La maîtrise en histoire forme des chercheuses et chercheurs et des spécialistes capables d’envisager nos sociétés contemporaines dans une perspective historique et aptes à comprendre les relations étroites qui existent entre le présent et le passé.

Offert par extension à l’UQAR en vertu d’une entente avec l’UQAM, ce programme permet également de développer les habiletés requises à la poursuite d’études doctorales.

D’une grande souplesse, la maîtrise en histoire comporte une scolarité de 12 crédits et permet de réaliser un projet de recherche (mémoire de 33 crédits)permettant d’approfondir ses connaissances dans un domaine de spécialisation de la pratique historienne. Consultez la section « Recherche » pour la liste des professeur·es, des axes et des expertises en recherche.

Cette formation est aussi ouverte aux autres sciences humaines et des collaborations sont donc possibles avec d’autres programmes offerts par l’UQAR (lettres, géographie, éthique et développement régional)

La maîtrise en histoire s’adresse aux diplômé es :

Le programme est aussi accessible aux diplômé·es d’un baccalauréat dans une autre discipline. Cependant, une personne dont la formation de premier cycle est jugée insuffisante peut être admise à une propédeutique (cours préparatoires) d’une durée maximale de trois trimestres.

Arsenault, Mathieu. « La religion des Patriotes du Bas-Canada. Débats historiographiques et rôle structurant dans les grandes représentations de l’histoire du Québec ». Dir. : Julien Goyette; codir : Jean-René Thuot.

Ce mémoire révèle le rôle joué par les représentations historiennes d’un des moments clefs de notre histoire, les Rébellions de 1837-1838, dans la structuration des grands récits – ou métarécits – dont s’est dotée la société québécoise au cours du XXe siècle. En démontrant que la question de la laïcité/religiosité a servi aux historiens à ranger les Patriotes dans le camp des apôtres de la société traditionnelle ou encore dans celui des pionniers de la modernité, cette étude permet de mesurer les variations dans le discours et d’établir ainsi une nouvelle classification de la production historique en fonction des philosophies de l’histoire plutôt que des « Écoles » historiques. L’analyse des interprétations des Rébellions les plus marquantes au XXe siècle permet de distinguer trois principaux métarécits : un national, un libéral et un républicain. Ciblant les interprétations des événements de 1837-1838 qui participent d’une philosophie de l’histoire cohérente et significative, ce mémoire classe les œuvres des historiens Lionel Groulx, Gérard Filteau, Maurice Séguin, Fernand Ouellet, Yvan Lamonde, Allan Greer, Louis-Georges Harvey et Gérard Bouchard à l’intérieur de ces métarécits qu’elles contribuent par ailleurs à définir et à alimenter. Chacun à leur manière, ces historiens ont formulé des interprétations globales de l’histoire québécoise en fonction de certains principes fondamentaux qui structurent les métarécits (une référence, un temps, une fin de l’histoire, des idéologies, etc.). Travaillant consciemment ou non à adapter les événements à une trame narrative orientée, ils élaborent des interprétations qui influencent de manière significative leur(s) lecture(s) des Rébellions. Sorte de baromètre sensible à ces variations du sens accordé à l’épisode insurrectionnel, la question de la religion des Patriotes permet de mettre en évidence les différentes caractéristiques des trois grands métarécits québécois.

Bigaouette, David « L’État, la politique indienne et l’évolution socioéconomique des Micmacs de la Gaspésie à l’époque de la Confédération canadienne ». Dir. : Maxime Gohier, codir. : Alain Beaulieu, UQAM.

À la suite de la Conquête, les Micmacs de la Gaspésie ont subi des pressions majeures sur leur territoire et leur mode de vie traditionnels. Alors qu’en 1760, ils occupaient encore l’ensemble de la péninsule gaspésienne, un siècle et demi plus tard, ils sont essentiellement regroupés en trois communautés, établies à proximité de rivières à saumons : Listuguj et Gesgapegiag, deux réserves crées en 1853 et 1860 sur des sites fréquentés depuis longtemps par des missionnaires, ainsi que Gespeg, un lieu que fréquentent quelques familles à partir de 1840, mais qui ne recevra jamais le statut de réserve. Le XlXe siècle est donc une période charnière dans le processus de marginalisation des Autochtones, qui atteint son point culminant avec la création de la Confédération et l’adoption des premières lois sur les Indiens (1850-1876). Basé sur l’héritage des politiques britanniques de protection, de civilisation et d’assimilation, l’État canadien élabore alors un statut particulier pour les Autochtones, qui postule que ceux-ci doivent être tenus dans un état de tutelle (Tobias, 1991; Milloy, 1991). Dans ce contexte, les Micmacs ont dû faire face à la fois au « paternalisme gouvernemental »de l’État canadien et à une compétition accrue entre les nouveaux agents nommés par l’État fédéral et les missionnaires catholiques, habitués d’être seuls à administrer les communautés autochtones.

L’historiographie a déjà souligné comment les Micmacs de la Gaspésie ont tâché de s’adapter à cette nouvelle réalité en adoptant le travail salarié et en diversifiant leurs activités de subsistance (Desjardins et coll., 1999). La pêche, l’agriculture, l’artisanat, le travail forestier ct le métier de guide de pêche deviennent ainsi des activités importantes pour ces communautés. Cependant, ces efforts auraient été contrés par des politiques gouvernementales mal avisées ou mal appliquées, telles que des lois restrictives sur la pêche (Parenteau, 1998; Massicotte, 2009). Les Micmacs auraient alors démontré une résistance face aux changements qui affectaient leurs activités traditionnelles dans le but de conserver des traits distinctifs vis-à-vis de leurs voisins euro-canadiens (Parenteau, 1998; Massicotte, 2009). Cette analyse centrée sur la pêche ne tient toutefois pas compte de la diversité des activités économiques des Micmacs et ne permet donc pas de dresser un portrait global de l’effet des politiques gouvernementales sur leurs communautés au XlXe siècle.

Chassé, William « Une « république de nations » : chefferie, pouvoir et représentation chez les Autochtones de la vallée de l’Ohio sous le Régime français (1712-1754) ». Dir. : Maxime Gohier.

Dans la première moitié du XVIIIe siècle, la vallée de l’Ohio est un territoire central de l’Amérique du Nord, une « terre de passage » permettant de relier les Grands Lacs au Mississippi. Lieu d’émergence de mouvements de « rébellion » anti-français et anti-européens rassemblant plusieurs nations autochtones, cette région est témoin d’une évolution dans la nature du pouvoir des chefs autochtones. Dans quelle mesure le contexte mouvant de la vallée de l’Ohio au XVIIIe siècle a-t-il influencé l’évolution de la culture politique des Autochtones de cette région? La recherche brosse un portrait de l’Ohio entre 1712 et 1754 et analyse les rapports politiques entre les différentes nations qui occupent ce territoire. Elle étudie d’abord la perception que les acteurs de l’époque avaient de ce territoire et son organisation géographique. On voit ainsi émerger un territoire dual, composé de deux principales régions : le « Haut-Ohio » et le « Bas-Ohio ». En analysant les groupes autochtones présents sur le territoire, l’étude montre ensuite que l’Ohio était, à cette époque, un espace caractérisé par une importante mixité culturelle et une multiplicité de chefs, ce qui a contribué à fragmenter les nations autochtones traditionnelles en petits groupes et à favoriser l’émergence de factions « rebelles » à l’alliance franco-amérindienne. De plus, la grande mobilité de certaines nations, qui se déplaçaient constamment entre l’Ohio et les territoires voisins, a entraîné la propagation d’idéologies anti-européennes venues de l’extérieur, qui ont évolué et ont été adoptées par des chefs locaux en quête de prestige. De même, la position centrale de l’Ohio, située entre les empires français et anglais, a favorisé le développement de nouveaux modes d’acquisition du pouvoir par les chefs. En tirant profit de la concurrence franco-anglaise et des politiques de présents mises en œuvre par ces deux groupes, les chefs obtenaient les moyens matériels d’acquérir rapidement du pouvoir et de s’attirer des partisans, ce qui a créé une situation plutôt ambiguë : alors qu’ils tenaient un discours de résistance à l’influence européenne, les chefs « rebelles » ne pouvaient pourtant pas chercher à se dissocier complètement de cette même influence, puisqu’ils profitaient eux-mêmes des politiques coloniales européennes.

Gagnon, Pierre-Olivier. « L’affaire des reliques de saint Babylas et l’espace sacré d’antioche ». Directeur : Nicolas Beaudry.

Antioche de Syrie, 362. L’empereur Julien fait déplacer les reliques de saint Babylas hors du faubourg de Daphné. La nuit du 22 octobre, un incendie détruit le temple d’Apollon Daphnéen. L’évènement est interprété par les chrétiens comme une manifestation du pouvoir de Dieu agissant par l’intermédiaire des reliques de Babylas. L’objectif de cette recherche est de présenter comment la rhétorique chrétienne a instrumentalisé ce fait divers et investi, pour une des premières fois, les reliques d’un saint de pouvoirs prophylactiques.

Seront abordés les témoignages de l’époque et leur approche (chap. I), la polémique sur les causes de l’incendie (chap. II), la construction du mythe de saint Babylas et la place des reliques dans les églises de Syrie du Nord (chap. III), le paganisme de Julien et la réaction des païens (chap. IV), ainsi que 1’instrumentalisation par la rhétorique chrétienne des évènements de « l’ Affaire des reliques» (chap. V).

L’étude des sources de l’époque révèle différentes versions du récit. En comparant et replaçant celles-ci dans leur contexte de rédaction, il devrait être possible de décrire les grandes étapes qui ont mené à l’attribution de pouvoirs aux reliques de saint Babylas et, par extension, aux reliques des saints en général.

Les sources chrétiennes se divisent selon trois phases : une première, antérieure aux évènements, dans laquelle le saint est progressivement associé à un fait divers; une seconde, presque contemporaine, dans laquelle Jean Chrysostome attribue des pouvoirs exorcisants aux reliques; et une dernière, plus tardive, dans laquelle l’imaginaire chrétien accorde une place croissante à l’intervention surnaturelle des saints.

Le déplacement des reliques de saint Babylas en 351 sous le césar Constance Galle, demi-frère de Julien, est la plus ancienne translation officielle de reliques connue. L’Affaire des reliques, qui confronte celles-ci à la divinité tutélaire d’Antioche, témoigne de la guerre psychologique opposant les penseurs de la religion chrétienne à leurs homologues païens.

Henrion, Aurélie « Dynamiques communicationnelles entre les Jésuites et l’État à propos du missionnariat jésuite en Nouvelle-France, 1663-1701 ». Dir. Maxime Gohier

Ce mémoire de recherche porte sur les relations entre les Jésuites et le gouvernement colonial en Nouvelle-France dans la seconde moitié du XVIIe siècle. Il analyse plus précisément l’évolution des pratiques communicationnelles et des stratégies discursives de ces deux acteurs entre l’établissement du gouvernement royal en 1663 et la conclusion de la Grande Paix de Montréal en 1701. La forte centralisation du pouvoir temporel avec le passage à la colonie royale et l’introduction d’autres ordres catholiques dans la colonie entraînent alors pour les Jésuites la diminution de leur indépendance et de leur influence dans les prises de décisions concernant l’ensemble de la vie politico-économique. Les Jésuites sont notamment l’objet de critiques plus ou moins sévères de la part des autorités royales et coloniales. En réaction, ils mettent en place des stratégies communicationnelles qui s’adaptent aux circonstances. Pourtant, derrière les critiques se cache une relation ambivalente entre les Jésuites et l’État, relation marquée par une dépendance mutuelle plus ou moins assumée. Le mémoire permet donc de comprendre comment évolue, dans la seconde moitié du XVIIe siècle, le rôle occupé par les Jésuites au sein de l’administration coloniale et, plus largement, comment se redéfinie la place de l’entreprise missionnaire au sein du projet colonial français en Amérique

Lefrançois, Rémi. « Naissance et développement d’une culture ouvrière dans le contexte d’une ville monoindustrielle située en région éloignée : le cas de la ville de Matane à l’époque de la Price Brothers 1896-1958 ». Dir : Karine Hébert, codir : Magda Fahrni.

Ce mémoire veut comprendre comment est apparue la communauté ouvrière de Matane et comment la culture qui y est associée s’est développée dans un contexte de petite ville mono-industrielle dominée par l’industrie forestière, au cours de la première moitié du XXe siècle. Pour ce faire, plusieurs paramètres sont explorés, que ce soit les contextes historique et socio-économique, l’évolution démographique et la situation géographique de Matane, en parallèle à ceux du Bas-Saint-Laurent. Pour plonger au cœur de la communauté et de la culture ouvrière, ce mémoire reconstitue le parcours syndical des ouvriers matanais, en particulier l’expérience des ouvriers de la compagnie Price Brothers sous la bannière du Syndicat de l’industrie du bois de Matane. Il s’attarde également aux différents éléments culturels qui permettent d’identifier une culture ouvrière telles les stratégies de survie et les manifestations publiques de la classe ouvrière. Ce qui ressort de cette étude, c’est l’importance du contexte mono-industriel et de l’éloignement géographique dans la mise en place de la communauté et de la culture ouvrières matanaise. En effet, l’industrie du sciage a imposé à la population matanaise un mode de vie particulier. Chaque année, une bonne partie de la population masculine en âge de travailler doit s’exiler pour trouver du travail. Cette situation, les faibles salaires versés par cette industrie et les coûts de vie élevés maintiennent une bonne partie de la population dans la pauvreté. Voyant leur rôle et leur masculinité remis en question, les ouvriers compensent par la pratique sportive, les exploits physiques au travail et doivent multiplier les sources de revenus familiaux. Cela force les travailleurs à former un syndicat au début des années 1940, profitant des conditions particulières de la guerre. À partir de ce moment, le syndicat devient la voix des ouvriers de la ville. Il prend alors des initiatives pour améliorer la situation économique, pour resserrer le tissu social et il n’hésite pas à unir les différents acteurs du milieu pour y arriver. Cela met de l’avant la présence d’un esprit communautaire où les différents habitants de Matane travaillent de concert pour le bien-être de la communauté. Malgré ces efforts, la vieille industrie forestière, en déclin depuis l’après-guerre, disparaît au tournant des années 1960.

Morin, Jessie. « La représentation du genre féminin et de la sexualité féminine dans les fictions télévisuelles québécoises, 1960 à 2005. Dir. Karine Hébert

Depuis 1952 avec l’arrivée de Radio-Canada, la télévision fait partie intégrante de la vie des Québécois. L’impact de ce médium, et particulièrement celui des téléromans, dans l’établissement de nouvelles normes sociales a été maintes fois traité et démontré. Dans cette recherche, je veux comprendre comment évoluent les rapports de pouvoir genrés entre les hommes et les femmes à travers la sexualité représentée dans les fictions télévisées de 1960 à 2005. Ces années sont marquées par une remise en question majeure du rôle des femmes dans la société québécoise et par une plus grande prévalence de la sexualité dans les médias.

À travers un échantillon de personnages féminins issus d’une dizaine de fictions ayant connu une grande popularité, j’analyserai les manifestations de la sexualité féminine qui y sont véhiculées. J’entends par représentation de la sexualité féminine, les manifestations du désir sexuel chez la femme ou toutes les scènes présentant une relation sexuelle (explicite ou sous-entendue) ou encore y faisant référence. Cette problématique générale se décline en deux volets : d’une part, j’examinerai la représentation de la sexualité féminine comme phénomène culturel; d’autre part, je dégagerai les rapports de pouvoir, implicitement ou explicitement illustrés à travers cette même sexualité exposée à l’écran. Trois grandes périodes se dégagent à la lumière de notre analyse, chacune faisant l’objet d’un chapitre. De 1960 à 1985, la sexualité féminine demeure plutôt suggérée à l’écran et sa représentation, parfois en décalage avec les mouvements féministes de l’heure, oscille entre convenance et remise en question. Les années 1985-1995 marquent la reconnaissance du plaisir féminin, à un moment où la réappropriation du corps des femmes s’impose comme un enjeu majeur de la scène féministe. La décennie suivante est caractérisée par des questionnements sur la représentation du corps des femmes et par la diversité de leur expérience sexuelle. Cette recherche, en plus de générer des connaissances nouvelles sur la représentation des femmes à la télévision au Québec, vise à susciter une réflexion sur la sexualité comme lieu de pouvoir et de contrôle du corps.

Berning, Lara-Sophia « Les missions moraves au Labrador. Naissance d’un interculturalisme entre tradition inuite et christianisme ». Dir. : Maxime Gohier.

L’entreprise missionnaire morave est particulière dans le contexte de la colonisation nord-américaine. Contrairement à la plupart des organisations missionnaires, les Moraves ne sont pas un ordre religieux, mais une église protestante non étatisée : leur but premier était d’évangéliser des populations n’ayant jamais eu de contact avec des Européens. Leur connaissance de l’Inuktitut, acquise au Groenland, les motive ainsi à établir des missions chez les Inuits du Labrador. Jusqu’au XXe siècle, plusieurs théologiens protestants ont exploité cette caractéristique pour distinguer le missionnariat morave de celui des Catholiques, le décrivant comme apolitique et l’inscrivant dans le prolongement de l’esprit protestant initié depuis le XVe siècle. Cette vision reposait essentiellement sur les écrits autopromotionnels des membres de l’organisation, seules sources accessibles à l’époque.

Avec l’influence de la New Indian History et les dénonciations d’abus perpétrées dans les écoles religieuses à partir de 1980, la vision traditionnelle des entreprises missionnaires a cédé la place à un point de vue plus critique. Des anthropologues anglo-canadiens ont condamné les conséquences désastreuses de la présence missionnaire morave sur la culture ancestrale des Inuits (Brice-Bennett, 1982) ou souligné l’imposition d’une éducation endoctrinante (Scheffel, 1982). Parallèlement, des recherches ont mis en évidence le caractère unique du modèle commercial élaboré par les Moraves : le financement de leurs missions, en effet, dépendait de dons provenant d’Europe et de leurs activités commerciales. Grâce à huit missions établies sur près de 650 kilomètres de côtes labradoriennes, ils exerçaient un monopole commercial régional, jusqu’à ce que des problèmes financiers et la concurrence de la Compagnie de la Baie d’Hudson forcent la vente des droits commerciaux en 1926 (Trudel, 2001). Selon des analystes du 19e siècle (Oliphant, 1835), cette dimension commerciale aurait même engendré un certain métissage des Moraves avec leurs ouailles, une idée contestée par des anthropologues qui soutiennent que les Moraves ont refusé de tels mariages jusqu’au 20e siècle (Kennedy, 2015).

Depuis les années 2000, c’est l’entreprise éducative des Moraves qui suscite un regain d’intérêt en raison de ses particularités. Les Moraves ont commencé très tôt à enseigner en inuktitut et ont même développé un système d’écriture syllabique grâce auquel ils ont pu traduire des chants et des versets de la Bible. L’accessibilité des écrits religieux favorisa l’adaptation graduelle des Inuits au christianisme ; dans un court laps de temps, leur refus catégorique initial céda en effet le pas à un véritable syncrétisme religieux (Laugrand, 2002). Outre la religion, des recherches récentes soulignent aussi l’influence de l’architecture allemande et les chants folkloriques sur la culture inuite actuelle (Bassler, 2003).

Dubé, Justin « Les violets. Centrisme, libéralisme, nationalisme et catholicisme dans la seconde moitié du XIXe siècle au Québec ». Dir. Julien Goyette. Codir. Jean-René Thuot.

Dans les années 1970, l’historiographie politique et intellectuelle de la période d’Union (1840-1867) et de l’ère post-confédérative (1867-1900) s’est surtout penchée sur les courants les plus extrémistes, principalement les « rouges » (libéraux radicaux) et les ultramontains. On pense ici aux travaux de Jean-Paul Bernard (1971, 1973) et de Fernand Dumont (1971). Selon cette première appréhension du champ intellectuel et politique de la période, les forces « centristes » seraient demeurées dans l’ombre, associées à une forme de conservatisme « bleu » ou encore à un esprit de « survivance » dépolitisé. Ce métarécit fut repris plus tard, dans ses grandes lignes, par Gérard Bouchard (2000, 2004).

Bernard a toutefois signalé l’existence d’une faction « violette » dans les années 1850-1870 que l’on peut distinguer des rouges, des ultramontains et des bleus. Ce groupe de politiciens « centristes » aurait été composé de libéraux modérés, nationalistes et catholiques tels que Laurent-Olivier David, Honoré Mercier, Félix-Gabriel Marchand, Louis-Amable Jetté et Wilfrid Laurier. Issus des franges modérées du parti bleu, ceux-ci se sont opposés au projet confédératif avant de s’intégrer dans les hauts cercles du clan libéral vers la fin du siècle.

Quelques études sur le Parti libéral (Yves-François Zoltvany, 1960 ; Pierre Caya, 1981) les ont évoqués, mais sans les qualifier de « violets » ni les définir comme un groupe cohérent. Le sociologue Stéphane Kelly (1997) a brièvement signalé l’existence et la pertinence d’une catégorie « violette » en se référant à Bernard, mais sans toutefois adopter exactement la même définition. La mouvance violette n’a donc jamais fait l’objet d’un projet de recherche autonome. Aucun chercheur n’a approfondi ses caractéristiques, son évolution idéologique et politique.

Éric Bédard (2009) a, pour sa part, analysé le groupe des réformistes (1840-1854), jetant ainsi un regard neuf sur le « centre » idéologique et politique, tout comme l’avait fait auparavant Fernande Roy (1988) dans son ouvrage sur les milieux d’affaires au tournant du XXe siècle. L’un et l’autre ont mis en lumière la présence de libéralismes modérés au Québec. Il reste cependant un vide en ce qui a trait à la période 1850-1900, généralement négligée par l’historiographie, ainsi qu’à l’identité des violets. Mentionnons tout de même la thèse de Jean-Claude Dupuis (2006), qui creuse l’idée d’un catholicisme « centriste » dans la seconde moitié du XIXe siècle.

Lajeunesse-Mousseau, Marie-Ève « Le Missionnariat au sol féminin québécois au XXe siècle. L’expérience des Sœurs du Saint-Rosaire chez les Mi’kmaq et les Innus ». Dir. Karine Hébert. Codir. Maxime Gohier.

Aucune étude sur le missionnariat féminin au Québec au XXe siècle n’a été réalisée à ce jour. Nous mettrons donc à profit des recherches issues de différents courants historiographiques. Depuis les années 1970, l’histoire des femmes a cherché à intégrer l’histoire des religieuses dans la trame plus large de l’histoire sociale, ce qui a permis de réinterpréter l’expérience des religieuses avec une perspective féministe qui reconnaît leur agentivité. En effet, malgré les contraintes qui leur sont imposées par l’Église, les religieuses ont toujours su manœuvrer pour exercer un certain pouvoir d’influence. Prendre le voile leur permet de respecter en apparence les contraintes liées à leur genre, tout en élargissant leurs perspectives d’avenir (Danylewycz, 1988). Cette possibilité est d’autant plus réelle pour les religieuses qui s’engagent dans des entreprises missionnaires – une activité considérée longtemps comme essentiellement masculine en raison de son aspect conquérant. Pourtant, la pratique missionnaire féminine étant basée sur l’enseignement, il semble qu’elle ait permis aux femmes de tisser de meilleurs liens avec les communautés d’accueil que leurs confrères, d’ailleurs moins nombreuses sur le terrain (Curtis, 2010). Au Québec, c’est surtout le missionnariat international qui a attiré l’attention des chercheurs (Laperrière, 2013 ; Foisy, 2017), bien qu’au Canada anglais, plusieurs études se soient penchées aussi sur l’épineuse question des pensionnats autochtones. Or, les rares études réalisées au Québec sur le sujet adoptent habituellement des points de vue autochtone ou masculin à travers lesquels les religieuses apparaissent tout au plus comme des auxiliaires passives. Pour ce qui est des écoles de jour, comme celles où ont enseigné les Sœurs du Saint-Rosaire, leur impact sur la sédentarisation des autochtones ne fait pas de doute (Gélinas, 2007), mais le rôle qu’y occupaient les religieuses et le type d’enseignement qu’elles y assurent restent inconnus. Le rôle central qu’ont eu les congrégations enseignantes dans la mise en place d’un système d’éducation pour les filles allochtones est pourtant bien documenté (Dumont, Fahmy-Eid, 1986). En outre, comme les différentes publications qui abordent l’histoire des Innus et des Mi’kmaq invisibilise aussi l’expérience des religieuses (Bock, 1966), il reste à découvrir si elle reflète celle de leurs consœurs missionnaires postées à l’étranger.

Blanchette, Amélie « L’Anse-au-Griffon du XXe siècle : organisation et transformations des paysages bâtis d’une communauté gaspésienne ». Dir. : Jean-René Thuot.

Au cours des dernières décennies, les paysages bâtis ont attiré l’attention de nombreux chercheurs, alimentant le champ de spécialisation de la landscape history, dont l’objet principal repose sur la compréhension de l’évolution matérielle et culturelle des paysages par l’action humaine. Les historiographies française et anglo-saxonnes sont particulièrement riches, avec des productions examinant les trames bâties vernaculaires et maritimes, en faisant notamment ressortir un apport aux constructions identitaires (Glassie, 2000; Heath, 2006; Marie, 2009).

Au Québec, l’étude des transformations du bâti a occupé des spécialistes de disciplines variées, dont les historiens de l’art, les historiens de l’architecture, les ethnologues, les géographes, les architectes et les urbanistes. Une grande partie des travaux ont été consacrés aux caractérisations urbaines (Marsan, 2016; Morisset, 2001), institutionnelles (Noppen et Morisset, 2005) ou agricoles (Dupont, 1978). Certains historiens de l’art et de l’architecture ont quant à eux usé d’une approche plus « historienne » (Latouche, 2005; Grignon, 1997). Ils ont mis en lumière des formes architecturales, des techniques de construction, des procédés de transformation ainsi que des pratiques et usages liés au bâti. Plus récemment, la Chaire en paysage et environnement de l’Université de Montréal s’est intéressée aux paysages bâtis québécois (Poullaouec-Gonidec ct al., 2005). Si les travaux réalisés par cette chaire portent sur des contextes tant urbains que périurbains ou ruraux, ils proposent surtout une réflexion sur la mise en place d’instruments de gestion ct d’outils d’intervention dans une perspective de développement durable. Les travaux de l’ethno-historien Paul-Louis Martin (1999) ont pour leur part établi des liens entre la construction du paysage et les besoins et aspirations des sociétés locales dans une perspective historique. Cette dernière, qui tient compte des caractéristiques matérielles d’ensembles bâtis et des mécanismes qui participent à leur genèse (sur les plans socioculturel et socio-économique), n’a généré depuis que peu de travaux (Thuot, 2014).

C’est cette perspective historique qui sera investie par le projet actuel. Si l’étude des mécanismes qui inclinent la trajectoire des paysages bâtis dans le temps demeure un aspect peu étudié en sol québécois, celle des trames bâties des régions de l’Est-du-Québec – notamment de la Gaspésie – demeure l’un des angles morts de la recherche.

Bouchard, Jacques « La deuxième guerre mondiale dans l’Est du Québec : Portrait d’un dispositif militaire et enjeux stratégiques ». Dir. Jean-René Thuot. Codir. Roch Legault, Royal Military Collège.

Dans l’Est du Québec, le souvenir de la DGM se résume le plus souvent à la Bataille du Saint‑Laurent (BSL). Dans l’historiographie canadienne sur le DGM, la BSL et l’Est du Québec plus généralement occupent un espace limité. L’implication militaire de la Marine royale canadienne (MRC) pendant la guerre fut notamment le sujet d’une étude par Sarty (1998) dans laquelle il consacre un chapitre, très général, à la BSL. Greenhous/halliday, (1999) dans leur ouvrage sur l’histoire de l’Aviation militaire canadienne, réservent quelques pages seulement à la BSL. Plus récemment, une brochure d’Adams (2015) relatant la Bataille de l’Atlantique confine la BSL à quelques évocations cartographiques. Sur la BSL en tant que telle, une courte monographie de Castonguay (2012) rend compte de l’activité dévastatrice des U-Boats. D’autres auteurs discutent d’aspects particuliers de la BSL. Burtch (2001) explique la fermeture du golfe St-Laurent à la navigation océanique en 1943. Trépanier (1985) aborde de son côté les conséquences de la BSL sur la vie des Gaspésiens. Hadley (1985) nous permet, pour sa part, de vivre de l’intérieur les incursions des U-Boats dans le fleuve. Greenfield (2004) nous explique les misères des marins de surface constamment aux aguets. Essex (1984) développe la vision d’un marin de la MRC qui a vécu ces moments tragiques de la BSL; enfin, Kirouac (2006) explique le système de défense côtier employant des radars terrestres mobiles détectant les U-Boats. En marge de la BSL, peu de chercheurs ont posé leur regard spécifiquement sur les bases opérationnelles de l’Est du Québec. Sarty (2013) évoque le lien entre la base de Mont-Joli ct celle de Gaspé quant aux patrouilles aériennes anti sous-marines. Hatch (1983) mentionne, notamment, la mission de l’aéroport de Mont-Joli dans le cadre du Programme d’entraînement aérien du Commonwealth britannique (PEACB). Dornier (1998) complète les explications de Hatch en discutant du rôle particulier de l’escadrille de chasse 130 basée à Mont-Joli. Les recherches de Grant (1990) et de Thomas (2001) sur les stations météorologiques aident pour leur part à comprendre les objectifs de Mingan plus amplement expliqués par Bélanger (1989). En bout de ligne, dans ce portrait historique, l’étude des enjeux stratégiques se rapportant à l’ensemble de l’Est du Québec demeure un angle mort. Seul Stacey (1971) a ouvert, à ce jour, quelques pistes de réflexion sommaires à ce sujet.

Cloutier, Olivier « La vie économique de l’évêché de Byllis (Albanie) au VIe siècle ». Dir. : Nicolas Beaudry, codir. : Manon Savard

Entre le Ve et le VIe siècle, les cités romaines des Balkans subissent des mutations importantes qui affectent profondément leur tissu social et leur cadre urbain (Sodini, 2007). Désormais chrétiennes, elles voient des églises s’implanter dans leur trame urbaine tandis que leurs monuments civiques sont désaffectés. Devant l’effacement des cadres sociaux et politiques de la cité classique, les évêques prennent en charge la cité, y compris sa gestion, 1’entretien de ses infrastructures et sa défense. L’évêque est aussi 1’un des principaux acteurs économiques de la cité tardo-antique (Rapp, 2005) : il possède un domaine foncier qu’il a les moyens de bâtir et d’aménager; il commande une activité agricole et possède les ressources pour en transformer les produits; il est aussi, par son activité charitable, au cœur d’une économie de redistribution. Selon Bandow (2015), l’étude de l’économie des évêchés est essentielle afin comprendre l’évolution de1’économie tardo-antique.

Le corpus scientifique autour de 1’économie urbaine de 1’Antiquité tardive s’est considérablement enrichi au cours de la dernière décennie, malgré la rareté des sources écrites primaires. L’historiographie récente montre un intérêt renouvelé pour le rôle de l’évêque dans la cité tardo-antique et propose une meilleure compréhension de son rôle dans la gestion des villes, alors qu’elles sont désertées par les anciennes élites urbaines. L’étendue de l’Empire romain rend cependant difficile la transposition des concepts et les études sur les complexes épiscopaux des Balkans sont plus rares que celles provenant des provinces ibériques ou gauloises. Le quartier épiscopal de Byllis (Albanie) offre un intéressant potentiel à cet égard (Beaudry et Chevalier, s. p.). Le site présente en effet un tableau très complet des transformations que connaissent les cités tardo-antiques (Chevalier et Beaudry, 2018). Évêché indépendant dès le milieu du Ve siècle, mentionné au début du VIe parmi les cités les plus importantes de la province d’Epirus nova (Haxhimihali, 2004), la cité a été abandonnée au début du VIIe devant la pression des migrations slaves.

D’Astous, Louis-Philip « La terreur en Nouvelle-France. Une approche émotionnelle de l’usage de la violence durant la guerre de Succession d’Espagne (1702-1714) » Dir. : Maxime Gohier.

Émotion découlant d’une instrumentalisation de la violence par des groupes politiques et militaires, la terreur, aujourd’hui largement utilisée par les groupes extrémistes, est un mode de répression universel. Les historiens ayant étudié son utilisation ont généralement focalisé leur regard sur des périodes précises, telles que la «Terreur» durant la Révolution française et la guerre de Vendée (MARTIN, 2017). Le 20e siècle est aussi au centre des recherches sur l’usage de la terreur dans les régimes totalitaires (CHINSKY, 2005). L’historiographie sur la justice a quant à elle démontré son omniprésence dans les principes de la répression. En élargissant le concept, d’autres époques, comme la guerre de Trente Ans, apparaissent significatives pour leurs excès de violence.

En raison de l’omniprésence de la guerre dans les sociétés autochtones, ces dernières sont connues pour leur utilisation ritualisée de la torture, du scalp et de la «petite guerre» (VIAU, 1997). À leur arrivée en Amérique au 17e siècle, les Français ont dû s’adapter à la culture autochtone et recourir à ces pratiques mieux adaptées au contexte nord-américain (NEICH, 2009). Au fil du temps, les miliciens et officiers des troupes de la Marine qui ont combattu aux côtés des Autochtones ont particulièrement intégré leurs pratiques martiales (DECHÊNE, 2008). Durant la guerre de Succession d’Espagne, plusieurs raids particulièrement violents ont dévasté les colonies anglaises (HAEFELI et SWEENEY, 2005).

Plus largement, les autorités en Nouvelle-France ont délibérément encouragé le recours à la petite guerre et au scalp (LOZIER, 2004). Aussi nommée guerre asymétrique, la petite guerre est une pratique militaire qui repose sur l’usage de la violence pour affaiblir l’ennemi, s’intéressant peu à la conquête territoriale. Bien qu’utilisée en Europe, elle était cependant mal perçue depuis la guerre de Trente Ans (PICAUD-MONNERAT, 2010). Durant les guerres de Succession d’Autriche et de Sept Ans, les Français utilisèrent la terreur pour forcer les Anglais à rester sur la défensive (DECHÊNE, 2008). C’est surtout lors de la guerre de Sept Ans que la violence devient un enjeu important, la terreur vécue dans les colonies britanniques contribuant à justifier la conquête du Canada (LOZIER, 2004). Le «massacre» du Fort William Henry a notamment suscité d’importantes récriminations des Anglais sur l’usage abusif de la violence par les Français et leur atteinte aux mœurs militaires civilisées (CROUCH, 2014).

Delarosbil, Simon « Le révisionnisme et le négationnisme d’Adrien Arcand ou la seconde vie d’un antisémite (1945-1967) ». Dir. : Julien Goyette, codir. : André Mineau.

À sa sortie de prison, Arcand ne renie en rien son antisémitisme, au contraire.il l’adapte au nouveau contexte historique, voyant même dans la Seconde Guerre mondiale la confirmation d’un complot mondial juif et communiste : « [L]es hécatombes de 1914 ct 1939, écrit-il, n’ont pas été des guerres mondiales; ce furent tout simplement les deux premières phases de la Révolution mondiale patiemment préparée depuis 1789 » (La République Universelle. p. 5). La troisième et dernière étape de cette révolution représenterait le triomphe du libéralisme, du communisme et du matérialisme sur l’humanité manipulée par la propagande juive (La République Universelle. P.5). Arcand se montre discret lors des années qui suivent immédiatement sa libération. Il emménage à Lanoraie et prononce des conférences antisémites et anticommunistes à travers le Québec. De1949 à 1967, il revient sur la scène publique en publiant près d’une dizaine d’ouvrages et de pamphlets, en fondant deux journaux et en effectuant un infructueux retour en politique fédérale sous la bannière du Parti de l’Unité nationale du Canada, dont il est le chef. Sur le plan international, ses écrits lui attirent la sympathie et le respect des milieux antisémites, négationnistes et d’extrême-droite (Théorêt, 2012, p. 374). Jusqu’à sa mort, Arcand ne dérogera jamais de son antisémitisme, qu’il définissait comme « un acte d’amour et de loyauté portant le Gentil à la défense de ses valeurs spirituelles et matérielles attaquées par le Juif infiltré dans la Gentilité » (À bas la haine !. p. 140). En prenant systématiquement à revers les développements du concept et de l’historiographie de la Shoah, il construit une vision révisionniste de cet événement qui le conduira ultimement au début des années 1960 à adopter une posture radicalement négationniste. En subvertissant le discours historiographique à mesure que celui-ci s’énonce, son révisionnisme propose une simplification de l’histoire visant à renforcer le discours antisémite. Concernant la Shoah, Arcand écrivait en 1963 que les Juifs auraient inventé « le mensonge du siècle pour faire oublier la responsabilité criminelle de ceux qui ont imposé une guerre alors qu’il n’y avait pas de casus belli » (Arcand. cité dans Nadeau, 2010, p. 327). Ernst Zündel ( 1939-2017), connu pour ses écrits et son action en faveur du négationnisme, affirme que sa relation avec Arcand, qui a débuté en 1959, l’a fait passer d’antinazi à négationniste (Théorêt, 2012, p. 350).

Dupuis, Véronique « L’infirmière militaire de la Grande Guerre 1914-1918 : Expérience du retour, représentation et commémoration ». Dir. Karine Hébert.

De 1914 à 1920, 3 141 infirmières s’enrôlent dans le Corps expéditionnaire canadien dans le but de servir au sein du Corps de santé de l’armée canadienne. De ce nombre, 2 504 sont déployées en Europe. Postées dans des hôpitaux près du front ou dans la zone « arrière », elles font face aux atrocités de la guerre. Comme les soldats, elles sont victimes de bombardements, de maladies, de blessures. Elles sont aussi confrontées à de nouveaux maux, aux conséquences des gaz, aux gueules cassées et au Shell shock. Elles doivent changer régulièrement de lieu d’affectation, elles côtoient l’impuissance, l’épuisement et la mort. Soixante et une y laissent leur vie. Une différence notable caractérise toutefois l’expérience du soldat et celle de l’infirmière et elle aura, semble‑t‑il, un impact non négligeable sur la représentation du rôle des infirmières après la guerre : le soldat porte une arme et il doit être prêt à faire feu sur l’ennemi; l’infirmière est là pour soigner. Cette distinction s’inscrit assurément dans la construction genrée des rôles dans un contexte de guerre et dans la structure militaire.

Malgré les similitudes avec l’expérience vécue par les soldats, la démobilisation des infirmières se déroule différemment. Des mesures de transition sont mises en place pour aider les militaires : ils bénéficient, par exemple, d’une plus grande offre de cours de l’Université Khaki (1917); ils obtiennent des pensions de retraite pour les hommes démobilisés. Les Infirmières ne semblent pas avoir toujours été prises en compte dans l’établissement de ces mesures. Si des programmes spécifiques leur étaient destinés, rares sont les études qui en font état. Enfin, leur expérience outre-mer n’a pas toujours été reconnue lorsqu’elles réintégraient la pratique infirmière civile (Mann). Finalement, des fêtes sont organisées en l’honneur des héros revenus des tranchées, mais les infirmières semblent avoir rarement été intégrées à ces célébrations. Les activités entourant le jour de l’Armistice glorifient surtout les anciens combattants et, à compter des années trente, soulignent la mémoire des soldats tombés au combat. Le monument commémoratif en l’honneur des infirmières érigé en 1926 à Ottawa a été rendu possible grâce à une campagne de financement menée par les infirmières militaires elles-mêmes.

Gribaut, Jérémy « Un portrait économique du secteur du Monument circulaire de Carthage d’après le mobilier numismatique des fouilles canadiennes (1976-2001) ». Dir. : Nicolas Beaudry

Le Bas Empire romain a connu plusieurs crises monétaires au cours du IVe siècle ; les empereurs romains, aux prix de nombreuses réformes, parvinrent à stabiliser le système monétaire au cours des IVe-Ve siècles. Les conséquences économiques furent plus ou moins graves selon les régions : l’Afrique du Nord comparativement au reste de l’Empire romain d’Occident fut plutôt épargnée. En fait, la province d’Africa était la plus riche et la plus prospère de 1’empire, notamment grâce au foisonnement économique, culturel et intellectuel de sa capitale, Carthage. L’ancienne cité punique connut plusieurs maîtres (Romains de 29 av. J.-C. à 439, Vandales de 439 à 533, Byzantins de 534 à 698), les changements de régime provoquant quelques troubles sans pour autant ternir son rayonnement jusqu’à sa destruction par les Arabes à l’extrême fin du VIIe siècle. L’archéologie, grâce aux nombreuses campagnes de fouilles menées dans la seconde moitié du :XXe siècle (Ennabli 1992), corrobore en grande partie la prospérité de Carthage décrite par les sources.

Étudiées puis publiées par des spécialistes (Morrisson 1988, Brenot 2012), les données numismatiques tirées de ces fouilles ont donné lieu à de nombreuses publications relatives à l’économie carthaginoise et africaine (Malingue 2015). La collection numismatique du secteur du Monument circulaire n’a fait l’objet à ce jour que de quelques études partielles (p. ex. Guimond 1979) qui ont permis à Pierre Senay d’apporter quelques éclairages sur la chronologie du site (Senay 2000). Une étude exhaustive de la collection est nécessaire pour comprendre la circulation monétaire sur le site et dans son quartier.

Julien-Friolet, Roxane « Entre Montréal et le Bic. L’expérience des villégiateurs du Cap à l’orignal d’après la culture matérielle (1922-1945) ». Dir. : Nicolas Beaudry, codir. : Manon Savard

L’industrialisation et la montée de la bourgeoisie d’affaires ont favorisé le développement de la villégiature chez les élites. Les régions rurales situées en périphérie des grands centres ont été les premières à accueillir, dès la deuxième moitié du XIXe siècle, les familles de la haute bourgeoisie canadienne (Dubé, 1985). La région du Bas-Saint-Laurent, avec notamment Rivière-du-Loup, Cacouna et Métis, est devenue un lieu de prédilection pour les classes aisées enclines à fuir la mauvaise qualité de l’air, le rythme de vie effréné et le stress du milieu urbain (Reford, 2002). La pratique de la villégiature, imprégnée du courant romantique, est rapidement devenue un mode de vie élitaire et les lieux d’évasion se sont munis de services prêts à accueillir les familles aisées. Ainsi, l’accessibilité à des stations balnéaires, à de grands hôtels, à des villas et à des chalets saisonniers représentait un moyen de distinction sociale et un signe de réussite économique.

Plusieurs travaux sur le tourisme de villégiature ont été réalisés depuis les années 1980 (Dubé, 1985; Dagenais,2005). Ces recherches se sont souvent appuyées sur les concepts de l’industrialisation, de l’urbanisation, du romantisme et de 1’anti-modemisme. Ces études ont le plus souvent puisé leurs notions en géographie, en histoire de l’environnement, ou en philosophie, les éléments clés de l’analyse se résumant le plus souvent au désir de fuir les tensions des villes, à la quête d’un lieu pittoresque idéal et bénéfique pour la santé, ou encore à la capacité de recréer de petites communautés socioculturelles homogènes reflétant le mode de vie urbain. L’archéologie a été très peu mobilisée par les chercheurs qui ont étudié la villégiature.

Parmi les travaux publiés jusqu’à maintenant, peu ont traité de la villégiature dite privée en villas ou chalets, des exemples étant Dubé (1985) sur Charlevoix et Schulte (1993) sur la Nouvelle-Angleterre. La région du Bic, située le long du littoral bas-laurentien, est marquée par ce type de villégiature où l’expérience privée, en marge des grands circuits, n’a fait 1’objet d’aucune étude à ce jour.

Rioux, Billy « Vagabonds, fous et criminels : appréhender la marginalité et la déviance dans les tribunaux bas-laurentiens dans la moitié du XIXe siècle ». Dir. : Jean-René Thuot.

Plusieurs études québécoises ont été produites sur notre sujet depuis les années 1980. De la Nouvelle-France au XXe siècle, les chercheurs se sont surtout attardés sur les formes de la marginalité dans les sociétés urbaines de la vallée laurentienne (Lachance, 2011; Fecteau, 2004). Le passage de l’Ancien Régime à la société libérale, mis en lumière par l’analyse du discours sur la réforme sociale des classes populaires porté par les élites bourgeoises à compter du milieu du X1Xe siècle, a configuré l’approche générale des études. Les environnements urbains, stigmatisés par les inégalités provoquées à la fois par la mise en route d’une économie industrielle et la mise sur pied d’institutions de régulation, sont ainsi particulièrement propices à l’étude de la marginalité.

Les régions rurales périphériques, dont celle du Bas-Saint-Laurent, ne sont pas affectées dans la même mesure et à la même vitesse par ces changements. Au milieu du XIXe siècle, la population de cette région demeure relativement isolée des grands centres, autant sur le plan économique qu’institutionnel, et très dispersée sur le territoire. La région bas-laurentienne se caractérise d’abord par une économie agricole, mais aussi par l’exploitation forestière, les activités de cabotage et de navigation, puis par le développement du transport ferroviaire. Loin des centres décisionnels, l’élite régionale est composée à la fois de grands propriétaires terriens, de marchands, de professionnels, du clergé et, enfin, d’artisans spécialisés et d’entrepreneurs.

La région profite de la décentralisation judiciaire amorcée à l’échelle québécoise au milieu du siècle, à travers la création d’un nouveau district judiciaire à Kamouraska (1849), puis à Rimouski (1857). Dans la foulée de la création du régime municipal, de la construction de deux palais de justice et de l’érection d’un nouveau diocèse ayant son siège à Rimouski (1867), une nouvelle dynamique socio-institutionnelle s’amorce pour les populations de la région. Dans ce contexte d’importantes transformations, nous souhaitons étudier le vagabondage, la folie, la prostitution et la criminalité, en examinant le traitement que leur réserve l’appareil judiciaire.

Une formation couvrant un espace-temps historique complet

Le baccalauréat en histoire assure une formation générale en histoire, offrant un ensemble de cours couvrant un espace-temps historique complet :

  • les grandes périodes historiques depuis les premiers âges de l’humanité jusqu’à nos jours;
  • l’étude des grandes civilisations dont celles de la Chine, de l’Afrique, de l’Europe, des États-Unis, sans compter l’étude du Québec et du Canada;
  • une perspective planétaire : histoire locale, régionale, nationale et internationale;
  • les thématiques les plus novatrices de la production historique contemporaine.

Au-delà de ce savoir historique fondamental, ce programme vise aussi l’apprentissage de méthodes de travail rigoureuses, le développement de capacités de recherche, d’analyse et de synthèse ainsi que d’aptitudes à la communication orale et écrite.

Des activités pratiques en archéologie et en patrimoine

Les étudiant·es en histoire de l’UQAR ont la possibilité de prendre part à des activités pratiques du Laboratoire d’archéologie et de patrimoine, comme des conférences et l’École de fouilles archéologiques.

Plusieurs universités d’été pour une formation intensive sur le terrain

École de fouilles archéologiques

L’École de fouilles archéologiques permet d’acquérir une expérience pratique en archéologie dans le contexte d’une fouille programmée, sur le terrain comme en laboratoire.

Cette formation couvre notamment les méthodes et techniques de la fouille archéologique, le relevé topographique, le relevé en plan et en coupe, ainsi que le traitement des artéfacts et des écofacts.

Université d’été en patrimoine

Créée à l’initiative des professeur·es du cégep de Rimouski et de l’UQAR, cette formation familiarise les étudiant·es avec les différentes facettes de l’objet patrimonial. Les thèmes abordés comprennent le patrimoine architectural, religieux, industriel, rural, paysager, maritime, naturel et la géodiversité, archéologique, archivistique, immatériel, la culture matérielle, l’imaginaire et la construction de la mémoire et l’histoire du patrimoine.

Les activités comprennent des conférences, des ateliers de formation et des circuits guidés, animés par des enseignant·es, des scientifiques, des équipes du milieu culturel et des spécialistes des questions patrimoniales.

Des activités étudiantes pour partager sa passion

Colloque annuel Kaléidoscope historique

Kaléidoscope historique est organisé et présenté par un comité étudiant, appuyé par les professeur·es. Il leur permet de diffuser leurs travaux de recherche tout en se familiarisant avec l’organisation et le déroulement d’un véritable colloque scientifique. Les présentations abordent des thèmes très variés allant de l’histoire régionale à l’histoire internationale, toutes périodes confondues.

Laïus, la revue étudiante en histoire et en lettres

La revue Laïus permet aux étudiant·es de publier des articles, des comptes-rendus et des éditoriaux sur l’histoire, le patrimoine et la mémoire.

La Maison Louis-Bertrand, une ressource patrimoniale unique en son genre

Classée « monument historique » par le gouvernement du Québec et « lieu historique » par la Commission des lieux et monuments historiques du Canada, la Maison Louis-Bertrand est un véritable laboratoire d’histoire et d’archéologie où les étudiant·es peuvent mettre en pratique des méthodes et des notions apprises en classe.

Une expérience étudiante à dimension humaine

Les groupes-cours limités en nombre, jumelés à la disponibilité et l’encadrement remarquable de la part du corps professoral favorisent la réussite des études.

L’UQAR offre de nombreuses possibilités de séjours à l’étranger pour les personnes motivées à élargir leurs connaissances tout en vivant une expérience culturelle enrichissante.

Ces séjours peuvent prendre la forme d’un programme d’échange, d’un stage pratique ou d’un séjour de recherche. Plusieurs sources de financement sont aussi accessibles.

Principaux employeurs

En plus de préparer aux études de troisième cycle en histoire, la maîtrise en histoire forme des enseignant·es au niveau collégial, de même que des professionnel·les pouvant œuvrer dans des milieux variés et stimulants :

  • musées;
  • fonction publique et diplomatie;
  • médias;
  • organismes culturels et patrimoniaux;
  • bureaux de tourisme;
  • agences de développement;
  • universités et cégeps;
  • organismes de communication et création;
  • maisons d’édition;
  • firmes privées en multimédias ou en archéologie;
  • etc.

Professions occupées

Les compétences acquises permettent aux diplômé·es de la maîtrise en histoire d’occuper des postes très divers :

  • agent·e de développement culturel;
  • agent·e de recherche;
  • chargé·e de projet;
  • intervenant·e en patrimoine et en muséologie;
  • enseignant·e;
  • recherchiste et documentaliste;
  • gestionnaire des ressources culturelles;
  • archéologue;
  • attaché·e de presse;
  • rédactrice ou rédacteur;
  • etc.

Consultez l’UQAR-Info pour tous les reportages, nouvelles, événements et témoignages touchant ce domaine d’études.

Admission

1653

Campus de Rimouski

Julien Goyette
Directeur de comité de programmes

418 723-1986 poste 1537
1 800 511-3382 poste 1537
maitrise-histoire@uqar.ca

45 crédits, deuxième cycle

Maître ès arts (M.A.)

Le programme de maîtrise en histoire vise à former des spécialistes en histoire qui manifestent une réelle maîtrise: a) de la discipline dans ses productions et interprétations; b) des techniques et méthodes de productions et de communication de la recherche historique. Il veut également former des enseignants. Enfin, il prépare aux études de troisième cycle en histoire. Cette formation s’inscrit dans une perspective d’ouverture aux autres sciences humaines.

La maîtrise en histoire a pour objectifs spécifiques de former des historiens capables: a) d’établir des stratégies de recherche originales satisfaisant aux exigences de la pratique historienne; b) de mettre ces stratégies en œuvre à travers un projet de recherche de nature fondamentale; c) de communiquer des résultats de recherche sous la forme d’un mémoire.

Étudiants canadiens

Lieu de formation Régime d’étude Trimestres d’admission Contingentement
Automne Hiver Été
Campus de Rimouski Temps complet X X Non contingenté
Temps partiel X X Non contingenté

Étudiants internationaux

Lieu de formation Régime d’étude Trimestres d’admission Contingentement
Automne Hiver Été
Campus de Rimouski Temps complet X X Non contingenté

Notes sur l’admission

Base études universitaires au Québec

La candidate ou le candidat doit être titulaire d’un baccalauréat en histoire obtenu avec une moyenne cumulative d’au moins 3,2 sur 4,3 ou l’équivalent. Tout dossier de candidature avec une moyenne inférieure à 3,2 mais supérieure à 2,8 sur 4,3 ou l’équivalent sera étudié par le sous-comité d’admission et d’évaluation du programme et pourrait, dans certains cas, faire l’objet d’une recommandation d’admission.

Capacité d’accueil

Le programme n’est pas contingenté.

Connaissance de l’anglais

Le candidat doit avoir une connaissance suffisante de l’anglais.

Méthode et critères de sélection

Évaluation du dossier académique et des lettres de recommandation. Une entrevue avec le sous-comité d’admission et d’évaluation peut être exigée dans le cas d’un étudiant ayant une moyenne inférieure à 3,2 sur 4,3 ou l’équivalent et dans le cas d’un candidat n’ayant pas fait d’études de premier cycle en histoire ou n’ayant pas une préparation suffisante dans le champ de spécialisation envisagé.

Base études hors Québec

Être titulaire d’un grade de 1ᵉʳ cycle dans les domaines présentés et répondre aux conditions exigées sous la base d’admission « études universitaires ».

Les candidat·es n’ont pas à trouver une direction de recherche avant leur admission dans le programme.

Toutefois, les candidat·es devront trouver une direction de recherche au cours des premiers trimestres de leur cheminement.

Consultez la section « Recherche » pour la liste des professeur·es, des axes et des expertises en recherche.

Une fois la demande d’admission déposée, les candidat·es reçoivent une confirmation par courriel avec leurs codes d’accès (identifiant et code permanent de l’UQAR) afin de déposer les pièces requises au traitement de leur demande directement en ligne dans leur dossier sécurisé.

Copie du bulletin officiel des notes obtenues pendant les années scolaires qui ont conduit à l’obtention du diplôme présenté à l’appui de la demande d’admission.

Si la personne est acceptée, le document officiel lui sera demandé avant le début du premier trimestre d’inscription. Le diplôme officiel doit porter le sceau de l’institution qui l’a émis. Les photocopies sont acceptées si elles sont certifiées conformes à l’original (voir : Liste des autorités reconnues par pays pour certifier conformes des documents demandés en appui à une demande d’admission).

Cette lettre comprend un texte d’environ 500 mots pour décrire une problématique à développer au cours de ses études.

« Rapport confidentiel sur un candidat/Confidential Reference Form ».

Ces formulaires doivent être remplis par des répondant·es qui connaissent la formation professionnelle et les aptitudes à la recherche de la candidat·e.

Ces répondant·es doivent transmettre leurs rapports directement au Registrariat

Pour les candidat·es dont la base d’admission est l’expérience.

Doit inclure les noms et prénoms des parents ainsi que le lieu de naissance (municipalité, pays). 

Pour les candidat·es né·es au Québec dont la base d’admission est les études universitaires, l’extrait de naissance n’est pas exigé. Il est cependant possible qu’il soit demandé à la suite du processus d’admission.

Pour les candidat·es dont la base d’admission est l’expérience, l’extrait de naissance est exigé.

Toute personne née à l’étranger, mais demeurant au Canada, doit joindre à son acte de naissance soit un certificat de citoyenneté canadienne, un certificat d’immigrante ou d’immigrant reçu, une carte de résidence permanente ou un permis de séjour valide l’autorisant à étudier au Canada.

Plan de formation

Cours obligatoires

L’étudiant doit suivre un cours obligatoire (3 crédits).

HIS7013 Méthodologie de la recherche historique (3 cr.)
MEMOIRE33 Mémoire (33 cr.)

Pour compléter son programme, l’étudiante ou l’étudiant doit produire un mémoire de 33 crédits. Pour ce faire, elle ou il doit s’inscrire en recherche aux trimestres concernés jusqu’au dépôt de son mémoire.

Le mémoire est constitué d’un texte d’une centaine de pages, clôturant une activité de recherche menée par l’étudiante ou l’étudiant. Il est rédigé sous la direction d’au moins une professeure ou un professeur du département d’histoire.

Le mémoire doit témoigner d’une connaissance adéquate de l’historiographie spécifique du sujet. Il doit également représenter un apport original portant toutefois sur un objet bien circonscrit, susceptible d’une recherche limitée. Il doit faire la preuve de la capacité de l’étudiante ou l’étudiant de mener à bien une recherche, d’analyser les données et d’en présenter les résultats dans une langue claire.

L’étudiante ou l’étudiant doit suivre trois séminaires au choix (9 crédits de cours optionnels).

Séminaires au choix (9 crédits)

HIS8007 Problèmes de la connaissance historique et de la pratique historienne (3 cr.)
HIS8008 Méthodes informatiques et numériques de recherche en histoire (3 cr.)
HIS8035 La Nouvelle-France et l’Amérique du Nord britannique jusqu’à la fin du XVIIIe siècle (3 cr.)
HIS8036 Bas-Canada/Québec et Amérique du Nord britannique au XIXe siècle (3 cr.)
HIS8037 L’histoire du Canada et du Québec au XXe siècle (3 cr.)
HIS8040 L’Antiquité (3 cr.)
HIS8050 Approches du Moyen Âge (3 cr.)
HIS8051 L’Europe moderne (Renaissance-1815) (3 cr.)
HIS8052 L’Europe contemporaine (3 cr.)
HIS8061 Les États-Unis depuis l’Indépendance (3 cr.)
HIS806X Civilisations non-occidentales (3 cr.)
HIS807A Séminaire thématique (3 cr.)
HIS807B Séminaire thématique (3 cr.)
HIS807C Séminaire thématique (3 cr.)

Les cours thématiques offerts sont indiqués par les sigles 807A, 807B, 807C, etc. Ces cours peuvent porter sur des «thèmes» comme histoire des femmes, histoire ouvrière, histoire urbaine, histoire politique, histoire rurale, histoire sociale des technologies, histoire des sciences, histoire des autochtones, histoire de la famille, histoire de la presse, histoire du droit, etc.

À titre exceptionnel, des étudiantes et étudiants pourront suivre, sur recommandation de la direction de recherche et de la direction du programme, une des activités suivantes en lieu et place d’un des séminaires au choix :

HIS7080 Lectures individuelles dirigées (3 cr.)
HIS7081 Activité d’intégration I (3 cr.)
HIS7082 Activité d’intégration II (3 cr.)

Avec l’accord de la direction du programme, un des trois séminaires au choix pourra être suivi dans un autre programme de deuxième cycle de l’Université, ou d’une autre université.

Remarque : Prendre note que les activités au choix dans ce programme et énumérées ci-dessus ne peuvent être offertes à chacun des trimestres (automne, hiver ou été). Ces activités sont offertes en alternance d’un trimestre, voire d’une année à l’autre. Veuillez contacter le secrétariat du comité de programmes pour connaître l’offre de cours par trimestre.

Les cours sont généralement offerts en présence durant la semaine, le jour et le soir. Consultez l’horaire des cours offerts au prochain trimestre.

Recherche

Consultez la liste des professeur·es du Département des lettres et humanités pour en savoir plus sur les spécialisations.

Les activités de recherche en histoire se déploient en histoire sociale, culturelle, politique, intellectuelle et matérielle. De ces axes émergent des orientations privilégiées par  les professeur·es:

  • histoire de la jeunesse;
  • histoire des femmes;
  • histoire des autochtones;
  • histoire des sociétés coloniales;
  • histoire des sociétés locales et rurales;
  • reproduction sociale et culture élitaire;
  • pouvoir et identités;
  • histoire des idéologies;
  • patrimoine et lieux de mémoire;
  • histoire sociale de l’architecture;
  • culture matérielle;
  • archéologie;
  • histoire orale;
  • histoire littéraire;
  • histoire régionale;
  • historiographie;
  • épistémologie.

Le dépôt numérique Sémaphore permet d’accéder aux thèses et aux mémoires des étudiant·es de l’UQAR en format électronique déposés depuis 2004.

Nous joindre

Information sur les programmes

Bureau du recrutement étudiant

418 723-1986, poste 1427 1 800 511-3382, poste 1427 Demande d'information

Comité de programmes d’études de cycles supérieurs en histoire

418 723-1986, poste 1537 1 800 511-3382, poste 1537 Demande d'information par courriel