Le parcours atypique du diplômé à la maîtrise en gestion des ressources maritimes Loeiz Patte est particulièrement surprenant. Un fil conducteur : l’amour de la nature. Rencontre avec un « Ch’ti » fort sympathique, ancien cadre de la Brigade de Sapeurs-Pompiers de Paris devenu garde de parc au Parc Marin du Saguenay-St-Laurent

Tu es originaire de quel endroit?

Je suis originaire de Dunkerque, situé dans le nord de la France en face de l’Angleterre. C’est à 15 kilomètres de la Belgique et à 10 minutes de Bergues, le village devenu célèbre par le film Bienvenue chez les Ch’tis de Dany Boon!

Que fais-tu dans la vie présentement?

Je suis garde de parc pour l’Agence Parc Canada. Nous sommes environ 90 au pays, dont 3 basés au Parc marin du Saguenay-St-Laurent, plus précisément à Tadoussac. Notre rôle consiste à protéger le patrimoine naturel et culturel du Canada afin d’en favoriser la jouissance, la connaissance et l’appréciation pour les générations d’aujourd’hui et futures. Je suis en charge de la sauvegarde des écosystèmes du parc marin, donc je patrouille sur le terrain et je sensibilise les visiteurs tout en appliquant les lois et règlements pour les activités en mer comme par exemple l’encadrement des visiteurs pour l’observation de mammifères marins. Je fais beaucoup d’éducation et de sensibilisation afin d’éviter de devoir remettre des contraventions et entamer des poursuites. Habituellement, les gens qui sont en vacances sont très réceptifs et ça va bien.

Crois-tu avoir le plus beau métier du monde?

Je suis très chanceux car je travaille dans les plus beaux endroits au pays. 85 % de mes tâches sont dans le parc marin et 15% peuvent être partout au pays : dans les Rocheuses, la Réserve de parc national de l’Archipel-de-Mingan, le Parc National de la Mauricie ou le Parc National Forillon.

L’appel de la nature est très fort pour moi et mon bureau est tout simplement majestueux! Que pourrais-je espérer de mieux?

Loeiz PatteLoeiz Patte

De 2000 à 2005, tu as travaillé pour la Brigade des Sapeurs-pompiers de Paris en France. Tu as même reçu une Médaille de bronze du Ministère de la défense nationale de la République Française avec agrafe Sapeurs Pompiers ainsi qu’une lettre de félicitations du Commandant de Groupement de la Brigade de Sapeurs-Pompiers de Paris. Peux-tu nous en parler?

Durant cette période de ma vie, j’étais cadre dans une caserne où j’avais 15 hommes sous ma responsabilité. J’ai reçu ces distinctions pour les heures passés au feu et pour avoir aidé à sauver la vie d’un de mes collègues. Comme dans un film, et suite à l’explosion d’une voiture qui l’avait embrasé, j’ai sauvé la vie de celui-ci en courant après pour le plaquer au sol et ensuite l’éteindre. Après une période en traitement clinique chez les grands brûlés, je suis très content de savoir qu’aujourd’hui il va bien et qu’il est même papa de 2 enfants.

Pourquoi avais-tu choisi l’UQAR pour tes études à l’époque?

Je viens du pays de la mer, il y avait donc quelque chose qui m’attirait vers Rimouski. Même si je vivais dans l’environnement très urbain de Paris, j’ai toujours été très attiré par la nature. Ensuite, j’ai fait un premier contact avec l’équipe des communications de l’UQAR. Ils m’ont expliqué les avenues disponibles pour venir à Rimouski. J’ai été sous le charme de l’UQAR. La qualité de vie ici au Québec est particulièrement incroyable et j’ai la chance de pouvoir faire un métier que j’aime.

Ma scolarité de maîtrise me permet d’envisager éventuellement d’occuper un poste de gestionnaire au sein du Gouvernement du Canada. Peut-être à L’Institut Maurice Lamontagne qui sait!

Quels souvenirs gardes-tu de ton passage à l’UQAR?

Un excellent souvenir! Lors de la collation des grades, on m’a demandé de témoigner de mon parcours universitaire atypique. Ce fût un moment fort émouvant de le faire devant autant de gens et devant mes filles, qui n’étaient pas encore là à mon arrivée à Rimouski! L’UQAR est une grande université de petite taille et cela prend tout son sens. La proximité des gens fait en sorte de se sentir bien pour y étudier et se développer du point de vue personnel.

Qui a été la personne la plus marquante durant ton passage à l’UQAR et pourquoi?

Beaucoup de monde en fait! L’obtention de mon diplôme de maîtrise a été une immense fierté. Cela a été très laborieux à obtenir et sans l’équipe de l’UQAR, les professionnels, les profs, l’équipe des communications, je ne crois pas que j’aurais complété ma maîtrise. Même si j’étais très déterminé, j’étais en pleine période de séparation avec ma conjointe. Les profs ont été compréhensifs et collaborateurs afin de me permettre de réussir. Je les remercie grandement aujourd’hui et mon témoignage durant la collation des grades était, je l’espère, éloquent à cet effet.

De Paris au Parc Marin du Saguenay, voilà une épopée au dénouement extraordinaire et heureux pour ce diplômé véritable héros dans son pays!