Étudiantes à la maîtrise en sciences infirmières, Marie-Eve Gagnon et Anne-Marie Carreau-Boudreau ont toutes deux mérité une bourse pour leur projet de recherche dans le domaine de la polypharmacie. Sous la direction de la professeure Caroline Sirois, Marie-Eve a obtenu une bourse du Fonds de recherche du Québec – Santé (FRQS) et Anne-Marie une bourse des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) pour prendre part à des projets de recherche financés de professeurs dans le domaine de la santé.

Marie-Eve Gagnon peut s’estimer heureuse puisqu’il s’agit de la première détentrice de diplôme professionnel de l’Université à obtenir une bourse du FRQS. Ce programme vise à encourager les professionnels de la santé à acquérir une formation en recherche dans le cadre d'un programme universitaire de maîtrise ou de doctorat. « Les concours sont très compétitifs, nous sommes vraiment très heureux que Marie-Eve l'ait obtenue », mentionne la professeure Caroline Sirois.

Phénomène très peu connu au Québec pour lequel les données sont inexistantes, son projet de recherche s’intitule Polymédication et diabète : une réalité bénéfique ou nocive pour l’individu âgé? « On souhaite en arriver à faire des balises pour des traitements optimaux », précise Marie-Eve. « On parle du quart de la population âgée de plus de 65 ans qui est atteinte de diabète ». Ayant travaillé ce sujet comme auxiliaire de recherche avec la professeure Sirois, Marie-Eve est titulaire d’une bourse des IRSC visant à souligner le mérite des étudiants qui poursuivent des études de maîtrise dans un domaine lié à la santé et a également obtenu une bourse du Conseil professionnel de Diabète Québec en 2014.

« J’ai commencé comme auxiliaire de recherche et la professeure Sirois m’a encouragée à poursuivre ce sujet à la maîtrise. J’ai un très fort sentiment d’appartenance à l’UQAR. J’aimerais peut-être devenir chargée de cours », indique Marie-Eve. Celle-ci reviendra de son congé de maternité pour poursuivre ses études au 2e cycle à l’automne. La bourse du FRQS lui permettra de se consacrer à ses études à temps plein.

Forte de sa bourse des IRSC, Anne-Marie Carreau-Boudreau débutera son projet de maîtrise à l’automne. Intitulé La gestion efficace de la polymédication chez les personnes âgées: une étude descriptive des mesures actuelles de prévention des effets indésirables, son projet est d'actualité, considérant le vieillissement de la population et la recrudescence des maladies chroniques. Sa pertinence réside dans le but ultime de l'aspect préventif.

« En tant que professionnelles de la santé, les infirmières peuvent agir comme pivots auprès des clientèles âgées plus vulnérables et participer à des activités de prévention et de collaboration à la bonne gestion médicamenteuse », précise Anne-Marie. « Comme les conséquences sont dispendieuses pour le système de santé, l’éducation pourrait permettre aux individus de conserver leur autonomie et de prévenir la détérioration de l’état général en pouvant demeurer plus longtemps à domicile. »

Débutant à l’automne, son projet de maîtrise vise à faire une étude descriptive mettant en lumière les connaissances actuelles dans le domaine de la prévention des effets indésirables reliés à la polymédication chez la clientèle aînée dans les urgences. Son projet se réalisera à l’Urgence de l’hôpital de Saint-Georges.

Par son projet, elle souhaite également prévenir les conséquences évitables associées à la gestion inadéquate de la polymédication. La prévention pourrait permettre éventuellement d’éviter les relocalisations prématurées et les conséquences individuelles pour les usagers qui possèdent un profil pharmacologique lourd. De plus, il s’en suivrait possiblement une responsabilisation, tant chez les professionnels, prescripteurs ou non, que chez les usagers, dans une visée collaborative, comme objectif ultime de favoriser la bonne gestion des médicaments.  

Cela reflète bien son objectif de carrière : « J’aimerais travailler pour l’INSPQ. Bâtir des projets, des outils, pour conscientiser les gens et les professionnels. »