Originaire de France, Samuel-Jean Cassou a choisi de venir étudier au Québec en ingénierie. Diplômé en 2008 d’un baccalauréat en génie des systèmes électromécaniques, celui qui fût autrefois beaucoup impliqué durant ses études universitaires à l’UQAR dans les associations étudiantes œuvre dorénavant à titre d’ingénieur d’application robotique pour la société ALMA à Saint-Martin-d'Hères, une commune française limitrophe de Grenoble située dans le département de l'Isère en région Auvergne-Rhône-Alpes. Rencontre avec un fier diplômé de l’UQAR qui occupe une place de choix au sein de son organisation.

Que retenez-vous de votre passage à l’UQAR?

Que de bons souvenirs. J’ai apprécié la taille humaine de l’UQAR, l’accessibilité des professeurs… C’est une expérience que j’ai aimé vivre. Cela m’a permis de grandir en tant que personne et m’a préparé au mieux à ma vie professionnelle.

Mon parcours universitaire à l’UQAR ainsi que mon engagement à travers l’AGECAR restent très importants pour moi.

Conservez-vous toujours des liens avec l’UQAR et quels sont-ils?

Pas autant que je le souhaiterais. La distance n’aide pas mais je regarde régulièrement les différentes nouvelles de l’UQAR grâce aux réseaux sociaux. J’ai suivi les performances des étudiants de génie lors de la CQI et CCI. Ayant moi-même participé à la CQI, je leurs dis bravo pour leur parcours!

Vous êtes employé d’Alma en France. Quel sont les créneaux de cette entreprise?

Alma est un éditeur de logiciel de CFAO (conception et fabrication assistée par ordinateur) dans le domaine de la découpe, de la tôlerie et du soudage robotisés. Nous sommes leader en France et parmi les leaders mondiaux.

Nous commercialisons aussi nos composants de nesting (optimisation et placement de pièces dans une surface) auprès de fabricants de logiciels ou de machines.

Quels sont vos responsabilités et mandats au sein de l’entreprise?

J’occupe deux rôles au sein de la société. Le premier est technique. Je suis chef de projet en robotique. Je suis responsable de l’intégration auprès de nos clients de notre logiciel de programmation de robot pour le secteur France, Suisse et la Belgique.

J’occupe aussi un rôle de dirigeant. Je siège depuis plus de quatre (4) ans au conseil d’administration de ma société. Je participe aux différentes réflexions et décisions sur la stratégie et le développement d’Alma.

Votre entreprise fonctionne en mode Scop, c’est-à-dire en Société coopérative et participative. Quel est l’avantage de cette formule administrative selon vous?

Une Scop est une société commerciale qui vit et se développe dans le secteur concurrentiel avec les mêmes contraintes de gestion et de rentabilité que toute entreprise. Son originalité : les salariés sont associés majoritaires de l'entreprise dont ils détiennent au moins 51 % du capital (dans le cas d’Alma c’est 100 %). Ainsi, les salariés décident ensemble des grandes orientations de leur entreprise.

Dans une Scop, comme dans n'importe quelle entreprise, il y a un pilote dans l'avion! En revanche, ce sont les salariés associés qui désignent leurs dirigeants. Ils décident également du partage des bénéfices qui ont une double vocation : privilégier ceux qui travaillent dans l'entreprise, sous forme de participation, d'intéressement, voire de dividendes, et penser aux générations futures en constituant des réserves impartageables qui consolident les fonds propres et garantissent la pérennité de l'entreprise.

Par ailleurs, "l'esprit Scop" favorise l'information et la formation des salariés, condition nécessaire pour acquérir autonomie, motivation et esprit de responsabilité.

Quel est votre territoire d’affaires et combien d’employés travaillent au sein de votre organisation?

Alma constitue aujourd’hui un groupe de 150 personnes impliquées dans l'édition et la distribution de logiciels CFAO. La maison mère se trouve à Grenoble en France et nous travaillons partout dans le monde à travers nos filiales (Allemagne, Brésil, Chine, Espagne, États-Unis et l’Italie) et notre réseau de distribution.

Quels liens faites-vous entre votre formation à l’UQAR au baccalauréat en génie des systèmes électromécaniques et votre travail au sein de l’entreprise ?

Ce programme forme d’après moi des ingénieurs polyvalents ayant un bon bagage technique pour analyser une problématique et proposer des solutions.

J’ai aimé le fait que la formation reçue soit orientée projet avec un vrai lien avec l’extérieur de l’université. Je pense par exemple au cours de « design » dirigé par le professeur Jean Brousseau que j’ai suivi lors de mon premier semestre. Lors de ce cours on avait un projet à réaliser. J’avais un client, une joujouthèque de Rimouski qui avait un problème, un budget défini et je devais proposer et livrer une solution technique viable. Un bon entrainement pour me préparer à mon rôle de chef de projet.

Quel est le plus gros défi à relever en affaires dans votre domaine selon-vous?

Il est le même pour nos clients ou pour Alma, c’est l’innovation. Ensuite, cela n’est pas évident d’y répondre en quelques mots, mais pour moi c’est une culture d’entreprise à avoir. Il faut être prêt à se remettre en question et investir sur des nouveaux moyens ou marchés. Pour faire vivre cette culture, cela passe aussi par un management différent. L’innovation ne doit pas rester uniquement au niveau des dirigeants. Elle est construite par tout le monde…

En terminant, un petit mot pour la communauté de l’UQAR?

Merci et surtout ne changez rien. Il faut garder cette université à taille humaine où il fait bon vivre et étudier…