Plusieurs recherches en biologie et en océanographie portent sur l’impact de l’activité humaine sur les espèces marines. Dans le cadre de son stage postdoctoral en océanographie, Marianne Marcoux utilise une technique des plus singulières pour étudier ce phénomène : des microphones sous-marins qui enregistrent les « chants » de baleines!
Le développement constant de technologies de pointe permet aux chercheurs d’augmenter le nombre et la précision de données scientifiques récoltées sur le terrain. En ce sens, l’acoustique marine passive, qui consiste à capter des sons sous-marins à l’aide d’hydrophones (des microphones étanches) plongés à des centaines de mètres de profondeur, permet d’identifier la présence d’espèces, de navires ou encore de mouvements sismiques engendrés par la prospection pétrolière.
Marianne Marcoux utilise cette technique pour étudier le narval, une baleine que l’on trouve uniquement dans les eaux arctiques. Avec les frais élevés qu’implique la recherche dans un endroit aussi isolé que l’Arctique et avec le phénomène des nuits polaires (période de l’année aux pôles où le soleil ne se lève pas), l’acoustique marine est une solution pour collecter des données de haute précision à moindre coût. « Sous l’eau, le son voyage beaucoup plus rapidement que dans l’air et il pénètre beaucoup plus profondément que la lumière. Les baleines utilisent les sons comme un sonar pour se repérer. L’acoustique marine permet d’enregistrer jusqu’à une année complète d’activité sous-marine », explique-t-elle.
À l’aide de méthodes de traitement de signaux, Mme Marcoux analyse les enregistrements recueillis pour détecter, identifier et localiser les baleines. « Inutile d’écouter 365 jours de chants de baleine! Des algorithmes examinent les enregistrements automatiquement. Les résultats obtenus permettent notamment de poser des hypothèses sur les effets de la pollution sonore due à l’augmentation du trafic maritime sur l’environnement des mammifères marins et des poissons », souligne Mme Marcoux, qui travaille aujourd’hui comme chercheure sur les cétacés de l’Arctique pour Pêches et Océans au laboratoire scientifique de l’Institut des eaux douces, à Winnipeg.
Les travaux de Marianne Marcoux sont réalisés sous la direction du professeur Yvan Simard de l’Institut Maurice-Lamontagne. M. Simard est titulaire de la Chaire de recherche de Pêches et Océans Canada en acoustique marine appliquée aux ressources et à l’écosystème, et professeur associé à l’Institut des sciences de la mer (ISMER). Le chercheur dirige d’ailleurs plusieurs étudiants dans le cadre des programmes de maîtrise en océanographie et de doctorat en océanographie de l’UQAR.
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