Pas moins de cinq photos sur les 20 qui sont finalistes au concours « La preuve par l’image » proviennent de scientifiques de l’Institut des sciences de la mer de Rimouski et de l’Université du Québec à Rimouski. Un record pour l’Université.
Depuis 2010, le concours « La preuve par l’image » de l’Acfas montre que la recherche scientifique rime souvent avec les arts visuels. Pour une cinquième année, le concours était ouvert à l’ensemble du Canada grâce à la collaboration du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG).
Lauréate du prix du jury en 2018, Fatma Dhifallah est à nouveau finaliste avec sa photo « Attention, plancton mortel! » Celle-ci montre un spécimen d’une espèce toxique appartenant au genre Alexandrium qui a été colorisé d’une teinte écarlate. Le plancton rappelle les dangereuses marées rouges dont il est peut-être la cause. En 2008, ces « tueuses microscopiques » ont envahi l’estuaire du Saint-Laurent sur une superficie de 600 kilomètres carrés, leur toxine paralysante provoquant une hécatombe chez les poissons, les oiseaux marins, les phoques et les bélugas.
La photo « Vol au-dessus d’un canot à glace » du professeur Dany Dumont rappelle que l’étude des interactions entre les vagues et la glace de mer nécessite, certes, un arsenal technologique, comme des drones, des bouées électroniques munies de GPS ou une caméra, mais aussi un bon vieux canot à glace. Les travaux du professeur de l’ISMER-UQAR permettent d’améliorer les modèles de prévision du couvert de glace et de faciliter la navigation dans les régions polaires.
Une expérience haute en couleur visant à améliorer les modèles de dérive océanique s’est déroulée au large de Rimouski, le 11 septembre 2020. La photo « Courant fluorescents » d’Élie Dumas-Lefebvre illustre la dispersion des centaines de litres de rhodamine s’échappant du navire Coriolis II. Un drone et des embarcations munies de capteurs de fluorescence ont suivi la dispersion du colorant inoffensif. Des dizaines de bouées dérivantes ont également été mises à l’eau pour vérifier si leur trajectoire correspond à celle du colorant.
Au premier coup d’œil, la photo « Fenêtres sur mer » de Jérémy Baudry fait penser à de la vitre brisée. Or, ces plaques de glace de mer sont appelées « nilas » et se forment par mer calme et demeurent flexibles. Pouvant mesurer plusieurs dizaines de mètres, voire des centaines de mètres, ces structures transparentes ont été photographiées par drone dans la baie des Chaleurs. Les « nilas » résultent de l’agglomération continue de frasil et leur étude permet de mieux prévoir les conditions de glace à court terme et d’estimer le devenir de l’océan Arctique.
La photo « Portrait haut en couleur » de Margot Angibaud illustre les différentes structures du squelette d’un requin. À l’instar des raies et des chimères, les requins sont des poissons dont le squelette se compose de cartilages, et non pas d’os. La photo montre un chien de mer à taches noires (Aulohalaelurus labiosus), un petit requin qui rôde au large de la côte ouest de l’Australie, réalisée au CTscan.
On peut consulter les 20 photos finalistes sur le site de l’Acfas. Les internautes peuvent également voter jusqu’au 26 septembre pour leur image préférée dans le cadre du prix du public Découverte. La photo gagnante sera dévoilée cet automne dans le cadre de cette émission de Radio-Canada.
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