Comme responsable du programme de soutien à la motivation chez Pro-Jeune-Est, Patricia Ouellet coordonne un service de parrainage scolaire entre des jeunes de 6 à 17 ans qui rencontrent des difficultés d’apprentissage et de la démotivation pouvant mener au décrochage scolaire et à celui des intervenants. Dans le cadre de la maîtrise en étude des pratiques psychosociales, elle s’intéresse à la transmission de la détresse sociale et affective à des jeunes en difficulté par leur entourage familial, afin de mieux adapter ses interventions.
Pro-Jeune-Est poursuit la mission de prévention de l’abandon scolaire du préscolaire à la cinquième secondaire. L’organisme propose plusieurs programmes d’aide personnalisée non seulement pour les enfants, mais aussi pour les adultes qui gravitent autour d’eux. À travers ses accompagnements auprès des jeunes, Mme Ouellet leur offre un climat propice aux apprentissages, en mettant en évidence leurs forces et compétences tout en leur proposant un soutien scolaire. C’est à travers ces interventions que la maîtrise en étude des pratiques psychosociales s’est avérée à propos.
Mme Ouellet étudie particulièrement la psychogénéalogie et la transmission de la détresse sociale et affective. « Avant mon poste chez Pro-Jeune-Est, j’ai œuvré pendant quelques années au Centre de prévention du suicide et d’intervention de crise du Bas-St-Laurent, où j’accompagnais des adultes en situation de crise. Puis, c’est en soutenant des jeunes en “mal d’école”, dont certains étaient issus de familles que j’avais côtoyées dans le cadre de mon précédent travail, que ces thèmes m’ont le plus marquée », explique-t-elle.
Afin d’adapter ses interventions auprès des jeunes et de leur famille, l’intervenante s’est inscrite à la maîtrise en étude des pratiques psychosociales, un terrain privilégié de recherche-action. L’enseignement proposé repose sur des situations particulières vécues par les étudiants dans leurs diverses pratiques, plutôt que de miser uniquement, comme c’est traditionnellement le cas, sur des contenus théoriques déterminés d’avance. « Les praticiens possèdent un savoir brut, dense et d’une pertinence irréfutable qui gagne à être considéré dans le monde de la recherche. »
Mme Ouellet analyse un projet d’accompagnement des familles à faibles revenus dans leur milieu. « La recherche-action m’a permis de constater qu’à la base, nous avions de grands objectifs et de grandes attentes pour ce projet. C’est en étant directement sur le terrain que nous avons pu réellement prendre conscience des contextes particuliers et des réalités parfois complexes que peuvent vivre certaines familles. C’est en étant mieux renseigné et en connaissant la véracité des phénomènes que l’on peut combattre les préjugés et apprendre véritablement », raconte la chercheuse.
La professeure en psychosociologie Diane Léger accompagne Patricia Ouellet dans sa démarche. La professeure s’intéresse particulièrement au renouvellement de la pratique des histoires de vie en recherche-formation. « Mme Léger fait preuve d’une grande sensibilité, qualité essentielle en intervention psychosociale. Travailler avec les humains impose de s’adapter continuellement. On ne peut les traiter comme des objets, puisqu’ils n’en sont pas, et on ne peut être complètement détachés d’eux puisque nous sommes une partie de ce que l’on étudie. Pour mener à bien cette recherche, j’avais besoin d’être supervisée par une femme de coeur», conclut Mme Ouellet.
Il est à noter que la maîtrise en étude des pratiques psychosociales est ouverte à l’admission au trimestre d’automne seulement. Afin de favoriser la conciliation travail et études, les cours sont offerts en formule intensive de fin de semaine.
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