’aire marine protégée ou les perspectives de développement sont autant de thématiques pour lesquelles je vais évaluer la satisfaction des acteurs. En réalité, on cherche à savoir si une amélioration est sentie, si ces aires marines protégées répondent aux besoins de la communauté locale », précise-t-elle. Cette démarche de recherche a même amené l’étudiante à participer à un autre projet en parallèle, un stage à Banyuls-sur-Mer, au sud de la France. Ce stage à l’Institut de recherche pour le développement (IRD) consiste à analyser la perception des communautés locales face à une aire protégée, sur la terre ferme cette fois.
Titulaire d’un baccalauréat en géographie, environnement marin obtenu à l’UQAR, Valérie Desrochers a réalisé lors d’un stage de fin de baccalauréat l’importance pour un scientifique d’aller chercher des connaissances et des compétences en sciences de la gestion. « Lorsque des mesures pour protéger une espèce ou pour préserver un territoire deviennent nécessaires sur le plan scientifique, il est important d’aller chercher la collaboration des différentes parties prenantes du territoire. L’enquête sociale, la concertation et la communication pour proposer des solutions qui conviennent à tous deviennent incontournables », insiste la chercheuse.
Réalisé sous la supervision de professeur en gestion intégrée des ressources maritimes Claude Rioux, le projet de recherche de Mme Desrochers est codirigé par la spécialiste de l’écologie des écosystèmes et des mammifères marins Lyne Morrisette, de l’ISMER. Avant d’étudier à la maîtrise en gestion des ressources maritimes, Valérie Desrochers s’est d’abord inscrite au diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) en gestion des ressources maritimes, un programme qui s’adresse particulièrement aux étudiants ayant complété une formation de premier cycle connexe au secteur maritime (biologie, chimie, droit, génie, géographie, etc.) qui désirent acquérir une formation de base en gestion.
À la fin de son DESS, Mme Desrochers a pu passer directement en maîtrise, en complétant trois cours supplémentaires en plus de son projet de recherche.
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