Diplômé en administration, Jérôme Fournier s’est inscrit à la maîtrise en gestion de projet afin de contribuer au développement économique de sa région d’origine, le Bas-Saint-Laurent. Dans le cadre de sa maîtrise, il a établi les conditions qui favorisent la réalisation de projets socioéconomiques dans la MRC des Basques, au Bas-Saint-Laurent.

« La MRC des Basques présente un portrait socioéconomique dévitalisé : faible densité de population, population vieillissante, exode des jeunes, revenu disponible par habitant parmi les plus faibles au Québec, difficulté à attirer de jeunes familles, etc.  Or, il est connu que le développement social et économique peut s’effectuer par la réalisation de projets. Je me suis donc intéressé aux conditions d’émergence pour la réalisation des projets dans la MRC des Basques», explique le chercheur originaire de Saint-Simon-de-Rimouski.

Sous la direction du professeur spécialiste des systèmes d’information et de décision en gestion de projet Bruno Urli, Jérôme Fournier a sondé plus de 125 entreprises de la MRC des Basques afin d’évaluer 25 conditions qui influenceraient la mise sur pied des projets. « Des répondants de tous les secteurs d’activité ont participé à l’étude. Nous avons pris en compte des variables comme le contexte socioéconomique, les politiques gouvernementales, la main-d’œuvre, le réseautage, la planification et l’évaluation du projet, etc. Puis, nous avons établi un parallèle avec les différentes phases d’avant-projet, soit la génération des idées, l’incubation et la conception », souligne M. Fournier. 

L’analyse des résultats dégage six grands facteurs permettant l’émergence des projets, à savoir, l'entrepreneuriat, le démarrage du projet, la main-d'œuvre du projet, la consolidation du projet, la recherche d'appuis et les considérations environnementales. « La dimension entrepreneuriale réfère à l’esprit d’innovation, mais aussi à la capacité de poser les actions nécessaires pour concrétiser une idée. Cette condition d’émergence est intimement liée à la deuxième, qui consiste à l’organisation du travail dans l’entreprise propice pour réaliser le projet », précise M. Fournier

Les autres facteurs déterminants incluent la disponibilité d’une main-d’œuvre qualifiée, le financement disponible, les liens d’affaires et la gestion des risques (consolidation du projet), les partenaires et les parties prenantes (recherche d’appui) et enfin, la disponibilité des ressources naturelles (considérations environnementales).

« L’étude visait à définir des facteurs clés qui favorisent l’émergence de projet. Si une condition n’est pas remplie, cela ne signifie pas nécessairement qu’un projet ne se réalisera pas. À preuve, près des deux tiers des répondants représentent des entreprises de moins de cinq employés et qui ont peu de ressources humaines pour mettre en place une équipe de projet (organisation du travail). Malgré cela, ces entreprises réalisent des projets. Il faut donc voir ces critères comme une liste de contrôle à utiliser en fonction des caractéristiques propres aux entreprises et des projets à réaliser, surtout dans une région qui en a bien besoin », conclut M. Fournier.