La Chaire de recherche en génie côtier de l’Université du Québec à Rimouski lance ses activités. Dirigée par le professeur Xiangbing Kong, elle va concentrer ses travaux à trouver des solutions concrètes à la conception et à la mise en place d’infrastructures adaptées aux conditions côtières et riveraines dans un contexte de changements climatiques.
Le fleuve Saint-Laurent exerce un attrait important sur la population québécoise. Selon des données du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, 80 % des citoyennes et des citoyens du Québec résident sur ses rives. « Cette proximité nécessite d’avoir des connaissances de pointe pour faire face aux réalités littorales et riveraines, surtout dans un contexte où les événements extrêmes sont de plus en plus fréquents. C’est ce besoin qui a mené à la création de la Chaire de recherche en génie côtier », indique le doyen de la recherche, Pietro-Luciano Buono.
Près de 400 événements météorologiques et géologiques ont provoqué des dommages à la côte de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent entre 1880 et 2010, selon une étude de la Chaire de recherche en géoscience côtière de l’UQAR dirigée par le professeur Pascal Bernatchez. Les vagues de tempête sont en outre l’aléa le plus important avec 158 événements et leur nombre est appelé à s’accroître avec la diminution du couvert de glace.
Sans compter les impacts sur les populations, l’érosion côtière risque d’entraîner des pertes potentielles de 1,5 G$ d’ici 2065 dans l’Est-du-Québec, selon des travaux réalisés par l’équipe du professeur Bernatchez. Plus de 5400 bâtiments, près de 300 kilomètres de route et 26 kilomètres de chemin de fer y seront exposés.
Face à ce constat et considérant les impacts des changements climatiques qui sont déjà observés, l’UQAR a mis sur pied la Chaire de recherche en génie côtier. Le ministère des Transports et de la Mobilité durable a octroyé un financement de 450 000 $ et la Ville de Rimouski, de 50 000 $ pour la réalisation des activités de la chaire au cours des cinq prochaines années.
Titulaire d’un doctorat en génie civil de l’Université Laval, Xiangbing Kong est un spécialiste de l’ingénierie en milieu froid. Il assume la direction de la chaire et de son équipe qui compte une demi-douzaine d’étudiantes et d’étudiants à la maîtrise et au doctorat en ingénierie ainsi qu’un professionnel de recherche. « Nos travaux visent à développer des connaissances de pointe nous permettant de proposer des solutions novatrices et respectueuses de l’environnement afin de réduire la vulnérabilité des populations et des infrastructures côtières et riveraines aux aléas environnementaux », explique le professeur Kong.
Les recherches porteront, notamment, sur l’interaction des vagues, les niveaux d’eau, la glace, la conception de nouvelles infrastructures durables ainsi que l’entretien et l’adaptation des infrastructures existantes. Les travaux seront menés en collaboration avec les chercheuses et les chercheurs de la Chaire de recherche en géoscience côtière et de l’Institut des sciences de la mer de l’UQAR.
L’équipe du professeur Kong travaillera de concert avec des entreprises du milieu pour réaliser des projets de fin d’études et des stages afin de former une relève en génie côtier. « Les résultats de nos travaux seront transférables aux autres régions du Québec. Qu’il s’agisse d’érosion côtière ou d’inondation, il est important que les communautés côtières et riveraines puissent se préparer à faire face aux défis posés par les changements climatiques. C’est un enjeu qui touche autant la sécurité des populations que l’économie et l’environnement », conclut le professeur Kong.
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