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La Syrie d’avant la guerre civile, par Fernande Fournier

MM. Yves Dion et Velitchko Velikov ont eu l’opportunité, en 2009, de visiter la Syrie et ses trésors historiques, avant la terrible guerre destructrice qui, depuis 2011 ravage le pays. Ces deux professeurs retraités de l’UQAR, en économie et en géographie, ont présenté le 31 mars 2017 une conférence sur La Syrie d’avant la guerre civile. Leurs propos étaient accompagnés d’images de plusieurs lieux marquants. Parmi la centaine de participants à cette conférence, quelques expatriés syriens, accueillis au Bas-Saint-Laurent, étaient présents.

Les conférenciers Yves Dion et Velitchko Velikov.

Au cours de leur séjour de 2009, les deux conférenciers ont visité des villes très anciennes et riches d’histoire. C’est en Mésopotamie que se sont développées les premiers signes de l’agriculture, de l’écriture et de l’urbanisation. Cette région est située dans le Croissant fertile, entre le Tigre et l’Euphrate.  Elle correspond en grande partie à l’Irak actuel, mais aussi à une partie de la Syrie.

Débutons notre voyage par le site archéologique de Mari, situé à l’extrême sud-est de la Syrie. Mari, ville concentrique, est surtout connue pour son palais royal datant du IImillénaire avant Jésus-Christ.  Grâce aux fouilles archéologiques entreprises depuis 1933, 25 000  tablettes, écrites en akkadien, ont été retrouvées dans les archives royales.  Déjà à l’Antiquité, un système d’irrigation, avec des digues et des canaux, permettait la fourniture en eau et la mise en culture de terres alluviales fertiles. Cette ville a été détruite par le feu en 1758 avant Jésus-Christ.

Dans la région de Khabour, affluent du fleuve Euphrate, le sol est aussi d’une extrême richesse.  Le site de Tell Beydar était doté d’installations sanitaires, avec douches, datant de 2 500 ans avant J.-C.

Le palais royal d’Ebla

À Ebla, grande civilisation du nord-ouest, les fouilles ont permis de mettre au jour 17 000 tablettes d’argile gravées en éblaïte, un dialecte local. Par ailleurs, c’est à Ougarit qu’on a retrouvé le premier alphabet complet connu (alphabet ougaritique). Ougarit était reconnue comme le carrefour des grandes langues parlées au Moyen-Orient.

Poursuivant leur voyage à Amrit, les conférenciers nous ont fait visiter un site archéologique phénicien. Vers 330 avant J.-C., le roi Alexandre le Grand contrôlait presque toute la Méditerranée. La ville d’Apamée fut d’ailleurs fondée par un de ses généraux Séleucos (300 avant J.-C.). Puis Apamée est devenue une ville romaine. Un recensement qui eut lieu en l’an 6 après J.-C. y dénombra 117 000 habitants. On retrouve à cet endroit plusieurs mosaïques romaines.

Quant à Palmyre, c’est une oasis du désert de Syrie. Cette ville antique a connu une période d’or et une vigueur commerciale en raison de sa situation sur la route de la soie.

À Bosra, les Nabatéens, Romains, Byzantins et Ommeyyades ont tous laissé des vestiges dans la ville.  D’ailleurs, le théâtre romain contient 12 000 places.  C’est aussi à Bosra que Mahomet  y aurait rencontré le moine Bahira.

La ville d’Alep, située dans le nord-ouest du pays, est comparée à Alexandrie en Égypte.  C’était un foyer culturel, un lieu d’ouverture, d’échanges d’idées, de cohabitation en plus d’être une jonction politique et commerciale.  Les souks d’Alep sont imposants.  On y achète, entre autres, le fameux savon d’Alep. On compte aussi à Alep des églises, des mosquées et des minarets d’une rare envergure.

Damas, la capitale de la Syrie, serait la plus vieille ville au monde, encore existante et toujours habitée (IIIe millénaire avant J.-C.).  Elle a connu l’influence de nombreuses civilisations qui y ont laissé des traces.

En 1920, la Syrie fut placée sous mandat français jusqu’à son indépendance en 1946.  Depuis, la Syrie a connu une succession de coups d’État.  L’accession de Hafez el-Assad à la présidence de la Syrie a eu lieu en 1970 et, à sa mort en 2000, c’est son fils Bachar el-Assad qui a repris le pouvoir.

Depuis le déclenchement de la guerre civile, de nombreux monuments inestimables ont été détruits ou ont subi des dommages. Parmi ceux-ci figurent des monuments classés au Patrimoine mondial de l’humanité.

MM. Dion et Velikov ont terminé leur conférence en mentionnant que tout au long de leur séjour en 2009, ils ont été touchés par l’accueil, la chaleur et la tolérance du peuple syrien, malheureusement déchiré par la guerre civile depuis 2011.

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