Utilisation responsable des ressources
Les chercheurs de l’ISMER sont en mesure d’établir des diagnostics sur l’état des écosystèmes, avec le souci majeur de les protéger tout en permettant une utilisation et une valorisation des ressources naturelles.
Utilisation responsable des ressources
Les besoins alimentaires de la planète augmentent sans cesse et les écosystèmes naturels ont atteint ou dépassé leur capacité à y répondre. Le plafonnement, sinon l’épuisement, des ressources halieutiques traditionnelles posent également de nouveaux défis du point de vue écologique (quelles sont les modifications induites dans l’écosystème?) et du point de vue technologique (comment tirer le meilleur parti des ressources existantes?).
De la même façon, l’utilisation des combustibles fossiles impose l’exploration et l’exploitation de nouvelles sources dont plusieurs se retrouvent en milieu marin. De façon générale, l’exploitation des ressources naturelles, quelles qu’elles soient, engendre des impacts sur les écosystèmes. Ces questions n’interpellent pas que le domaine scientifique, mais les chercheurs doivent alimenter les débats sociétaux en fournissant les connaissances nécessaires aux prises de décisions éclairées.
De façon globale, l’ISMER veut se donner la capacité d’établir des diagnostics sur l’état des écosystèmes, avec le souci majeur de les protéger tout en permettant une utilisation et une valorisation des potentialités du patrimoine québécois et canadien des ressources naturelles, renouvelables ou non, dans le respect de la capacité de support environnementale.
Aquaculture et pêches
L’aquaculture, sous toutes ses formes, est devenue un incontournable dans notre façon de penser notre utilisation des bioressources marines, que ce soit en soutien, en complément ou en remplacement des prélèvements traditionnels. L’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) estime qu’en 2030, ce mode de production devrait assurer près de la moitié des besoins en poisson à l’échelle mondiale. Des défis doivent cependant être relevés. C’est une activité primaire très sensible à un ensemble de facteurs biologiques, sanitaires ou climatiques qui peuvent influencer les performances des animaux, aussi bien au niveau de la reproduction, de leur recrutement et de leur santé que du grossissement.
Tout en couvrant les aspects fondamentaux d’acquisition de connaissances, les recherches effectuées à l’ISMER sont fortement orientées vers les priorités de développement identifiées par l’industrie québécoise et ses partenaires. La synergie créée par la concertation et la collaboration entre chercheurs de compétences diverses permet à l’ISMER de jouer un rôle prépondérant au sein de Ressources Aquatiques Québec (Regroupement stratégique FRQNT). Les chercheurs de l’ISMER s’intéressent non seulement à l’étude microbiologique, physiologique et nutritionnelle d’espèces adéquates et performantes (poissons et invertébrés) pour des élevages intensifs, mais aussi aux aspects reliés au recrutement d’espèces d’intérêt pour soutenir les pêches commerciales. Il est d’ores et déjà reconnu que les changements climatiques auront un impact sur les choix des espèces et de souches ou les types de production à favoriser pour le développement futur de l’industrie aquacole. Ils pourraient également entraîner le déplacement de stocks actuellement exploités par les pêches commerciales. Ces questions nécessitent des réponses sur lesquelles les chercheurs de l’ISMER seront de plus en plus appelés à se pencher. La qualité des installations de la station aquicole de Pointe-au-Père joue un rôle clé dans la capacité des chercheurs de l’ISMER à réaliser des projets d’avant-garde dans ce domaine.
Les prélèvements des bioressources associés au développement de systèmes de production intensifs ou hyper-intensifs provoquent des déséquilibres et des perturbations dans les écosystèmes productifs. Ils engendrent des risques dont l’absence de maîtrise hypothèque toute perspective de développement durable en raison de conséquences écologiques et socio-économiques potentiellement désastreuses. Compte tenu de l’expansion forte et continue des marchés de la consommation vivrière ou autre (pharmaceutique ou paramédicale), les activités de production contrôlée des bioressources aquatiques se développent avec rapidité depuis une trentaine d’années, s’additionnent et même se substituent dans certains cas aux activités de captures, donc de prélèvement dans le milieu. Devant cette expansion, les chercheurs de l’ISMER œuvrent dans plusieurs secteurs clés pour répondre aux impératifs générés par la diminution des stocks naturels de poissons et autres espèces marines : 1) la production aquacole ; 2) la connaissance des conditions critiques explicatives du maintien de la biodiversité autour des sites aquacoles ; 3) le développement de bioproduits tirés des ressources marines et la valorisation de la biomasse marine.
L’étude de la structure des assemblages d’invertébrés benthiques est une approche courante pour évaluer les impacts environnementaux, comme ceux liés à une production aquacole ou aux activités de pêche. Le développement d’indicateurs de santé de l’écosystème est un thème central des préoccupations des chercheurs de l’ISMER. En effet, les peuplements benthiques, en raison de la sédentarité des organismes qui les composent, sont considérés comme de bons indicateurs de cet état de santé. Les structures physiques installées dans le milieu pour la culture d’organismes (bivalves, poissons) influencent les communautés benthiques, d’une part, en modifiant la dynamique hydrosédimentaire, et, d’autre part, en agissant comme récif artificiel. De plus, les bio-dépôts produits et rejetés par les organismes cultivés accroissent l’eutrophisation et altèrent les processus biogéochimiques, en modifiant les flux à l’interface eau-sédiment ainsi que la composition des assemblages endofauniques. Le changement de communauté benthique aura aussi un effet sur le fonctionnement de l’écosystème dans son ensemble. Dans un contexte de développement durable, il importe donc de qualifier et de quantifier l’influence de l’aquaculture sur l’environnement, domaine auquel s’intéressent les chercheurs de l’ISMER.
Exploration et exploitation des ressources fossiles sous-marines
L’exploration et l’exploitation des hydrocarbures en milieu marin au Québec est régulièrement sujet de débat, sinon de controverse. Même s’il existe présentement un moratoire dans ce domaine, de nombreux acteurs politiques, économiques et industriels militent en faveur de l’émergence à court ou moyen terme d’une nouvelle filière d’extraction des hydrocarbures dans le golfe du Saint-Laurent (GSL). Des évènements comme la catastrophe Deepwater Horizon dans le golfe du Mexique, en 2010, rappellent que ces activités présentent des risques sérieux dans un milieu aussi fermé que le golfe du Saint-Laurent.
Il apparaît qu’une réflexion importante sur l’état des connaissances océanographiques doit être entreprise. Une étude environnementale stratégique (EES) spécifique au Saint-Laurent (bassins d’Anticosti, de Madeleine et de la baie des Chaleurs), commandée par le gouvernement du Québec, a identifié de nombreuses lacunes dans ces connaissances. Ces lacunes devraient être comblées afin d’assurer une gestion responsable et durable des activités d’exploration ou d’exploitation des hydrocarbures en milieu marin dans les secteurs visés du golfe du Saint-Laurent.
Dans ce contexte, les travaux des chercheurs de l’ISMER dans les différents domaines d’expertise permettront de combler les lacunes identifiées. Dans le domaine de la biologie, il s’agira d’identifier et de cartographier les communautés biologiques. En géologie, on visera à caractériser la nature des fonds marins, à la surface des sédiments et dans les couches plus profondes, à l’aide d’échosondage et de sismique-réflexion. Grâce à des observations sur le terrain (radars à haute fréquence, courantomètres, balises dérivantes), les chercheurs en océanographie physique visent à améliorer la modélisation de la circulation hydrodynamique dans le golfe, afin de prévoir le devenir d’éventuelles nappes de pétrole. On s’attachera particulièrement aux conditions hivernales, qui restent très mal connues dans le golfe du Saint-Laurent. En chimie, on travaillera au développement d’outils performants permettant d’identifier les sources (naturelles ou anthropiques) d’hydrocarbures, sur les mécanismes de dégradation de ces hydrocarbures en milieu froid, encore peu étudiés, et sur le comportement du méthane dans la colonne d’eau.
Nous joindre
ISMER
310, allée des Ursulines, C.P. 3300
Rimouski (Québec) G5L 3A1
CANADA
Station aquicole
981, rue Marconi
Rimouski (Québec) G5M 1L7
CANADA