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L’influence du dialecte gallo sur les Québécois, par Mario Bélanger

On dit souvent que les premiers ancêtres des Québécois, au 17e siècle, provenaient de Normandie. C’est vrai, mais plusieurs sont sans doute arrivés aussi de Haute-Bretagne, une zone située au sud de la Normandie et à l’est de la Bretagne« bretonnante», avec Rennes comme capitale. Dans cette région, on parlait la langue gallèse, plus communément dénommée le gallo.

Avant la Révolution française, en 1789, existaient en France plus d’une vingtaine de dialectes régionaux, assez différents les uns des autres. Plusieurs de ces dialectes avaient quand même de nombreux points en commun, de par leur origine romane. Le français parisien et le dialecte angevin, avec La Pléiade, se sont par la suite imposés dans toute la France.

La variété de la langue française qui s’est développée au Québec depuis 400 ans a été influencée à l’origine non seulement par le dialecte parlé à Paris (le francien) ou à Rouen (le normand), mais aussi par celui utilisé dans la région de Rennes (le gallo). D’ailleurs, de nombreux marins et aventuriers provenaient de cette région, notamment Jacques Cartier, né à Saint-Malo.

Pour s’en rendre compte, il s’agit de parcourir les pages d’un petit ouvrage intitulé : Gallo et galloïsmes, le français tel qu’on le parle en Haute-Bretagne, écrit par Daniel Giraudon et illustré par Nono (Éditions Skol Vreizh, 2012). (Merci à Jean-Michel Bergougniou de m’avoir fait découvrir ce livre!) De nombreuses tournures propres à l’expression québécoise d’hier et d’aujourd’hui font tout naturellement partie du vocabulaire de ce dialecte. Des preuves ? En voici une vingtaine…

Où est-ce que tu restes ? (habiter) / Attends un brin (un peu) / Tirer les vaches (traire) / Asteure (maintenant) / Ça va-ti…? (Est-ce que ça va?) / V’là ti pas… (Ne voilà t’il pas…) / Tu cré-ti que… (Crois-tu que…) / Itou (aussi) / C’est bien de même (comme ça) / Du bouâs (bois) / Keudre (noisetier, comme dans l’île aux Coudres) / Hier au soir (hier soir) / À matin (Ce matin) / Le fils à Louis (de Louis) / Avri (avril) / Un beau costume su’l dos (sur lui) / Bin du monde (beaucoup de gens) / Une barouette (brouette) / Licher (lécher) / Fére (faire) / Crère (Croire) / Oyousque… (Où est-ce que…) / Histouères (histoires).

Voulez-vous bien me dire oyous qu’on aurait pêché tout ça ?

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