L’artiste et professeur en sciences de l’éducation Roger Langevin a récemment réalisé une sculpture monumentale qui dénonce le phénomène de l’intimidation. Intitulée L’esseulée, cette œuvre produite en douze exemplaires est en voie d’être implantée dans autant de municipalités du Québec.

La sculpture a été commandée, au départ, par un mécène anonyme qui a été touché par la disparition de la jeune  Marjorie Raymond, cette Annemontoise victime d’intimidation qui a mis fin à ses jours en 2011. « L’étincelle est venue du fait que ma propre fille a été victime d’intimidation dans sa jeunesse. Et ce n’est qu’à l’âge de 39 ans qu’elle m’en a parlé. C’est en pensant à elle que j’ai réalisé la maquette de  L’esseulée dans mon ancienne maison de Mont-Laurier, près de la chambre où ma fille a dû pleurer des années auparavant durant ses études secondaires. »

L’œuvre représente les trois composantes de toutes situations d’intimidation : un intimidateur, un témoin et une victime. « L’intimidation est sans doute le pire fléau social de l’heure chez nos jeunes. Je souhaite que L’esseulée soit un rappel constant d’une lutte à faire contre l’intimidation. J’y vois ma petite contribution d’artiste à la défense d’une cause noble », indique le professeur Langevin.

C’est au parc Richelieu de Mont-Joli que la première sculpture de L’esseulée a été inaugurée l’automne dernier. L’œuvre a été léguée à la Ville de Mont-Joli par le donateur à l’origine de la sculpture. Douze exemplaires de la sculpture, réalisés par une équipe d’artisans dont un étudiant à l’UQAR, Steeve Gendron, ont été aménagés dans les villes de Mont-Laurier (parc Bilodeau-Pellerin) et LaSalle (école secondaire Cavalier-de-LaSalle) et d’autres le seront sous peu à Sainte-Adèle (parc Claude-Henri-Grignon), à Fermont et à Saint-Lambert.

Des pourparlers sont en cours en ce qui a trait aux six autres exemplaires. « Par respect à ce que l’on appelle en art la Loi des douze originaux, il n’y aura pas plus de douze copies de cette même œuvre », conclut M. Langevin.