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Comment améliorer l’attraction et la rétention de la main-d’œuvre en sciences infirmières?

La professeure en sciences infirmières Sonia Dubé en compagnie du professeur en psychologie William Gilbert et Geneviève Landry-Bélanger, qui étudie au baccalauréat en psychologie. (Photo : Stéphane Lizotte)

Une équipe de l’Université du Québec à Rimouski vient de lancer, de concert avec le Centre intégré de santé et de services sociaux de la Gaspésie, un projet de recherche pour améliorer l’attraction et la rétention des infirmières et des infirmiers. Un enjeu qui touche l’ensemble du réseau de la santé et des services sociaux du Québec.

Dirigé par la professeure en sciences infirmières Sonia Dubé, le projet est réalisé avec le professeur en psychologie William Gilbert et Geneviève Landry-Bélanger, une étudiante au baccalauréat en psychologie à l’UQAR. « Notre équipe de recherche va brosser le portrait des besoins psychologiques des stagiaires en sciences infirmières. Nous allons nous pencher sur leur sentiment de compétence, leur autonomie et leur appartenance à l’organisation afin de dégager des recommandations pour préparer la future main-d’œuvre au marché du travail », indique la professeure Dubé.

Les problèmes de rétention du personnel infirmier touchent le réseau de la santé et des services sociaux depuis plusieurs années. La situation est particulièrement préoccupante du côté des infirmières et des infirmiers en début de carrière. Récemment, l’Institut économique de Montréal (IEDM) a publié un rapport montrant que pour chaque tranche de 100 nouvelles infirmières et infirmiers, 43 quittent la profession avant d’avoir 35 ans (2022).

« Ce constat s’applique aussi en région », souligne la professeure Dubé. « Cela se traduit par un manque de personnel qui affecte l’offre de services à la population et qui augmente les coûts au sein des établissements de santé en ce qui a trait au recrutement de personnel, à la formation et au remplacement des employées des employés. »

C’est afin d’améliorer l’expérience des infirmières et des infirmiers en formation et en début de carrière que le Réseau universitaire intégré de santé et services sociaux de l’Université Laval (RUISSS UL) a octroyé près de 74 000 $ pour la réalisation du projet dirigé par la professeure Dubé en collaboration avec le Centre intégré de santé et de services sociaux de la Gaspésie. « Les organisations du réseau de santé et de services sociaux disposent de certains services de soutien, mais ils doivent être mieux structurés pour répondre aux besoins psychologiques réels des stagiaires de la nouvelle génération. C’est ce que propose de faire notre projet », précise la professeure en sciences infirmières.

Plusieurs raisons peuvent expliquer la décision de quitter la profession infirmière. Le niveau de responsabilité trop élevé, le manque de reconnaissance, le non-respect du champ de pratique d’intérêt, les conditions de travail et une faible perception de soutien organisationnel sont évoqués dans le réseau de la santé et des services sociaux. Un changement de culture générationnelle est également observé par des gestionnaires du réseau.

« En y regardant de plus près, ces difficultés semblent liées au manque de soutien organisationnel perçu où certains facteurs sociaux contextuels peuvent être pris en compte pour faciliter les processus de transitions dans le parcours professionnel des futurs infirmiers et infirmières. C’est pour cela que notre projet proposera des stratégies de rétention de la future main-d’œuvre afin qu’elles deviennent un facteur de protection aidant les stagiaires en sciences infirmières à réaliser une transition harmonieuse vers leur nouveau rôle professionnel et réduire ainsi le choc de la réalité sur le marché du travail », conclut la professeure Sonia Dubé. 

Pour nous soumettre une nouvelle : communications@uqar.ca