Spécialiste en psychologie du travail, la professeure Andrée-Ann Deschênes poursuit ses travaux sur la prévention de la santé psychologique des travailleurs confrontés à des situations d’urgence. En collaboration avec l’École nationale de police du Québec, la professeure de l’UQAR vient d’entreprendre un projet de recherche visant à évaluer les impacts organisationnels et personnels à court et moyen termes sur la santé psychologique au travail d’une formation en ligne portant sur la prévention de la santé psychologique au travail des policiers, pompiers et paramédics.

Plusieurs études démontrent que les métiers du domaine de l’urgence sont plus à risque, dans leurs fonctions, d'être touchés par de la détresse psychologique, du stress et des syndromes post-traumatiques. Qu’ils soient policiers, pompiers ou paramédics, les  travailleurs des métiers d’urgence sont souvent appelés à intervenir dans des situations de crise à répétition. Pensons, par exemple, à des drames impliquant des enfants, à des tragédies de masse comme celles de Lac Mégantic ou de la Mosquée de Québec, ou encore, une exposition répétée à des suicides. Lorsque les premiers répondants vivent de la détresse psychologique, des coûts personnels, organisationnels et publics importants peuvent en résulter.

À la suite du suicide de policiers, deux coroners ont récemment recommandé que des efforts supplémentaires soient déployés à l’égard de la prévention au sein des organisations policières. La littérature dans le domaine de la psychologie du travail promeut d’ailleurs le développement de formations en prévention de la santé psychologique chez les travailleurs exposés aux situations d’urgence.

La professeure Deschênes est la chercheure principale d’un projet de recherche sur les impacts de la formation en ligne de l’École nationale de police du Québec (ENPQ) sur la prévention de la santé psychologique au travail chez les policiers, les pompiers et les paramédics. Financé par le Conseil de recherche en sciences humaines du Canada, ce projet est réalisé en partenariat avec la chercheure Annie Gendron et la psychologue Josée Bergeron de l’ENPQ.

« Ultimement, les résultats de cette étude permettront à l’École nationale de police du Québec de certifier que cette formation contribue à préserver la santé psychologique des intervenants œuvrant en situation de crise, et ce, en proposant des pistes d’optimisation s’il y a lieu. Par le fait même, ces résultats permettront à l’ENPQ d’être un leader en matière de prévention psychologique pour les travailleurs des métiers d’urgence et à l’UQAR de contribuer à l’avancement des connaissances scientifiques et opérationnelles chez les travailleurs des métiers de l’urgence », explique la professeure Deschênes.  

Plus de 500 policiers, pompiers et paramédics seront sollicités à prendre part à cette recherche provinciale. Des étudiants aux cycles supérieurs à la maîtrise en gestion des personnes en milieu de travail de l’UQAR collaboreront à cette recherche. Les résultats officiels sont attendus à l’automne 2020.