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Le flétan de l’Atlantique révèle ses secrets à une équipe pilotée par un chercheur de l’UQAR-ISMER

Le professeur Dominique Robert est titulaire de la Chaire de recherche du Canada en écologie halieutique.

Le prestigieux ICES Journal of Marine Science vient de publier un article sur les travaux novateurs d’une équipe pilotée par le professeur Dominique Robert, de l’UQAR-ISMER, sur l’écologie du flétan de l’Atlantique. Fruit de sept années de travail, cette recherche a permis de suivre en continu ce poisson emblématique du golfe du Saint-Laurent.

Le flétan de l’Atlantique a effectué un retour en force il y une quinzaine d’années. Prisé dans le monde entier, ce poisson de fond a une importance commerciale majeure au Canada : en 2015, on estimait la valeur des débarquements à plus de 51 M$. Or, la question de son exploitation dans une perspective durable demeure préoccupante en raison du manque de connaissances sur les migrations saisonnières du flétan de l’Atlantique et sa reproduction dans les eaux du golfe du Saint-Laurent. Avec son équipe, le professeur Dominique Robert apporte un éclairage nouveau sur les mouvements et la distribution de ce grand poisson.

Titulaire de la Chaire de recherche du Canada en écologie halieutique, le professeur Robert a mené de 2013 à 2020 une recherche sur l’écologie du flétan de l’Atlantique à laquelle ont participé des chercheurs de Pêches et Océans Canada et des pêcheurs de plusieurs provinces, incluant ceux de la Gaspésie. Ce partenariat unique a permis le déploiement à grande échelle de balises satellites, une technologie de pointe permettant le suivi précis de flétan adultes. Pas moins de 100 balises ont été installées sur des flétans distribués dans l’ensemble du golfe du Saint-Laurent.

« L’implication des pêcheurs a ouvert la porte au déploiement simultané de balises satellites détachables sur des flétans aux quatre coins du golfe. Ces balises satellites offrent des possibilités inédites pour le suivi des poissons: elles enregistrent les données de profondeur et température rencontrées par les individus marqués à une résolution de 5 secondes tout au long de l’année! », explique M. Robert. « L’un des points uniques de nos travaux est d’avoir pu repêcher physiquement plus de 60 % des balises et de miser sur les données à haute résolution plutôt que sur le bref sommaire habituellement transmis par les satellites. »

Ces données ont permis à l’équipe du professeur Robert de modéliser avec une précision sans précédent les mouvements des flétans sur un cycle annuel complet. « Ces données nous ont révélé les zones de ponte et le mélange hivernal jusqu’alors insoupçonné entre les poissons se distribuant dans des régions bien distinctes en été. Les flétans convergent vers des zones communes pour s’y reproduire au cœur de l’hiver. Bien que leur distribution soit fortement structurée en été, ce mélange hivernal explique l’absence de différences génétiques au sein de la population. Ces découvertes revêtent une importance cruciale pour favoriser la conservation du stock et la durabilité de son exploitation. »

Cette démarche novatrice pour percer les secrets du flétan de l’Atlantique a fait l’objet d’un article publié dans le Journal of Marine Science. Intitulé « Stock-scale electronic tracking of Atlantic halibut reveals summer site fidelity and winter mixing on common spawning grounds », l’article co-signé par le professeur Robert ainsi que par Paul Gatti, Jonathan A.D. Fisher, Rachel C. Marshall et Arnault Le Bris, de l’Université Memorial de Terre-Neuve a été retenu dans la catégorie Editor’s Choice du journal.

 

Pour nous soumettre une nouvelle : communications@uqar.ca