Près de la petite ville de Caripe, dans le nord-est du Venezuela, on retrouve les plus grandes et les plus longues grottes de ce pays. Elles furent découvertes en 1799 par l’explorateur allemand Alexander von Humboldt. On y retrouve des stalagmites et des stalactites très ouvragées auxquelles l’imagination des visiteurs a donné des noms évocateurs d’animaux, de plantes ou d’humains.
Toutefois, ce qui en fait une attraction fort prisée dans la région, allant jusqu’à lui donner son nom, ce sont surtout les oiseaux qui y habitent : plus de 15 000 guacharos des cavernes! Cet oiseau nocturne, dont les ailes ont une envergure d’un mètre, a un comportement fort similaire aux chauves-souris : ils sont aveugles et se dirigent par écholocalisation. À noter aussi qu’ils sont monogames et que les deux parents se partagent les tâches pour s’occuper des rejetons.
À la tombée de la nuit, la sortie des oiseaux de ces grottess est très bruyante et si impressionnante que le grand cinéaste Alfred Hitchock a enregistré ces cris pour son film Les Oiseaux. Nous avons assisté, dans la pénombre, à ce spectacle assourdissant. Les oiseaux vocalisent en groupe pendant près d’une heure à l’embouchure des grotte avant de s’envoler, réintégrant leur caverne vers 4 h du matin, après s’être nourri de fruits. Exclusivement frugivores, ils avalent les fruits entiers et expulsent ainsi une quantité impressionnante de guano (excréments d’oiseaux), qui s’amoncelle dans les cavernes.
Le lendemain matin, nous sommes retournés sur les lieux et avons pénétré dans une énorme caverne accompagnés d’une guide équipée d’un fanal au naphta et d’une lanterne éclairant seulement le sol, car la lumière dérange les oiseaux. C’est donc un peu à tâtons que nous avons parcouru en deux heures les 1200 mètres de galeries accessibles aux visiteurs, sondant le sol du bout du pied, allant parfois jusqu’à ramper pour avancer. Interdit aux claustrophobes!
Il va sans dire que les photos sont interdites dans la partie habitée par les Guacharos. Nous n’avons pu prendre des photos qu’aux endroits où il n’y avait pas d’oiseaux, soit à l’entrée de la grotte ou encore là où les rétrécissements de la galerie rendaient l’accès impossible aux oiseaux.
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