Une équipe de recherche en psychologie mène une étude sur les questionnements identitaires de genre à l’adolescence. Un portrait des besoins des jeunes et de leurs parents sera réalisé afin d’améliorer la formation des intervenantes et des intervenants du Bas-Saint-Laurent.

Les demandes de transition de genre chez les adolescentes et les adolescents ont bondi en quelques années dans les pays industrialisés, observe la professeure en psychologie Marie-Josée Tremblay. « C’est exponentiel. On définit la dysphorie de genre par une détresse cliniquement significative associée à une incongruence entre le genre vécu ou ressenti et le sexe assigné à la naissance. Cette souffrance peut entraîner des conséquences majeures dans toutes les sphères de la vie des personnes qui y sont confrontées. Toutefois, certains jeunes peuvent présenter des questionnements de cette nature qui sont transitoires ou développementaux, ce qu’il faut départager du diagnostic de dysphorie. »

C’est afin de développer des moyens d’adaptation, de prévention, d’évaluation et d’intervention que la professeure Tremblay mène un projet de recherche de concert avec le CISSS du Bas-Saint-Laurent. Le professeur en sciences infirmières, Simon Ouellet, la coordonnatrice des services intégrés enfance-jeunesse-famille Julye Letarte et la gestionnaire DPJ-PJe Julie Tudeau, toutes deux du CISSSBSL, participent à cette initiative. Marie-Océane Lavoie, Geneviève Landry-Bélanger, Flavie Paquin-Chabot et Michaël Dufour, qui étudient au baccalauréat en psychologie, font aussi partie l’équipe de recherche de la professeure Tremblay.

En plus d’une revue des guides cliniques sur les questionnements identitaires de genre à l’adolescence, l’étude vise à brosser un portrait des adolescentes et des adolescents concernés au Bas-St-Laurent. « La collaboration du CISSSBSL, mais aussi des Centres de services scolaire et du Collège Notre-Dame, est précieuse pour mener à bien ce projet. Nous allons également identifier les facteurs de risque et de protection à l’égard de la santé mentale de ces adolescentes et adolescents. De plus, nous allons définir les besoins de support et de formation pour les intervenantes et les intervenants auprès des jeunes et la création d’un guide des ressources actualisé est en cours », précise la professeure Tremblay.

Un questionnaire à l’attention des adolescentes et des adolescents qui sont interpellés au sujet de leur identité de genre est en ligne afin de brosser un portrait de la situation au Bas-Saint-Laurent. L’identité des personnes répondantes et leurs réponses seront gardées confidentielles. Le même exercice est mené auprès des parents et des intervenantes et intervenants de la région. Les personnes intéressées à participer à l’étude sont invitées à écrire à uqar.identite@gmail.com.

Enseignant au secondaire et aussi étudiant au baccalauréat en psychologie, Michaël Dufour a obtenu une bourse de 5000 $ des Fonds de recherche du Québec pour prendre part à la recherche. « Ce projet me permet de mettre en pratique tout le contenu que nous voyons au baccalauréat en psychologie. C’est aussi une occasion de voir la portée des études que nous faisons dans ce domaine, ce qui est également très motivant pour moi. Ces expériences sont vraiment enrichissantes et nourrissent déjà le professionnel que je souhaite devenir. »

Le projet de recherche va se poursuivre au cours des prochains mois. La revue des guides cliniques sera présentée lors du 9^e Congrès mondial des infirmières et infirmiers de l’espace francophone à Lausanne, en juin prochain, et soumise au congrès de la Société québécoise de recherche en psychologie ce printemps.