Étudiante à la maîtrise en océanographie, Aude Flamand effectue cet été des travaux de recherche à Tuktoyaktuk, dans les Territoires du Nord-Ouest. Une expérience que la chercheuse du laboratoire de géochimie de la professeure Gwénaëlle Chaillou, de l’ISMER-UQAR, partage avec les internautes sur le blogue https://unechimisteenarctique.wordpress.com/.
Accompagnée par une équipe dirigée par les professeurs David Didier et Pascal Bernatchez, l’étudiante a quitté Rimouski en juin dernier pour un périple de près de 7500 kilomètres. À Tuktoyaktuk, un village qui compte plus de 950 habitantes et habitants, elle mène des travaux de recherche dans le cadre de sa maîtrise portant sur la caractérisation de la matière organique relâchée par la fonte du pergélisol côtier et la façon dont elle réagit dans son environnement.
« Tuktoyaktuk se situe sur des terres grandement affectées par le réchauffement climatique », explique Mme Flamand. « À cet endroit, le trait de côte recule en moyenne de 1,8 m par an (île de Tuk), mais à d’autres endroits de la mer de Beaufort cela peut atteindre jusqu’à 30 m/an (île de Pelly), principalement dû à l’érosion côtière ainsi qu’à la fonte du pergélisol. À cause de ce phénomène, la communauté est forcée de déménager, il a été estimé que dans 20 ans l’île de Tuk aura disparu. Or, cette île agit comme barrière naturelle pour le havre de Tuk et sa disparition pourrait avoir un grand impact sur la communauté. »
La maîtrise en océanographie de l’étudiante de l’ISMER-UQAR permettra à la communauté de Tuktoyaktuk de mieux connaître la composition de leur eau souterraine, poursuit Mme Flamand. « Leur eau souterraine est alimentée par l’eau de fonte du pergélisol. Éventuellement, la communauté pourra l’utiliser comme nouvelle source d’eau potable. Actuellement la communauté consomme l’eau de surface qui n’est pas toujours très propre et qui peut être source de maladies. »
Pendant son séjour dans les Territoires du Nord-Ouest, Aude Flamand est accueillie chez des habitantes et des habitants de Tuktoyaktuk. Elle a rejoint cette communauté à la fin du mois de juin, après une quarantaine de deux semaines à Yellowknife. « La communauté est très accueillante, on a eu l’opportunité de gouter à du Muktuk (de la viande de béluga), du thé fumé (préparé sur un barbecue), ainsi que du bannock (du pain frit sur un feu de bois) », écrit l’étudiante en océanographie sur son blogue.
Aude Flamand sera de retour à Rimouski à la fin du mois d’août. D’ici là, elle poursuivra la rédaction de son blogue. « Je tiens ce blogue afin de partager mon expérience à la communauté scientifique et non-scientifique. Il permet de mieux comprendre la question des changements climatiques et comment ceux-ci affectent des communautés comme celle de Tuktoyaktuk », conclut-elle.
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