La recherche à l’UQAR est une formidable aventure qui a mobilisé, et qui continue à mobiliser, l’ensemble de la communauté universitaire et qui a grandement contribué à asseoir la réputation d’excellence de l’Université. Profondément ancrés dans la réalité des milieux desservis tout en étant de calibre mondial, les travaux des chercheuses et des chercheurs de l’Université se démarquent en faisant avancer les connaissances, en apportant des solutions innovantes et en enrichissant la qualité de la formation. Depuis 2011, ces réalisations ont permis à l’UQAR de se retrouver à huit reprises dans les trois premiers rangs du palmarès de la firme RE$EARCH Infosource Inc. parmi les universités de recherche au Canada de sa catégorie.

Des axes d’excellence ancrés dans le territoire

Peu d’universités peuvent se targuer d’avoir une identité en recherche aussi fortement marquée par son territoire. La situation géographique de l’UQAR en bordure de l’estuaire du Saint-Laurent, l’immensité et la diversité du territoire desservi par l’Université ainsi que les enjeux auxquels font face les populations qui y vivent ont, très tôt dans l’histoire de l’institution, agi naturellement comme catalyseurs de thèmes de recherche. Grâce à une masse critique de professeures et de professeurs en océanographie et en sciences humaines, les premières lignes directrices de recherche en sciences de la mer et en développement régional ont émergé et ont mené à la création des deux premiers axes d’excellence en recherche : le développement régional et les sciences de la mer.

En 1974, le Groupe de recherche interdisciplinaire sur le développement régional de l’Est du Québec (GRIDEQ) voyait le jour avec la mission de mettre au service des territoires régionaux une approche de recherche mariant plusieurs disciplines des sciences humaines. Une proposition qui était audacieuse pour l’époque et qui perdure, le GRIDEQ ayant atteint ses 45 ans! Depuis, le développement régional se déploie aussi autour de nouveaux thèmes comme, par exemple, la valorisation du patrimoine de l’Est-du-Québec, l’approche participative en recherche sur la pauvreté en milieu rural et la santé en région grâce au Collectif de recherche sur la santé en région.

Parallèlement, une impulsion était donnée à la recherche en océanographie grâce à l’embauche de trois professeurs, la création d’une maîtrise dans cette discipline ainsi que l’ouverture de l’INRS-Océanologie en appui à ce secteur émergent à l’UQAR. De la fusion du Département d’océanographie et de l’INRS-Océanologie naîtra l’Institut des sciences de la mer de Rimouski en 1999. Puis, en 2005, un nouvel axe de la nordicité s’est imposé par la vigueur de la recherche en biologie et en géographie structurée au travers du Groupe de recherche BioNord, connu maintenant sous le nom de BORÉAS. Tout comme le développement régional et les sciences de la mer, la recherche sur la nordicité est résolument identifiée à sa situation géographique. Après tout, le campus de Rimouski est l’établissement universitaire le plus nordique au Québec à 48o27’ de latitude nord. Les sciences de la mer et de la nordicité sont des axes de recherche synergiques avec des forces en sciences naturelles (biologie, chimie, géographie, géologie, physique) auxquels se greffent aussi des domaines comme la gestion des ressources maritimes, l’analyse de décisions et la gestion du risque et, évidemment, le développement régional. 

Collaboration et leadership

Le territoire a façonné la recherche, mais il impose aussi des contraintes : coûts de transport élevés, temps de déplacement important, connectivité routière limitée, etc. Ces défis, beaucoup plus aigus dans les premières années de l’UQAR, auraient pu mener à un repli sur soi de l’Université.

C’est tout le contraire qui s’est passé. L’UQAR s’est avérée être à l’origine de plusieurs initiatives de recherche rassembleuses et de regroupements de chercheurs. À titre d’exemple, mentionnons le Centre de recherche sur le développement territorial (CRDT), qui regroupe six universités et de multiples chercheurs et chercheuses qui s’intéressent au développement des régions non métropolitaines. Ce centre est reconnu et soutenu par le Fonds de recherche du Québec – Société et culture (FRQSC) de manière continue depuis 2003. Le réseau Ressources Aquatiques Québec (anciennement le Réseau Aquaculture Québec) rassemble, pour sa part, une masse critique de chercheurs et de chercheuses explorant le développement durable de l’industrie aquacole et des pêches au Québec. C’est le seul regroupement stratégique financé par le Fonds de recherche du Québec - Nature et technologies (FRQNT) à être piloté par une université sise en région. Plus récemment, le FRQSC a reconnu le Centre interuniversitaire de recherche sur la première modernité (CIREM 16-18) à titre de regroupement stratégique en émergence.

Les chercheurs et les chercheuses de l’UQAR jouent par ailleurs un rôle important dans plusieurs regroupements de recherche initiés par d’autres universités, certains possédant un long historique comme le regroupement Québec-Océan des océanographes du Québec, le Centre d’étude de la forêt, le Centre d’études nordiques, le Centre de recherche sur les innovations sociales ainsi que le Centre de recherche interdisciplinaire sur la diversité et la démocratie. Des regroupements plus récents abordant des thèmes d’actualité comme l’Institut nordique du Québec et le Réseau Inondations intersectoriel du Québec peuvent aussi compter sur l’implication et l’expertise des chercheurs et des chercheuses de l’UQAR.

Cet esprit de collaboration, d’inclusion et de leadership de l’UQAR s’est exprimé de manière spectaculaire ces dernières années par la création du Réseau Québec maritime (RQM). Ce réseau intersectoriel fédère l’ensemble des universités québécoises, une multitude de cégeps et de centres collégiaux de transfert de technologie, d’instituts et de centres de recherche ainsi que des partenaires industriels et gouvernementaux dans le but d’animer les forces vives en recherche et en innovation dans les différents domaines liés au secteur maritime. Grâce à son programme phare Odyssée Saint-Laurent, le RQM devient le point focal de la recherche interdisciplinaire de pointe dans le secteur maritime. Une force de recherche qui s’étend maintenant à travers l’Atlantique par l’entremise de l’Institut France-Québec pour la coopération scientifique en appui au secteur maritime (IFQM). Loin d’être une contrainte, la situation géographique de l’UQAR lui a permis de se forger une tradition de collaboration et ainsi d’asseoir sa renommée d’établissement bâtisseur et rassembleur en recherche.

Symbiose avec le milieu

L’arrivée d’un établissement universitaire dans l’Est-du-Québec et en Chaudière-Appalaches a, bien sûr, amené des retombées dans la collectivité sur les plans de l’accessibilité à la formation et de la rétention des jeunes dans la région une fois leurs études terminées. L’influence que le secteur de la recherche à l’UQAR a eu sur son territoire était un élément certes espéré et même escompté, mais moins chiffrable et manifestement moins facile à prévoir.

La recherche à l’UQAR étant façonnée par son territoire, il était inévitable que les réalisations des professeures et des professeurs aient des retombées dans les régions desservies. Cet attachement au milieu et ce souci de s’amarrer aux besoins de la collectivité sont des préoccupations qui mobilisent encore et toujours les membres de la communauté de l’UQAR. Au fil des années, de nombreuses initiatives, petites et grandes, ont su évoluer en symbiose avec le milieu. Toutes ne peuvent être énumérées et notre intention est plutôt d’en mentionner quelques-unes afin d’illustrer l’ampleur et la variété des recherches menées à l’UQAR.

La recherche des professeurs et des professeures du secteur de l’éducation à l’UQAR montre très bien cette symbiose avec le milieu. En effet, une grande partie de la recherche s’est déployée en partenariat avec les commissions scolaires des régions desservies pour comprendre la réalité des élèves et de l’apprentissage, les défis des enseignantes et des enseignants ainsi que les différentes facettes du monde de l’éducation en général.

Le dynamisme de la recherche en santé à l’UQAR se traduit aussi par des retombées dans le milieu. Les travaux du Laboratoire de recherche sur la santé en région ont permis d’améliorer l’organisation des services de santé de première ligne et d’apporter un nouvel éclairage sur les populations vulnérables vivant en région. De plus, le Consortium InterS4 poursuit la mission de favoriser le transfert des savoirs de la recherche à la pratique et l’Université des patients vise à créer une synergie entre les savoirs scientifique, professionnel et expérientiel de patients atteints de maladies chroniques.

L’expertise développée en érosion côtière a eu des retombées importantes pour tout l’Est-du-Québec, notamment grâce aux travaux de recherche soulignant les changements globaux qui augmentent la vulnérabilité des populations côtières aux aléas côtiers. Par ailleurs, l’influence de la recherche des professeurs de l’UQAR sur son territoire a mené à la fondation des Alliances de recherche universités-communautés (ARUC). Les professeurs et les professeures de l’UQAR sont à l’origine des ARUC Défis des communautés côtières de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent à l’heure des changements climatiques, ainsi que Développement territorial et coopération. Notons aussi le projet PATER qui est une initiative de l’UQAR et du Cégep de Rimouski qui vise, entre autres, à mettre en valeur les ressources patrimoniales du Bas-Saint-Laurent par un inventaire en ligne disponible à la communauté. Le projet PATER a permis le regroupement et la structuration d’une masse critique de chercheurs et de chercheuses de l’UQAR qui a donné naissance au Groupe de recherche Archipel sur les héritages et les mémoires de l’Est-du-Québec. Plus récemment, le Centre d’expertise universitaire voué au développement des organisations a été établi en collaboration avec la Ville de Lévis pour rapprocher l’UQAR et le milieu des affaires en soutenant le développement des organisations de la région à travers des projets de recherche et des formations de pointe.

La création du secteur du génie à l’UQAR en 1994 a stimulé le développement d’une expertise régionale dans plusieurs secteurs de l’ingénierie. L’obtention d’une chaire en génie de la conception en 2006, financée en continu par le Conseil de recherche en sciences naturelles et en génie ainsi que les contributions du milieu, a été un formidable accélérateur vers l’innovation pour de nombreuses PME dans nos régions. Ces projets sont un tremplin pour les étudiants et étudiantes qui y déploient leur savoir et leur créativité tout en se familiarisant avec les défis de l’innovation en entreprise. Parlant d’innovation, l’UQAR a mis en place en 2012 le Centre d’appui à l’innovation par la recherche (CAIR) pour appuyer le développement de projets de recherche en partenariat entre des entreprises régionales et les chercheurs de l’UQAR.

Panorama et futur

La recherche à l’UQAR se manifeste aussi dans des disciplines qui sont en quête de sens et de perspectives : historique, littéraire, éthique, identitaire. Ces champs d’expertise sont essentiels puisqu’ils rejoignent l’humain dans sa recherche d’harmonie et dans la compréhension de sa place dans la société. Ils ouvrent des fenêtres sur nous-mêmes et les gens qui nous entourent. Ils nous permettent de voyager dans le temps et d’avoir un aperçu de la vie à d’autres époques.

On constate aussi une effervescence de la recherche-création qui est une approche de recherche combinant des pratiques de création et de recherche universitaire, favorisant conjointement la production de connaissances et l’innovation artistique et culturelle. Plusieurs chercheurs de l’UQAR explorent cette voie, accompagnant leur création artistique par des réflexions épistémiques, éthiques, esthétiques ou éducatives.

Ce portrait, évidemment incomplet, de l’odyssée des 50 premières années de la recherche à l’UQAR permet de mettre en évidence un parcours qui suscite la fierté.  Il illustre l’extraordinaire essor de la recherche à l’UQAR et son importance pour les régions qu’elle dessert ainsi que pour le Québec.