Christine Arsenault réalise un projet tout à fait spécial pour son doctorat en lettres. Elle étudie à la fois à l’Université du Québec à Rimouski et à l’Université Paris-IV Sorbonne.
L’entente de bidiplomation entre l’UQAR et l’Université Paris-IV Sorbonne au doctorat en lettres permet aux étudiants d’effectuer une partie de leur scolarité et de leur projet de recherche dans cette université d’outre-mer. « Comme jeune chercheuse, j’ai l’occasion de développer un réseau regroupant les plus grands chercheurs de mon domaine de partout au monde », souligne Mme Arsenault. À la fin de son parcours, elle obtiendra un diplôme des deux institutions universitaires.
Christine Arsenault s’intéresse spécialement à la littérature française du XVIe siècle, époque de la Renaissance, caractérisée par son grand essor intellectuel, ses nombreuses explorations et découvertes sur tous les plans de l’activité humaine, ainsi que par ses débats sur la question religieuse. L’œuvre de François Rabelais, dont elle a commencé l’étude au cours de son mémoire à la maîtrise en lettres, a fait l’objet de quantité d’interprétations au fil du temps, mais aussi de bon nombre d’imitations. « Certains auteurs ont imité son style, mais plusieurs ont carrément emprunté des passages complets de son œuvre, ou encore repris ses personnages, ses mises en situation ou son argumentation. L’objectif de l’étude de ces œuvres est d’évaluer l’impact et la postérité de Rabelais sur les écrivains qui lui sont contemporains et ceux des générations suivant la sienne », explique la chercheuse.
Un grand avantage de cette recherche en cotutelle réside dans le fait que Christine Arsenault a la chance de travailler avec des œuvres originales vieilles d’un demi-millénaire à la Bibliothèque nationale de France. Son codirecteur de thèse, le professeur Claude La Charité, est titulaire de la Chaire de recherche du Canada en histoire littéraire, et participe activement à la communauté de recherche internationale sur le XVIe siècle. Ses récentes découvertes, dont celle d’une partie d’un almanach rabelaisien de 1536, ou encore de l’édition grecque du Pronostic d’Hippocrate, publiée par Rabelais en 1537, qui seront prochainement publiés aux Classiques Garnier, sont d’un grand intérêt et rejoignent directement le sujet de thèse de Mme Arsenault.
Sa codirectrice, la professeure Mireille Huchon, de l’Université Paris-IV Sorbonne, est considérée comme l’une des plus grandes spécialistes de Rabelais et de la littérature du XVIe siècle à travers le monde. Madame Huchon est directrice de l’Atelier XVIe siècle, groupe de recherche se réunissant plusieurs fois par année à Paris et organisant divers colloques sur la littérature de l’époque, et dont M. La Charité est également membre.
« Faire partie d’un tel regroupement de chercheurs me fait découvrir en temps réel l’avancement des recherches en lien avec…ma thématique. C’est fantastique de rencontrer des experts qui ont écrit sur le sujet, et dont les ouvrages constituent des références pour ma thèse », soutient la chercheuse.
« Les œuvres littéraires du XVIe siècle, qui font partie de l’histoire de l’Europe, sont davantage étudiées en sol européen qu’en Amérique du Nord. L’expertise que je vais chercher en France me permet d’explorer diverses perspectives quant aux approches européennes, tant au niveau de la recherche que de l’enseignement, ce qui, à mon avis, constitue un atout pour l’éventuelle obtention d’un poste de professeur en sol canadien ou, qui sait, européen ! », conclut Mme Arsenault.
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