La professeure en gestion des ressources humaines Andrée-Ann Deschênes entreprend une première recherche sur le rôle de l’auto-efficacité émotionnelle des policiers sur leur santé psychologique au travail. Un projet de recherche novateur qui permettra de faciliter la planification d’interventions organisationnelles et personnelles pour soutenir les représentants des forces de l’ordre.
Les policiers sont confrontés à toute sorte de situations stressantes dans le cadre de leurs fonctions : interventions conflictuelles en lien avec l’application de la loi, événements nécessitant de mettre leur vie en danger pour la sécurité du public, médiatisation importante de leurs interventions en situation de crise et quarts de travail à horaire variable.
Le nombre de congés de maladie pour des problèmes psychologiques a bondi de 21 % au cours des quatre dernières années du côté de la Sûreté du Québec. En outre, des drames comme ceux de L’Isle-Verte et de Lac-Mégantic, lors desquels de nombreux policiers ont travaillé sans relâche, ont entraîné de nombreuses heures supplémentaires en raison des effectifs de la SQ.
Financé par le Fonds de recherche du Québec – Société et culture, le projet de recherche de la professeure Deschênes entend se pencher sur les facteurs individuels susceptibles de diminuer les effets néfastes des heures supplémentaires sur la santé psychologique des policiers. « Il a été démontré qu’un travailleur conscient de son état émotionnel, capable de réguler ses émotions, pouvant faire preuve d’empathie envers les autres et, par conséquent, pouvant les aider dans la gestion des émotions qu’ils ressentent, obtiendra une augmentation de ses performances organisationnelles », indique la professeure de l’UQAR.
Cela dit, aucune étude n’a encore évalué le rôle de l’auto-efficacité émotionnelle des policiers sur leur santé psychologique au travail, poursuit Mme Deschênes. « Et c’est précisément l’objectif de cette recherche : proposer et valider un modèle empirique explicatif de la santé psychologique des policiers qui prenne en compte l’auto-efficacité émotionnelle. »
Cette recherche d’une durée de trois ans apportera un éclairage important aux organisations employant des policiers. Plus de 1200 policières et policiers seront sollicités lors de celle-ci. « Une fois l’apport des facteurs organisationnels et individuels identifiés sur la santé psychologique au travail des policiers, il sera possible de préciser les pistes d’intervention au sein des organisations », précise la professeure Deschênes.
Ultimement, le projet de recherche dirigé par la professeure Andrée-Ann Deschênes permettra d’amorcer une démarche pour le maintien et l’amélioration de la santé psychologique des policiers, de bonifier leur qualité de vie au travail, d’augmenter leur rendement et de diminuer les coûts reliés aux congés de maladie en raison de problèmes de santé mentale.
Environ une dizaine d’étudiantes et d’étudiants à la maîtrise en gestion des personnes en milieu de travail de l’UQAR prendront part à cette recherche. Les résultats officiels sont attendus à l’automne 2018, mais déjà des résultats préliminaires seront disponibles à l’automne 2016
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