Une équipe de l’ISMER-UQAR et de l’entreprise Iso-BioKem va développer une approche pour étudier les pathologies inflammatoires liées à la COVID-19 à partir de molécules issues de micro-algues marines. Un projet de recherche novateur appuyé financièrement par le programme Alliance du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG).
L’équipe dirigée par le professeur Réjean Tremblay a pour objectif de valider un nouvel outil moléculaire pour étudier les inflammations cellulaires. « Une inflammation est une manifestation de l’activation du système immunitaire inné afin de combattre un organisme invasif, comme le virus de la COVID-19. Dans notre projet de recherche, nous allons chercher à mieux comprendre les inflammations de cellules de poumons associées au coronavirus en développant un modèle d’étude des processus inflammatoires en utilisant des molécules produites avec des micro-algues enrichies en isotopes stables», explique le professeur Tremblay.
Les isotopes serviront de traceurs pour suivre la réaction desdites molécules. Une technologie développée par Iso-BioKem permet de produire des micro-algues dont le niveau d’enrichissement en isotopes est de près de 99 %. « L’enrichissement isotopique est comme une signature nous permettant d’étudier les processus inflammatoires des cellules de poumons infectées par le virus», précise le directeur scientifique et président d’Iso-BioKem, Bertrand Genard.
L’équipe de recherche compte d’ailleurs développer des méthodes utilisant la résonnance magnétique nucléaire (RMN) et la spectrométrie de masse pour mesurer l’intégrité membranaire des cellules et la mobilisation des composés lipidiques impliqués dans les processus inflammatoires. « Il y a peu de travaux qui ont été réalisés sur la caractérisation en RMN de cellules vivantes entières. En couplant la RMN et la spectrométrie de masse, notre approche offrira un moyen de combler des lacunes analytiques dans la compréhension de la mobilisation des composés actifs, particulièrement dans les membranes cellulaires lors des processus inflammatoires symptomatiques de la COVID-19 », indique le professeur Tremblay.
Le CRSNG appui le projet de recherche à la hauteur de 180 000 $. Soulignons qu’Isabelle Marcotte (UQAM), de même que Samuel Fortin (UQAR) et Félix Christen (Iso-BioKem) complètent l’équipe de recherche dont les travaux vont se poursuivre jusqu’à la fin de 2023. Le réseau Ressources Aquatiques Québec (RAQ) collaborera au projet en fournissant des souches de micro-algues. « À notre connaissance, cette approche sur des cellules de poumon n’a jamais été réalisée. Notre projet permettra de développer une nouvelle méthode originale d’acquisition de connaissance ainsi que de nouveaux outils pour la sélection et le développement de médicaments anti-inflammatoires », conclut le professeur Tremblay.
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