Le professeur en sciences de la gestion Yan Castonguay a récemment effectué un séjour en Finlande afin de rencontrer des experts derrière l’un des systèmes d’innovation les plus performants au monde.

Le professeur de l’UQAR mène une recherche comparative entre les modèles d’innovation finlandais et québécois. « Depuis plusieurs années, de nombreuses décisions politiques sont prises par les gouvernements canadien et québécois afin de créer un système national d’innovation incitant les entreprises à innover », indique M. Castonguay.

Or, malgré la mise en place de ressources pour soutenir l’innovation et le développement des affaires des entreprises, ces dernières méconnaissent ces ressources. « Il est donc important d’améliorer notre système national d’innovation en s’inspirant des meilleures pratiques mondiales afin de rapprocher davantage ces acteurs, estime le professeur Castonguay. Selon l’ICEG European Center (2011), le système d’innovation finlandais est l’un des plus performants au monde. Ce pays a créé un environnement favorisant le rapprochement entre les acteurs économiques de manière à stimuler l’innovation des entreprises. »

C’est en août dernier que le professeur Castonguay a rencontré les principaux acteurs du système d’innovation de Finlande dans le cadre d’une recherche visant à identifier les meilleures pratiques et à comparer les modèles finlandais et québécois. En partenariat avec les universités et le milieu des affaires, le gouvernement finlandais a mis en place des organisations, nommées SHOKs, qui ont pour objectif de permettre aux entreprises et aux chercheurs de travailler directement ensemble.

« À l’intérieur de ces SHOKs, les entreprises et les chercheurs innovent dans le but de comprendre la clientèle et surtout de développer un marché commun. Pour réaliser cela, ils ont dû modifier leur approche en travaillant davantage sur des innovations tirées – pull – basées sur le développement de marché plutôt que des innovations poussées – push – basées sur l’avancement de technologie », explique le professeur en sciences de la gestion.

La multinationale en télécommunication NOKIA a récemment changé sa stratégie d’entreprise et s’est départi de plusieurs actifs basés sur la technologie matérielle (hardware) afin d’adopter cette nouvelle approche, note le professeur Castonguay. « Je souhaite que les résultats de cette recherche fourniront des pistes de réflexion afin d’améliorer les décisions politiques liées à la collaboration entre les acteurs du système d’innovation québécois », conclut-il. Les premiers résultats de cette recherche seront présentés dans le colloque sur les Écosystèmes d’innovation en région éloignée: enjeux de développement pour le Québec à l’ACFAS en mai prochain.