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LECTURE : Un livre sur le bilinguisme, par Mario Bélanger

Le Québec reçoit 45 000 nouveaux immigrants par année, et plus de 80 % de ces nouveaux citoyens s’implantent dans la région de Montréal. Les régions sont quand même de plus en plus concernées par le phénomène, et on voit y arriver d’un peu partout des gens qui n’ont pas le français comme langue maternelle. Dans les écoles, le pourcentage d’écoliers qui s’expriment d’abord dans une autre langue que le français est en augmentation. Il serait déjà à 40 % dans les écoles primaires et secondaires de la région montréalaise. Tout ça pour dire la pertinence de ce petit livre de 190 pages dont il est question ici.

Mme Agathe Tupula Kabola, orthophoniste et auteure du livre Le bilinguisme, un atout dans son jeufait un état de la situation et propose des conseils pour une éducation bilingue réussie. Elle donne plusieurs exemples typiques et s’intéresse aussi aux troubles potentiels du langage bilingue.

Bien sûr, les cas sont très variés, selon l’intérêt de chaque individu, les convictions de la famille, le contexte de l’apprentissage, la qualité des modèles qui interviennent, le temps d’exposition, la résonnance émotive de chaque langue apprise, etc. « Un enfant est rarement exposé à deux langues de façon égale », explique l’auteure.

En résumé, les études démontrent que le bilinguisme donne de nombreux avantages à un enfant, sur les plans éducatif, culturel ou économique. Par contre, « on ne peut acquérir adéquatement une langue seconde que si elle s’ancre dans une langue maternelle bien maîtrisée. » 

Selon les recherches, abandonner la langue originale de la famille pour la langue seconde apprise à l’école peut amener des difficultés scolaires. Mieux vaut mettre en valeur les deux langues pour le développement harmonieux de l’enfant. Se débrouiller dans deux langues pour un enfant stimule généralement « l’originalité et la flexibilité de la pensée ».

Aussi, pour bien apprendre une langue, il serait préférable de concentrer les heures d’apprentissage plutôt que de la saupoudrer.

Malheureusement, la question des conséquences du bilinguisme français-anglais est très peu abordée dans cet ouvrage. C’est pourtant un enjeu sociopolitique crucial au Québec. D’ailleurs, moins de 10 % des immigrants transmettent réellement leur langue familiale à la deuxième génération. Très souvent, la langue d’usage à la maison devient le français… ou l’anglais!

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