L'Amundsen se frayant un chemin dans la banquise arctique. (Photo : Jean-Carlos Montero-Serrano)

Six chercheurs de l’UQAR-ISMER montent ce jeudi à bord du brise-glace de la Garde côtière canadienne Amundsen pour une mission scientifique de 20 jours dans l’Arctique. La mission va permettre d’étudier la fonte des glaciers et le cycle des éléments nutritifs, de cartographier les sédiments du fond marin et d’évaluer l’impact des changements climatiques sur les écosystèmes marins et côtiers de l’Arctique canadien et groenlandais.

Le professeur en géochimie et en géologie marine Jean-Carlos Montero-Serrano, les étudiantes à la maîtrise en océanographie Anne Corminboeuf, Jade Brossard, Maria-Emilia Rodriguez-Cuicas, et Élie Dumas-Lefebvre ainsi que l’étudiant au doctorat Simon Faye font partie de cette mission qui se déroulera du 25 juillet au 15 août. La mission s’inscrit dans le cadre de la programmation de recherche d’, un réseau de centres d’excellence qui regroupe une trentaine d’universités canadiennes.

Le professeur en géochimie et en géologie marine Jean-Carlos Montero-Serrano lors d’une mission en Arctique en 2018. (Photo : Anne Corminboeuf)Le professeur en géochimie et en géologie marine Jean-Carlos Montero-Serrano lors d’une mission en Arctique en 2018. (Photo : Anne Corminboeuf)Le professeur Montero-Serrano, leader de projet du réseau ArcticNet, sera responsable de diriger cette vaste mission scientifique à bord de l’Amundsen. « En tant que chef de mission, je serai responsable de diriger l’ensemble des opérations scientifiques et de m'assurer que les différentes équipes scientifiques recueilleront suffisamment des données pour leur projet de recherche » explique le professeur Montero-Serrano.

Au cours de la mission, l’équipe de chercheurs en géologie marine de l’UQAR-ISMER pourra effectuer le prélèvement de multiples carottes sédimentaires, échantillonner des rivières arctiques et des fronts de glacier, déployer des filets à plancton, ainsi que cartographier les fonds marins dans le nord de la baie de Baffin et le détroit de Nares.

« Les carottes sédimentaires qui seront recueillies lors de la mission vont permettre de documenter l’impact des variations climatiques et océanographiques sur les glaciers de l’île d'Ellesmere et leur dynamique sédimentaire » indique Jade Brossard.

Déploiement d'un carottier à piston à bord de l’Amundsen permettant l’échantillonnage de carottes sédimentaires d’une longueur maximale de 9 m. (Photo : Maria-Emilia Rodriguez-Cuicas)Déploiement d'un carottier à piston à bord de l’Amundsen permettant l’échantillonnage de carottes sédimentaires d’une longueur maximale de 9 m. (Photo : Maria-Emilia Rodriguez-Cuicas)Tandis que « les échantillons recueillis avec les filets à plancton vont permettre d’alimenter la base de données sur les communautés de dinoflagellés qui se développent dans la colonne d'eau dans le nord de la baie de Baffin», précise Simon Faye, étudiant au doctorat sous la direction des professeurs André Rochon et Guillaume St-Onge.

« Afin d’établir une connaissance actuelle sur les concentrations en métaux lourds (tels que le plomb, l’arsenic et le chrome) dans le fond marin du nord de la baie de Baffin, plusieurs échantillons de sédiments de surface, soit les sédiments les plus récents, seront récoltés leur de la mission » indique Anne Corminboeuf.

Pendant la mission, un drone sera déployé afin de capturer des images qui nous informeront sur les conditions des glaces environnantes, notamment sur la distribution spatiale de la taille des morceaux de glace.  « Ces images vont permettre de mieux comprendre l'influence des vagues sur la banquise et ainsi d’améliorer les modèles de prévision de glace qui sont, à l'heure actuelle, défaillants » indique Élie Dumas-Lefebvre, étudiant en océanographie physique sous la direction du professeur Dany Dumont.

Champ de glace de Manson sur l’île d'Ellesmere. (Photo : Anne Corminboeuf)Champ de glace de Manson sur l’île d'Ellesmere. (Photo : Anne Corminboeuf)« L’ensemble de ces données va permettre d’améliorer notre compréhension de la composition des sédiments du fond marin, les interactions à long terme entre les glaciers et l’océan, la fragmentation de la banquise en zone marginale, l’évolution de la dynamique sédimentaire et les changements environnementaux au cours du temps, ainsi que d’améliorer la cartographie du fond marin des régions englacées du nord de la baie de Baffin et le détroit de Nares » précise le professeur Montero-Serrano.

Mentionnons que les activités de recherche menées par les professeurs Jean-Carlos Montero-Serrano, André Rochon, Guillaume St-Onge et Dany Dumont dans l’Arctique sont appuyées financièrement par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada et ArcticNet.

Pour suivre le parcours de l’Amundsen dans l’Arctique canadien en temps réel : 
https://data.amundsen.ulaval.ca/