Native de Rivière-du-Loup ayant passé une grande partie de sa jeunesse au Nouveau-Brunswick et maintenant gaspésienne d’adoption, la diplômée de l’UQAR en enseignement préscolaire-primaire de 2003 Josianne Pelletier carbure à la réussite et à l’amour des enfants. Une enseignante de 2e année fortement engagée dans la réussite scolaire de ses élèves et le développement de sa communauté à Gaspé. Un parcours de vie inspirant empreint de résilience et d’une belle philosophie de vie.

 Pourquoi l’UQAR et le domaine de l’enseignement?

Je désirais évoluer dans un milieu à «grandeur d’hommes» chaleureux où un lien réel pouvait être créé avec mes professeurs. Je garde de très bons souvenirs de mon passage à l’UQAR, entre autres parce que j’y ai rencontré l’homme de ma vie (!), tissé de belles amitiés, participé dans la troupe de théâtre et dans les «Talents de l’UQAR»! J’ai apprécié l’accessibilité aux gens et aux activités.

Je désirais également évoluer dans une profession me permettant d’avoir un impact social, où mon désir d’engagement humain et ma créativité seraient constamment sollicités.

Quels sont les principaux défis dans votre profession selon vous?

Dans le domaine de l’éducation, nous avons la chance d’avoir de nombreuses données probantes sur les stratégies d’enseignement favorisant l’apprentissage et la réussite.

Toutefois, puisque le système scolaire actuel en est un centenaire, encore certaines méthodes d’enseignements et d’évaluation sont utilisées sans être questionnées ou validées (surévaluations, moyennes, notes chiffrées, etc.). Ces méthodes font partie du paysage scolaire puisque cela a toujours été ainsi.certaines méthodes d’enseignements et d’évaluation sont utilisées sans être questionnées ou validées (surévaluations, moyennes, notes chiffrées, etc.). Ces méthodes font partie du paysage scolaire puisque cela a toujours été ainsi.

Selon, moi, il faut amorcer un changement de culture dans les écoles en brisant l’isolement et en favorisant l’efficacité collective des enseignants pour s’assurer que les méthodes d’enseignement utilisées par tous soient appuyées sur les données probantes.

Demain matin, vous devenez ministre de l’Éducation. Que feriez-vous en premier et pourquoi?

Je m’assurerais d’abord d’être un leadeur pédagogique aguerri et de m’entourer de gens compétents pour qui la réussite de tous les élèves et la hausse du nombre de diplômés serait la priorité. Je rendrais également obligatoire l’école jusqu’à 18 ans.

Aux jeunes qui s’interrogent sur la possibilité d’opter pour une carrière dans le domaine de l’éducation, que leur diriez-vous?

Être l’enseignante ou l’enseignant que j’aimerais avoir pour mes enfants… Amener les élèves à découvrir qui ils sont, à s’émanciper, à se forger. Les guider vers leurs réussites. Ouvrir des cœurs, des visions, des horizons. Il faut avoir de la passion, de la patience, de l’empathie, beaucoup d’humanité, de dévouement, de détermination, de flexibilité, d’amour, de respect et de foi envers les humains. Former les citoyens de demain, c’est le plus beau métier du monde!

Vous avez choisi l’adoption pour fonder une famille. Parlez-nous de cette belle aventure.

«Mais où sont les règles du jeu, qu’on y mette le feu…» chante Louis-Jean Cormier. Les règles du jeu, nous avons tenté de les suivre, de les contrôler, de les avaler à coup d’hormones, de rêves, d’espoir et de déceptions. Puis un jour, nous avons décidé d’avoir notre famille, une famille qui ne serait pas comme les autres. Les règles du jeu, nous les avons jetées et réécrites. Nous voulions être parents et nous allions l’être! L’adoption ouvrait le chemin vers la famille que nous rêvions de devenir. Avec l’adoption, nous ne nous baignerions plus dans le flou et les statistiques, mais dans le concret  : au bout de la route, se trouverait notre enfant. Et au bout de ce parcours, notre fils Louis était là. Réunion de trois âmes qui avaient besoin les unes des autres pour s’épanouir. Enfin, notre perle des Antilles, pour toujours avec nous.

Parallèlement à l’adoption, la cigogne a finalement choisi de passer dans ton secteur contre toute attente! Une belle surprise?

Effectivement, toute une surprise! Pendant le processus d’adoption, je suis devenue enceinte! C’était difficile à croire, car 11 années s’étaient écoulées depuis les balbutiements du désir de fonder une famille. Louis aurait donc un frère ou une sœur plus vite que prévu! J’ai attendu mes deux fils en simultané. Rémi est arrivé 3 mois après que nous soyons allés chercher Louis en Haïti. Un rayon de soleil qui allait briller sur toute la famille! À l’instar des jumeaux, mes fils ont une relation en symbiose! Même dans mes rêves les plus fous, je n’aurais pu imaginer vivre un tel bonheur au quotidien.