Une météorite serait à l’origine de la formation du cratère du Corossol, un cratère de 4 kilomètres situé à plus de 40 mètres de profondeur au large de la Ville de Sept-Îles, selon les recherches d’une équipe de scientifiques dont fait partie le professeur en géologie marine Guillaume St-Onge, de l’UQAR-ISMER.

Avec ses collègues Patrick Lajeunesse et Jacques Locat, de l’Université Laval, Mathieu J. Duchesne, de la Commission géologique du Canada, Michael Higgins, de l’Université du Québec à Chicoutimi et Joseph Ortiz, de l’Université Kent State, le professeur St-Onge s’est intéressé à ce cratère sous-marin dont la taille est inhabituellement petite pour un astroblème.

« Ce cratère sous-marin très bien préservé est caractérisé par un noyau central surélevé et des anneaux concentriques ayant une morphologie et une géométrie semblables à celles des cratères d’impact complexes observés sur Terre ou d’autres planètes comme Mars et la Lune», explique le titulaire de la Chaire de recherche du Canada en géologie marine. « Une origine impliquant un impact météoritique est aussi suggérée par un fragment de roche échantillonné à sa surface montrant, sous le microscope, des traces de fusion et des structures produites par un choc », ajoute le professeur St-Onge.

Tenant son nom d’un navire de la flotte du Roi Louis XIV qui s’est échoué au large de Sept-Îles en 1693, le cratère de Corossol se serait formé il y a des millions d’années. « L’âge absolu de cet astroblème n’est pas encore connu, mais son contexte géologique indique qu’il s’est formé longtemps après le milieu de l’Ordovicien – il y a 470 millions d’années – et avant les grandes glaciations du Quaternaire, il y a 2,6 millions d’années », précise le professeur Lajeunesse du Département de géographie de l’Université Laval.

Cette estimation de l’âge du cratère de Corossol a été effectuée en se basant sur la présence de traces d’érosion fluviatile observées sur les flancs extérieurs de la structure, ce qui implique que le cratère ait été formé avant une période de bas niveau marin antérieure aux grandes glaciations quaternaires. Fruit de plusieurs missions en mer à bord du N/R Coriolis II financées par le Conseil de recherches en sciences naturelles et génie du Canada (CRSNG), l’équipe de chercheurs québécois et américain a réalisé ses travaux sur le cratère en utilisant des techniques de sondage bathymétrique et géophysique à haute résolution. Cette découverte vient d’être publiée dans la revue internationale Meteoritics and Planetary Science.