Des pistes pour préserver les eaux souterraines

L’équipe de chercheurs de l’UQAR qui a réalisé le Programme d’acquisition de connaissances sur les eaux souterraines des bassins-versants du nord-est du Bas-Saint-Laurent (PACES-NEBSL) émet, dans son rapport final, plusieurs recommandations afin d’assurer une gestion efficiente des sources d’eau de ce territoire.

Au cours des trois dernières années, une équipe dirigée par les professeurs Thomas Buffin-Bélanger et Gwénaëlle Chaillou a produit une cartographie hydrogéologique en collaboration avec la CRÉ BSL, les MRC de la Matanie, de La Mitis, de Rimouski-Neigette et des Basques, l’Organisme des bassins versants du nord-est du Bas-Saint-Laurent, le Conseil régional en environnement du Bas-Saint-Laurent et le comité ZIP du Sud-de-l’Estuaire. L’INRS-ETE et la firme Envir’eau Puits ont également participé au projet.

La superficie du territoire visé par l’étude est de l’ordre de 4000 km2. Elle correspond à une bande d’une quinzaine de kilomètres de largeur le long du Saint-Laurent, entre les municipalités de Trois-Pistoles et Les Méchins, de même qu’à quatre corridors de 20 km de largeur le long des rivières Trois-Pistoles, Rimouski, Mitis et Matane.

Les connaissances sur les eaux souterraines du Bas-Saint-Laurent étaient fragmentaires avant la réalisation du PACES-NEBSL, indique la titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la géochimie des hydrogéosciences côtiers, Gwénaëlle Chaillou. « Aucun projet de cartographie hydrogéologique régionale n’avait jusqu’à présent été complété dans cette région habitée par près de 200 000 personnes. Le programme a permis d’outiller les autorités locales quant à la gestion de l’eau afin d’en assurer la qualité et la quantité. »

L’étude a permis de constater que la qualité de l’eau est généralement bonne à l’échelle régionale. Cela dit, les chercheurs recommandent de créer et de partager une base de données de la qualité de l’eau souterraine pour chaque nouveau puits qui est foré.

Le rapport des chercheurs de l’UQAR souligne l’importance de considérer les eaux souterraines et les eaux de surface comme une même ressource en eau. « Nous recommandons d’assurer une concertation régionale entre les organismes mandatés et intéressés à assurer la gouvernance de la ressource en eau qu’elle soit souterraine ou de surface », mentionne le professeur Thomas Buffin-Bélanger.

Les chercheurs recommandent également la réalisation d’une étude complémentaire à l’échelle locale avant tout projet d’exploitation de l’eau souterraine ou d’activité susceptible d’avoir un impact sur la quantité et la qualité de la ressource.

Une douzaine de personnes de l’UQAR ont pu développer une expertise à l’égard des concepts et de la mesure en hydrogéologie lors du projet PACES-NEBSL. « Ce personnel hautement qualifié a contribué au développement et à la mise en place d’une expertise qui n’existait pas à l’UQAR », note Mme Chaillou. En outre, une dizaine d’étudiants au baccalauréat en géographie ont participé aux différentes phases du projet. Six étudiants à la maîtrise ont été impliqués dans la production de données pour le rapport final.

Notons que plusieurs citoyens du nord-est du Bas-Saint-Laurent ont participé au PACES-NEBSL en réalisant des relevés hydrogéologiques, en permettant l’accès à leurs puits pour effectuer de l’échantillonnage ou encore l’installation de piézomètres.

Quelque 300 personnes impliquées dans la gestion, l’aménagement du territoire, la concertation environnementale et le domaine de la formation ont assisté à la vingtaine de présentations du projet coordonné par les professeurs Gwénaëlle Chaillou et Thomas Buffin-Bélanger.

Mentionnons que le colloque annuel du Réseau Québécois sur les Eaux Souterraines (RQES) a été présenté dans le cadre du 83e Congrès de l’Acfas, les 25 et 26 mai derniers, sous le thème Le PACES a 5 ans : contributions du programme et défis futurs pour l’avancée des connaissances et la gestion de l’eau souterraine au Québec.

Le colloque a mis en valeur cinq années d’acquisition de connaissances sur les eaux souterraines par le biais de présentations d’étudiants à la maitrise et au doctorat impliqués dans les divers PACES et la présentation d’ateliers sur les défis futurs de la gestion de l’eau souterraine (application du nouveau règlement sur la protection des sources d’eau potable et  transfert des connaissances vers les utilisateurs). La seconde journée fut consacrée à une sortie terrain qui a permis de découvrir les différents contextes hydrogéologiques du nord est du Bas-Saint-Laurent.

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