Une quarantaine de chercheurs du Centre de recherche sur le développement territorial (CRDT) et de diverses universités, dont neuf de l’UQAR, estiment que les coupures dans les institutions de développement régional, comme les conférences régionales des élus et les centres locaux de développement, fragilisent les régions et auront des impacts plus importants que la seule disparition de ces structures.

Les chercheurs du CRDT ont déposé leur mémoire à la Commission des Finances publiques le 10 février dernier. En plus de la perte d’emplois et d’expertises, la disparition et l’affaiblissement des institutions régionales « menacent les apprentissages collectifs et les moyens d’intervention développés par les acteurs locaux et régionaux depuis 40 ans », soulignent les auteurs du mémoire.

Titulaire de la Chaire de recherche du Canada en développement régional et territorial, la professeure Marie-José Fortin estime que le gouvernement du Québec devrait adopter une approche d’innovation sociale mobilisant les potentiels et les savoirs collectifs présents en région au lieu d’aller de l’avant avec son projet de loi 28.

« La mise en relation d’acteurs issus de toutes les sphères d’activité et des intervenants socioéconomiques des régions devrait être envisagée afin de réaliser des projets pilotes en co-construction avec les acteurs régionaux. Plutôt que d’affaiblir les régions, il faut leur donner les moyens de poursuivre sur leur lancée, avec de nombreux projets concrets, et de participer au développement du Québec », indique Mme Fortin.

Le CRDT propose, en outre, de mettre à contribution les centres de recherches universitaires spécialisés dans les politiques publiques et la gouvernance territoriale afin de développer des dispositifs institutionnels innovants.

Réunissant 55 chercheurs et experts dans plusieurs domaines liés au développement régional et territorial, le CRDT a pour mission de produire, de valoriser et de partager la connaissance à l’égard des réalités du développement territorial dans les régions non-métropolitaines.