Étudiante à la fois au campus de l’UQAR à Lévis et à l’Université d’Aix-Marseille en France, Valérie Hamel développe actuellement une formation sur l’éducation thérapeutique destinée aux infirmières scolaires pour la gestion du diabète dans les écoles primaires et secondaires de la région de Québec.
Au terme de son baccalauréat en sciences infirmières à l’UQAR, Valérie Hamel obtient un emploi comme infirmière scolaire dans sept écoles primaires, où elle remarque le manque de formation des enseignants, des éducateurs en service de garde, des surveillants et des membres de la direction au regard du soutien à offrir aux élèves atteints du diabète. « Les intervenants scolaires peuvent être appelés à intervenir dans plusieurs situations particulières. Que faire si un enfant diabétique est en crise d’hypoglycémie ? S’il a besoin d’une injection d’insuline ? S’il s’évanouit ? Les infirmières scolaires ont le devoir de former le personnel de l’école en ce sens et d’avoir les connaissances pédagogiques pour le faire », explique Mme Hamel.
En 2012, l’infirmière termine le processus de reconnaissance de sa formation pour exercer sa profession en France. C’est de l’autre côté de l’Atlantique qu’elle découvre alors l’éducation thérapeutique, une pratique encore très peu explorée au Québec, mais largement répandue en Europe. L’éducation thérapeutique est définie par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en 1998 dans la charte d’Ottawa, comme suit : « L’éducation thérapeutique du patient est un processus permanent, intégré dans les soins, et centré sur le patient […] elle vise à aider les patients et leurs familles à comprendre la maladie et le traitement […], et à maintenir ou améliorer leur qualité de vie » (Organisation mondiale de la santé (OMS) Europe, 1998). L’éducation thérapeutique se définit comme le développement des habiletés d’une personne atteinte d’une maladie et de son entourage à prendre en charge cette maladie. Ce processus se fait par l’appropriation de savoirs et de compétences médicales enseignés par le personnel soignant.
« J’ai été initiée à une pratique de soins dont l’objectif est que le patient/famille devient acteur principal du traitement de sa maladie et est plus autonome dans la gestion de sa maladie avec, comme guide, le professionnel de santé. Comme le diabète est une pathologie qui nécessite d’avoir des informations concises, revues régulièrement et bien intégrées par la personne diabétique et par son entourage, j’ai saisi l’occasion pour importer cette pratique au Québec dans le cadre d’un mémoire de recherche à la maîtrise en sciences infirmières », souligne-t-elle.
Sous la direction de la professeure en sciences infirmières Hélène Sylvain, spécialiste notamment de l’adhésion thérapeutique, le projet de Mme Hamel se déroule en trois étapes. La chercheuse a d’abord sondé une centaine d’infirmières scolaires dans différentes régions du Québec pour déterminer leurs besoins de formation à cet égard. Ensuite, elle termine un programme de Master 2 en éducation thérapeutique secteur formation et encadrement à l’Université Aix-Marseille en France, qui lui permettra des stages dans des unités d’éducation thérapeutique dans les hôpitaux, ce qui lui vaudra le titre de formatrice reconnue en éducation thérapeutique.
Enfin, à la lumière de cette expérience sur le terrain, elle proposera une formation sur l’éducation thérapeutique adaptée aux besoins des infirmières scolaires du Québec, afin qu’elles enseignent la gestion du diabète aux différents intervenants de leurs écoles. Valérie Hamel a par ailleurs obtenu une bourse de 20 000 $ du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS), visant la recherche et le développement de nouvelles pratiques de soins infirmiers. La formation devrait être offerte en vue de la rentrée scolaire de l’automne 2014.
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