Infirmière au Département de chirurgie bariatrique de l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec (Hôpital Laval), Nathalie Chouinard côtoie régulièrement des patients qui vivent des complications à la suite d’une opération. Par ses recherches à la maîtrise en sciences infirmières à l’UQAR, elle entend contribuer au développement de meilleures pratiques de suivi de ces patients.
La chirurgie bariatrique est un traitement pour l’obésité sévère consistant en la restriction du volume de l’estomac ou encore en la diminution de la capacité d’absorption intestinale des éléments nutritifs. Pour le patient, ce type d’intervention nécessite un suivi à vie de la part d’une équipe multidisciplinaire composée d’infirmières, de nutritionnistes et de médecins.
Nathalie Chouinard travaille auprès de cette clientèle depuis déjà 2 ans lorsqu’elle amorce à l’automne 2011 sa maîtrise en sciences infirmières. « En côtoyant quotidiennement ces patients, j’ai observé des complications qui reviennent de façon récurrente en postchirurgie. Pour un, c’est une mauvaise alimentation ou un non-respect de sa diète. Pour un autre, c’est une dénutrition, en raison d’un manque de vitamines. Il est aussi possible que les complications soient hors du contrôle du patient », explique l’infirmière.
Dans un contexte de pénurie de personnel infirmier touchant tous domaines de pratique où le nombre de chirurgies bariatriques augmente au fil des années, la réalisation des suivis postopératoires devient un enjeu critique. Dans le cadre de son mémoire de recherche à la maîtrise en sciences infirmières, Mme Chouinard s’interroge si l’observance au traitement peut être influencée par l’accroissement du nombre de suivis postopératoires de chirurgie bariatrique à effectuer et le manque d’effectifs assurant ces suivis. Ces situations influencent significativement le ratio infirmière/patients.
« À la clinique externe, seulement deux infirmières sont attitrées à près de 4000 suivis de patients en plus de toutes les tâches administratives à effectuer (retours d’appel, suivi des résultats de prises de sang, etc.). Je cherche donc à déterminer si la disponibilité limitée des infirmières influence l’adhésion aux traitements postopératoires», souligne-t-elle.
Pour Mme Chouinard, les résultats de ses recherches devront être applicables de façon réaliste sur le terrain. « Mon milieu de travail constitue un excellent terrain de recherche. Toutefois, je cherche à faire en sorte que les résultats soient utiles pour les infirmières de tous les milieux », indique-t-elle.
Nathalie Chouinard travaille sous la direction des professeures Lily Lessard, qui est spécialiste de l’organisation des services de santé, et d’Hélène Sylvain, dont les travaux de recherche portent notamment sur le concept d’observance au traitement. Ces deux professeures du département des sciences infirmières de l’UQAR sont toutes les deux membres fondatrices du Laboratoire de recherche sur la santé en région (LASER) et les intérêts de recherche de Mme Chouinard s’insèrent dans le cadre des activités de ce laboratoire.
Les étudiants inscrits à la maîtrise en sciences infirmières ont également accès à un réseau de professeurs en provenance de plusieurs universités québécoises. En effet, le programme est offert conjointement par l’UQTR, l’UQAC, l’UQAT, l’UQO et l’UQAR, de sorte que les étudiants des quatre coins de la province sont branchés ensemble par le biais de la vidéoconférence. « C’est vraiment une force du programme. Cette nouvelle perspective d’apprentissage permet des échanges entre des infirmiers et des infirmières qui travaillent dans des milieux très diversifiés. C’est en travaillant en interdisciplinarité que nous faisons avancer notre profession », conclut Mme Chouinard.
Pour nous soumettre une nouvelle : communications@uqar.ca