Le milieu du travail est en constante évolution. Les questions légales liées à l’équité, à la diversité, à l’inclusion et à l’accessibilité (EDIA) de même que celles touchant aux technologies de l’information et à l’intelligence artificielle interpellent les gestionnaires de ressources humaines de toutes les organisations. Autant d’enjeux qui passionnent le professeur Mouhamadou Sanni Yaya dans ses recherches et son enseignement.
Le professeur Sanni Yaya se distingue par un parcours impressionnant et un engagement profond dans le domaine du droit. Titulaire d’un doctorat en droit de l’Université de Montréal et d’un doctorat en droit privé et sciences criminelles de l’Université de Paris-Saclay en France, il explique que son choix de poursuivre des études supérieures découle de son désir d’acquérir une expertise approfondie dans ces domaines de droit. « Je souhaitais, à travers mes études supérieures, acquérir une expertise en droit des technologies de l’information et de la communication, développer cette expertise et ensuite intégrer l’enseignement supérieur en tant que chercheur », précise-t-il.
Sa thèse, qui s’intéresse à l’encadrement juridique du commerce électronique par l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA), reflète cette ambition. En abordant les défis posés par le commerce électronique dans le contexte de l’OHADA, il a cherché, à la lumière des législations européennes et nord-américaines à « synthétiser au profit de l’OHADA les règles juridiques sur le commerce électronique en tenant compte des spécificités de cette organisation ». Cette approche vise à rendre les régulations plus efficaces et conformes aux standards internationaux.
Sur le plan de la formation, le professeur Sanni Yaya croit fermement que « l’enseignant n’a plus comme rôle unique de transmettre les connaissances. Il est aussi un facilitateur et un animateur de l’interaction cognitive et sociale. » En ce sens, il se considère comme un accompagnateur qui aide ses étudiantes et ses étudiants à donner un sens à leur travail. Il s’inspire des mots du philosophe autrichien Ivan Illich : « Pour qu’un homme puisse grandir, ce dont il a besoin, c’est du libre accès aux choses, aux lieux, aux méthodes, aux événements, aux documents. » Cette philosophie se reflète dans sa manière d’enseigner, où il met l’accent sur la rigueur, la flexibilité, l’intégrité, l’équité et l’accessibilité.
L’intégration de ses expériences professionnelles dans ses cours est un autre aspect clé de son approche pédagogique. Ayant auparavant été attaché judiciaire au ministère de la Justice du Québec, où il a occupé divers rôles tels que celui de juge de paix fonctionnaire et celui de registraire des faillites, il apporte une perspective pratique unique à sa classe. « C’est le genre d’expérience qui vous permet de voir le “droit en action” », explique-t-il. Cette expérience lui permet de rendre la théorie juridique plus concrète, en réservant systématiquement la deuxième partie de ses cours à la résolution de cas pratiques.
Actuellement, le professeur Sanni Yaya travaille sur plusieurs projets de recherche de grande importance. Sans prétendre ici à l’exhaustivité, avec ses collègues Catherine Beaudry et Andrée-Anne Deschênes de l’UQAR, ils ont récemment reçu une subvention du Fonds pour le Droit de demain de l’Association du Barreau canadien pour examiner les enjeux juridiques de l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) dans le recrutement et la gestion du personnel au Canada. Il espère que cette recherche « aidera les législateurs québécois et canadiens dans leurs réflexions à adapter leurs droits du travail à l’IA ».
Le professeur Sanni Yaya est, par ailleurs, cochercheur de l’Axe 1 du Réseau de recherche en économie sociale et solidaire (RRÉSS) financé par le Fonds de recherche du Québec – Société et culture. À ce titre, et en collaboration avec d’autres professeures et professeurs du Québec, il étudie l’environnement juridique et institutionnel de l’économie sociale et solidaire (ESS). L’objectif de ce projet est de « contribuer au développement des connaissances sur les structures, processus et dynamiques qui façonnent non seulement cet environnement juridique et institutionnel, mais également la gouvernance et les pratiques des organisations d’économie sociale et solidaire (OESS) au Québec, au Canada et à l’international ».
Avec une vision éclairée sur l’évolution des législations en matière d’EDIA, le professeur Sanni Yaya espère que les recommandations récentes du Groupe de travail sur l’examen de la Loi canadienne sur l’équité en matière d’emploi inspireront le législateur québécois quant à la mise à jour de la Loi sur l’accès à l’égalité en emploi dans des organismes publics.
En s’intéressant aux droits de la personne ainsi qu’aux répercussions des technologies de l’information sur le droit du travail, les travaux du professeur Sanni Yaya contribuent significativement aux réflexions sur le droit de demain.
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