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Conférence : Que nous réserve le futur ?, par Gaston Dumont

«  Le futur nous dira…. », c’est le titre de la conférence présentée par M. Pierre Lévesque, le 20 octobre 2017 à l’UQAR. Médecin à la retraite et membre du Club d’astronomie de Rimouski, il a offert une vision assez pessimiste, mais malheureusement réaliste, de l’aveuglement des terriens quant à leur avenir. La croissance rapide de la population, l’exploitation effrénée des ressources et la pollution croissante engendrée tracent à l’aide de modèles mathématiques un tableau troublant pour le devenir de l’humanité.

Le présentateur a utilisé de nombreuses données scientifiques étayant son propos, mais il aurait été fastidieux de les inclure ici. Dans l’ensemble, tous les tableaux mettaient en évidence les dangers des croissances exponentielles de la population, de l’exploitation des ressources naturelles non renouvelables et de l’accumulation grandissante des polluants. Pierre Lévesque a insisté sur les effets pervers d’une courbe de croissance exponentielle, principale pierre angulaire de son raisonnement pessimiste sur l’avenir de l’humanité.

Population

En effet, à partir de 1850, la révolution industrielle, améliorant la vie humaine sur Terre, a favorisé l’augmentation rapide de la population. En l’an 0, on suppose que la population était de 250 millions d’humains; en 1949, elle était de 2,5 milliards; en 2017, elle est à 7,5 milliards, et on croit qu’en 2040 on aura atteint les 9 milliards! Nous sommes devant une croissance exponentielle : vers l’an 1500, il fallait 700 ans pour que la population mondiale double alors que maintenant 40 ans suffisent à la faire doubler!

Ressources naturelles

Du côté de l’exploitation des ressources naturelles, l’utilisation du charbon a accentué la production par l’emploi des machines à vapeur, suivi par l’exploitation intensive du pétrole. 42 % de la production mondiale d’électricité vient du charbon! En Chine, c’est 80%, et en Inde 70 %. Ces énergies ne sont pas renouvelables et leur exploitation augmente toujours, polluant de plus en plus notre milieu de vie.

Nous utilisons encore des « esclaves », comme aux siècles passés, mais ceux-ci sont maintenant des machines-esclaves-pétrophages. Par exemple, un camion remorque fournit le travail de 4000 hommes et consomme beaucoup d’énergie-pétrole. Ces machines permettent une augmentation de la productivité, mais du même coup, les ressources naturelles s’épuisent rapidement, et ce, pendant que la pollution, elle, augmente. De plus, l’exploitation pétrolière actuelle est 10 fois plus difficile d’accès qu’auparavant, exigeant encore plus de ressources énergétiques, matérielles et monétaires.

Les spécialistes prévoient qu’en 2100 les ressources pétrolières seront épuisées. Comment pourrons nous remplacer cette source d’énergie qui représente 87 % de ce que nous utilisons ?  Le pétrole permet, grâce à la pétrochimie, la fabrication de multiples produits dérivés : on parle de plus de 6000 produits (essence, bitume, plastique, lubrifiants, polyester, nylon, et, paradoxalement, des matériaux entrant dans la fabrication des éoliennes, etc.).

Pollution

La consommation suit l’augmentation de la production, affichant également une courbe exponentielle : l’économie double aux 23 ans! Derrière, les polluants s’accumulent à un rythme effarant : l’association des déchets générés lors de la fabrication combinés à la courte durée de vie des produits fabriqués empoisonne l’air, l’eau et la terre. La température a augmenté de 5 degrés C° depuis 20 000 ans. On peut observer régulièrement les effets de ces changements climatiques extrêmes et le coût faramineux des réparations rendues nécessaires par les dégâts occasionnés. Selon M. Lévesque, nous aurions besoin de 1,6 planète Terre pour répondre à nos besoins si la croissance exponentielle de la population continue à ce rythme. Nous épuisons l’eau potable et les sols arabes, la déforestation augmente et 52 % des espèces ont disparu depuis 1970!

Que doit-on faire pour préserver la Terre et notre espèce ? Ralentir la croissance démographique des humains, diminuer leur consommation insatiable d’objets rapidement désuets, réduire la pollution de notre milieu de vie : tout cela aurait pu permettre une sorte d’équilibre entre la croissance démographique et les ressources de la Terre. Toutefois, selon plusieurs experts, il est déjà trop tard! La courbe exponentielle de la population mondiale ne peut plus être ralentie. La Terre ne pourra plus supporter cette population dont le temps de doublement diminue toujours. Sommes-nous en mesure de déterminer précisément une population maximale que la Terre pourra supporter ou encore une date limite pour notre survie ? La réponse est claire, c’est non! Mais inévitablement, nous nous dirigeons vers un effondrement de la population humaine. La famine, les pandémies et/ou les guerres sont parmi les facteurs qui mettront fin à la croissance exponentielle de la population humaine, la ramenant à un niveau tolérable pour notre planète.

Pour nous soumettre une nouvelle : communications@uqar.ca