Dans les bandes dessinées Paul, le bédéiste Michel Rabagliati relate les aléas de la vie de son personnage principal et alter ego depuis sa jeunesse jusqu’à l’âge adulte. Dans le cadre de son mémoire de maîtrise en lettres, Myriam Côté se penche sur les étapes de l’apprentissage du héros qui mènent à son entrée dans le monde des adultes.

Le récit de formation est central dans l’œuvre de Michel Rabagliati. C’est à ce sujet que s’intéresse Myriam Côté dans son mémoire de maîtrise. Elle compte étudier quatre tomes de la série Paul qui, selon son hypothèse, forment un cycle qui emprunte au récit de formation traditionnel, mais, surtout, qui le reconfigure. L’étudiante souhaite démontrer qu’au-delà des apprentissages particuliers que fait Paul durant quatre tomes qu’elle a choisi d’étudier, une reconfiguration du récit de formation traditionnel se produit progressivement. « Ultimement, à la fin du cycle constitué des albums Paul a un travail d’été, Paul en appartement, Paul à la pêche et Paul au parc, le narrateur apprendrait ce qui constitue le propre de sa création et nous livrerait un art poétique de la représentation du collectif en bande dessinée », explique-t-elle.

(Illustration : courtoisie de Michel Rabagliati)(Illustration : courtoisie de Michel Rabagliati)Myriam Côté avoue avoir choisi d’explorer ce sujet pour son mémoire, car les bandes dessinées la passionnent depuis longtemps. « La série Paul m’a particulièrement marquée, parce qu’elle met en scène des moments de la vie quotidienne en faisant ressortir leur universalité, en plus d’offrir un point de vue personnel sur des événements marquants de l’histoire sociale et politique du Québec », ajoute-t-elle. « Ces questions sur les représentations de soi et les représentations de l’Histoire me fascinent depuis le début de mes études, et j’ai eu envie de les creuser davantage dans mon mémoire. »

Au Québec, la seule université qui offre une formation spécialisée sur la bande dessinée est l’Université du Québec en Outaouais. Malgré cela, l’étudiante a choisi d’effectuer sa maîtrise à l’UQAR en raison de la diversité des axes de recherche qu’on y retrouve ainsi que de la très bonne renommée de ses professeurs. La directrice de maîtrise de l’étudiante, la professeure Katherine Gosselin, est spécialisée en littérature québécoise contemporaine et en narrativité, ce qui cadre tout à fait avec le sujet de recherche de Myriam Côté. Durant ses études à la maîtrise, celle-ci a d’ailleurs eu l’occasion d’effectuer un séjour de trois mois en Belgique pour perfectionner ses connaissances dans le domaine des bandes dessinées. Là-bas, elle a eu la chance de rencontrer les plus grands spécialistes mondiaux comme Jan Baetens, poète et critique belge, et Benoit Peeters, écrivain, scénariste et critique français. Elle a également pu assister à de nombreuses conférences, dont un colloque de quatre jours réservé exclusivement à Tintin. « En Europe, les études en bandes dessinées ne sont pas aussi marginales qu’ici, elles sont même très populaires », soutient l’étudiante.

Après avoir fait des études en arts et lettres – profil lettres et communications au Cégep de Rimouski, Myriam Côté a décroché un baccalauréat en lettres et création littéraire à l’UQAR. Dès sa deuxième année, elle a obtenu des contrats d’auxiliaire de recherche et d’enseignement, en plus de diriger deux numéros de Laïus, la revue des étudiants en histoire et en lettres de l’UQAR. Myriam Côté a également participé à l’organisation, en 2015 et en 2016, des Nuits d’écriture dont l’objectif est de permettre aux étudiants, mais également à la population, de vivre l’expérience d’une nuit d’écriture avec des invités qui viennent partager leur passion pour la création littéraire.