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Mieux comprendre la sensibilité des écosystèmes nordiques au réchauffement climatique

L’année 2024 a été la plus chaude enregistrée sur Terre avec un réchauffement moyen de 1,6 °C. De telles conditions nous rappellent qu’il devient urgent de mieux comprendre les effets du réchauffement sur les écosystèmes nordiques qui se réchauffent de 2 à 4 fois plus rapidement que le reste de la planète. Une recherche publiée récemment dans la revue Communications Earth & Environment a utilisé une méthode basée sur le savoir d’expertes et d’experts pour s’attaquer à cette question pour laquelle les données empiriques manquent.

Pas moins de 36 membres du Centre des études nordiques (CEN), dont plusieurs sont issus de l’UQAR, ont pris part à cette étude d’envergure. « L’objectif était de rassembler des expertes et des experts des milieux nordiques afin de générer des synthèses transversales et multidisciplinaires des connaissances sur le gradient nordique couvert par le CEN depuis sa création, en 1961 », indique la coordonnatrice de BORÉAS, assistante coordonnatrice du CEN et également coautrice de l’étude, Éliane Duchesne.

Intitulée Expert elicitation of state shifts and divergent sensitivities to climate warming across northern ecosystems, la recherche a été publiée l’automne dernier. Les professeurs Dominique ArseneaultDominique Berteaux (Chaire de recherche du Canada en biodiversité nordique), Joël BêtyGuillaume de Lafontaine (Chaire de recherche du Canada en biologie intégrative de la flore nordique) et Madeleine-Zoé Corbeil-Robitaille qui étudie au doctorat en biologie ont cosigné l’article.  

Alors qu’on observe une rapide augmentation des températures sur Terre, la recherche lève le voile sur ce changement qui touche l’intégrité des écosystèmes nordiques. L’équipe a notamment évalué les impacts du réchauffement sur le pergélisol, les tourbières, les lacs, le couvert neigeux, la végétation et les vertébrés sur un gradient latitudinal de 3700 km dans le nord-est de l’Amérique du Nord. Elle a en outre réalisé des projections en se basant sur une augmentation théorique de la température annuelle moyenne de l’air de 5 °C.

« Nos travaux indiquent que des transformations majeures sont susceptibles de se produire dans les écosystèmes exposés au réchauffement, mais à des échelles de temps très variables, allant de 10 à plus de 100 ans », explique Joël Bêty, le directeur adjoint du CEN qui a co-dirigé l’étude multidisciplinaire. « Les temps de réponse diffèrent selon les composantes biophysiques et selon les latitudes, ce qui devrait se traduire par une restructuration et une perte d’intégrité des écosystèmes. On peut donc s’attendre à l’émergence d’assemblages de lacs, de tourbières ainsi que de communautés végétales et animales qui n’existent pas dans les paysages nordiques actuels. »

Il est possible de lire l’article Expert elicitation of state shifts and divergent sensitivities to climate warming across northern ecosystems sur le site de la revue Communications Earth & Environment. Mentionnons que ce projet de recherche fait partie de l’axe 4 – Chantier Gradient Nordique de la programmation scientifique du Centre d’études nordiques.

Pour nous soumettre une nouvelle : communications@uqar.ca